DÉCHAINÉS

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Katsuki

Quelques jours avant...

Deku vient enfin de s'endormir pendant que je reste là, à l'observer dans son sommeil, notre séparation pendant que j'étais enfermé dans ce trou est marquée sur son visage. Les plis de son front démontrent bien son inquiétude même s'il me regarde en souriant à chaque que je tourne la tête vers lui.

Mes doigts, guidés par tous ces sentiments qu'il m'est difficile d'exprimer, effleurent la peau fine de ses paupières, j'aimerais tellement avoir le pouvoir d'effacer toutes ses craintes, toutes ses angoisses et par dessus tout, j'aimerais qu'il partage avec moi ses faiblesses, qu'il me fasse confiance, qu'il s'en remette à moi et s'ouvre totalement.

Depuis que je suis enfin libre de derrière les barreaux, ce sentiment de culpabilité est devenu étouffant. Je n'ai pas réussi à le rassurer, je n'en ai jamais eu le pouvoir et j'ai échoué. J'ai échoué à le mettre en confiance. A le protéger. Et putain ça m'arrache le cœur de savoir qu'il ne me fait pas assez confiance pour me parler de tout ce qu'il lui arrive en ce moment.

Pendant mon entrevue avec cet alpha butor dans cette putain de salle d'interrogatoire, il m'a fait voir l'homme qui avait porté plainte contre moi et il s'avérait que ce connard était le mec à qui j'ai refait le portait en sortant de boite, celui-là même qui nous attendait devant ma voiture. Il était déjà bien renseigné. Ce petit con n'était autre que le fils du directeur économique de la région, chose que me ferait une belle jambe en temps normal, sauf que c'est aussi un pote aux Todoroki.

Tout était calculé.

Deku s'agite entre mes bras, me ramenant à l'instant présent, ses sourcils se froncent comme souvent en ce moment lorsqu'il dort. Je sais qu'il rêve beaucoup, la plupart du temps ce sont des cauchemars, alors je l'entoure de mes bras pour le serrer fort contre mon torse comme j'en ai pris l'habitude à chaque fois qu'il s'agite dans son sommeil. Son visage se colle contre ma peau, la sienne est chaude, la pénombre aiguise ses traits tirés et blêmit sa peau même si j'arrive encore à distinguer ses petites tâches de rousseur qui ont le don de me rendre fou.

Mon instinct a toujours été très affuté et c'est grâce, ou à cause, de lui que je me doute que quelque chose de gros se trame. Un mauvais pressentiment met mes phéromones à mal et j'ai de plus en plus de difficultés à les gérer, sans parler du fait que notre lien s'est appauvri depuis quelques temps et si je devine certaines raisons, d'autres me sont inconnues.

Et ça me fait flipper putain.

Tout ce qui le concerne me fait flipper mais bordel je suis incapable de l'exprimer.

Peu importe, je le protégerai. Quoi qu'il arrive je le jure, pensais-je en humant son odeur, encore ignorant de toute la gravité de la situation.



Retour au moment présent...

Katsuki

Ce fils de pute a posé ses mains sur mon oméga.

Et ce n'est pas la première fois.

J'ai muselé tous mes instincts, toutes mes phéromones, tout ce qui fait de moi un alpha pour protéger ce qui est à moi. Bordel de merde, j'ai enfoui au plus profond de mon âme toute cette putain douleur et cette putain rage pour le préserver mais c'est devenu trop difficile. Même pour moi.

Les yeux de Deku m'observent avec une telle intensité, un tel soulagement, quand il sent enfin mes phéromones, qui lui appartiennent complètement comme je lui appartiens aussi, ce qui suffit à faire péter les entraves que je m'étais moi-même infligées pour me contrôler.

Alpha de Toi - Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant