CAUCHEMARS

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Izuku

Tous mes muscles se tétanisent les uns après les autres pendant que mon cœur s'emballe comme jamais il ne l'a fait, je sens déjà mes yeux briller de larmes. Dans la panique, je récupère toutes ses photos à terre pour les retourner, les cacher, les soustraire à mon regard.

A son regard à lui.

- Non..non..ce n'est pas du tout ce que tu crois, marmonnais-je d'une voix tremblante.

Aucune réponse ne vient et quand je me relève pour le regarder de mes yeux affolés, un énorme trou se creuse dans ma poitrine. Son regard est toujours aussi noir, d'un noir intense que je ne connais pas, je devine de là où je suis ses muscles crispés et son poing serré dans la poche de son pantalon.

- Vas-y, explique-toi, me dit-il en me défiant de son regard charbon.

- C'est..c'est pas du tout..ce ne s'est pas passé comme ça...je.., paniquais-je en sentant des larmes rouler sur mes joues, il ne s'est rien passé du tout..je..

- Donc c'est pas toi sur les photos ? me coupe-t-il.

Je ne sais pas quoi répondre.

Je ne sais pas où regarder.

Je ne sais pas où me mettre.

- Ces photos, c'est..c'est n'importe quoi. Tu ne peux pas croire que je..

- Réponds à ma question, dit-il en bougeant pour me faire face.

J'ai sursauté et frissonné en même temps, il n'a pas élevé la voix, ne m'a pas inondé de phéromones, je n'en sens même aucune, mais je crois que c'est encore pire. C'est comme s'il avait tout muselé en lui. Tout emprisonné.

Après quelques secondes de silence assourdissant, je baisse la tête pour murmurer :

- Si...

- J'ai pas bien entendu.

Mes tremblements s'intensifient, je sais que j'ai tout raté, que j'aurais dû tout lui dire depuis le début mais j'ai tellement peur qu'il me voit comme un fardeau, un boulet qui le ralenti.

J'avais tout faux.

Absolument tout faux.

Je prends une grande inspiration avant de parler, je suis persuadé qu'après ça je vais céder à la panique.

- Oui c'est moi...m..mais ce n'est pas ce que tu penses. J'étais en ville pour les courses un peu avant que tu rentres de ton stage et..et.. je..je..l'ai croisé par hasard. J'ai eu une crise et il..il m'a aidé. Il ne s'est rien passé, il..il ne m'a pas touché... J'ai appelé Denki..et...et il est venu me chercher, expliquais-je tant bien que mal.

Et rien ne se passe.

Il est là à me fixer, ses épaules s'affaissent pendant une demi-seconde avant qu'il ne se reprenne et ses sourcils se sont légèrement froncés quand j'ai parlé mais rien de plus.

Et ça me terrifie.

Je n'avais pas idée que les mots qu'il s'apprêtaient à prononcer allaient me faire vivre un calvaire.

- Qu'on soit bien d'accord, dit-il en me fixant droit dans les yeux, quand tu dis que t'as eu une crise, c'est la même crise que tu as eu avec moi et pour laquelle t'as failli me faire péter les plombs ? La même putain de crise où tu as balancé une énorme quantité de phéromones oméga ?

- Non..enfin oui mais ça ne s'est pas passé comm...

- Et un autre putain d'alpha dominant t'as soit-disant "aidé". Il t'as amené dans une putain de ruelle et ne t'a soit-disant pas touché alors que tu te faisais un plaisir de balancer tes putains de phéromones d'oméga en chaleur ?

Alpha de Toi - Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant