Alpha de Toi - Tome II

SOLITUDE

Izuku

Kacchan est juste là, à seulement quelques mètres devant moi, menottés, trois policiers autour de lui avec un regroupement d'élèves s'approchant par curiosité.

- ...tout ce qui vous direz pourra être reten...

- Attendez, qu'est-ce que vous faites ? coupais-je le policier en arrivant à leur niveau.

- Qu'est-ce que tu fous là Deku ? me demande Kacchan, fronçant les sourcils.

Je l'ignore et m'approche d'un des hommes en uniforme mais celui-ci lève la main vers moi pour m'arrêter avant de me prévenir d'une voix dure.

- Je vous demanderai de reculer s'il vous plait.

- At..attendez, expliquez-moi ce qu'il se passe, vous devez faire une erreur..., je dis en cherchant du regard quelqu'un qui pourrait bien m'expliquer ce qu'il se passe.

- Reculez maintenant ! s'exclame l'homme devant moi en me poussant légèrement.

- Le touche pas espèce de connard ! s'exclame Kacchan en s'avançant vers nous.

C'est alors que tout dégénère, deux hommes lui maintiennent les épaules tandis que celui en face m'attrape violemment le bras pour me faire reculer, je grimace et essaie de me débattre pour aller rejoindre Kacchan. Je ne comprends pas ce qu'il se passe mais je ne veux pas m'éloigner de lui, il doit y avoir une erreur.

C'est forcément une erreur.

Kacchan, me voyant me débattre, donne un coup de tête à un policier à ses cotés puis un petit coup de pied dans le genou de l'autre pour pouvoir se débarrasser d'eux, malgré les mains menottées dans le dos rien ne l'empêche de déverser sa colère visiblement.

- Je t'ai dit de pas le toucher fils de pute ! éructe-t-il en arrivant près de moi, les yeux noirs.

Quand je veux lui demander d'arrêter pour ne pas empirer les choses, celui qui me maintenant le bras me lâche et sort son arme pour la pointer directement sur la tête de Kacchan, ma respiration se coupe et mon cœur rate un battement, cette vision me ramenant dans ce vieil entrepôt il n'y a pas si longtemps que cela.

- Bouge d'un centimètre et je tire, lance l'homme, déterminé.

- Ne le touche pas, répond-il d'une voix grave en le fixant d'un air mauvais, sans une once de peur.

Un silence pesant s'installe ce qui me permet de remarquer la foule amassée autour de nous, tous les élèves se sont regroupés pour admirer le spectacle. Après quelques secondes de flottement, Kacchan passe un regard circulaire sur le monde autour avant de poser les yeux sur moi et je sais déjà ce qu'il va me dire mais je ne suis pas d'accord alors je bouge pour contourner le policier et le rejoindre mais sa voix me stoppe net.

- T'inquiètes, je serai à la maison ce soir.

Malgré son regard appuyé, je me tourne vers un des policiers, les jambes tremblantes, avant de demander, la voix beaucoup plus forte que ce à quoi je m'attendais.

- Je peux savoir pourquoi vous l'arrêtez ?

- Ça ne vous regarde pas mais on rajoutera entrave à la justice avec ce qu'il vient de faire.

Mes yeux tressaillent mais je fais tout mon possible pour ne pas pleurer, pas maintenant, pas ici. Je tiens bon jusqu'à ce que le troisième homme attrape les menottes de Kacchan pour le tirer sans ménagement vers leur voiture, et malgré moi je fais un pas en avant.

- Eijiro ! s'exclame Kacchan tout à coup.

Celui-ci apparait à coté de moi, comme pour m'empêcher de faire quelque chose d'irréfléchi, plus je l'observe et plus ma respiration se hache en même temps que mon rythme cardiaque. Ils l'installent à l'arrière de leur voiture avant de démarrer et le regard de Kacchan est noir quand il croise le mien.