APPÂT

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Izuku

Un des premiers sens qui me revient est l'ouïe, j'entends plusieurs voix devant moi, ensuite il y a l'odorat, je sens une odeur de métal et d'humidité, ensuite c'est les odeurs humaines qui se distinguent, quelques unes sont familières d'autres inconnues.

Mes yeux s'ouvrent difficilement malgré mes tentatives, mon dos est douloureux, mes épaules le sont aussi et des fourmillements me picotent les extrémités. Je plisse les yeux mais n'arrive toujours pas à bien distinguer où je suis, par contre je devine facilement que je suis attaché les bras au dessus de ma tête par des chaines qui me cisaillent les poignets.

Pourquoi suis-je attaché ?

D'autres voix me parviennent et la mémoire me revient tout à coup.

Shoto. La vidéo. La clé. Les alphas.

Sen.

Tous ces souvenirs me revenant en mémoire me donnent l'effet d'un coup de poing dans l'estomac, mon rythme cardiaque se remet à faire n'importe quoi et je sens déjà mes jambes recommencer à trembler.

- Notre belle au bois dormant se réveille enfin, lance une voix devant moi.

Même si je l'aurais voulu, je n'aurais pas pu faire semblant de ne pas bouger, impossible de faire semblant de rien alors que je suis enfermé dans ce qui ressemble à une pièce sans fenêtre, attaché et entouré d'alphas. La situation en serait presque comique.

Ma vision n'est toujours pas revenue complètement et c'est seulement une silhouette que j'arrive à distinguer s'approchant de moi, me faisant trembler encore un peu plus. Comme si je ne passait pas déjà pour un froussard, pensais-je pince sans rire.

- Aller on se réveille ! On a pas toute la journée, me dit une voix inconnue, son haleine infecte me faisant froncer les sourcils, preuve de sa proximité.

Je cligne plusieurs fois des yeux pour qu'enfin ma vue me revienne complètement et très honnêtement, j'aurais préféré ne pas voir ce qui m'attends.

Mes yeux balayent la pièce dans laquelle je suis enfermé, il fait très sombre et aucune fenêtre n'a l'air d'exister. La première chose que je remarque c'est les deux portes fermées, une juste en face de moi, l'autre sur le coté à ma gauche. Ensuite j'y vois plusieurs personnes, à ma gauche l'alpha au crâne rasé avec son acolyte les cheveux blonds, les bras croisés et en train de me regarder avec un petit sourire aux lèvres, fiers d'avoir capturer leur proie.

De chaque coté de la porte en face de moi, deux autres hommes, stoïques et le visage inexpressif, qui ressemblent à des gardes du corps, les cheveux coupés à ras, en costume noir avec une oreillette. Juste à coté il y a l'alpha que nous avions croisé le soir dans la boîte de nuit du frère de Tenya, celui avec les reflets bleutés, il tient le sac que j'avais apporté avec l'argent et la clé USB dans une main tandis qu'il tapote sur son téléphone de l'autre.

Et puis, non loin de moi sur le droite, j'y vois Shoto, une main sur l'épaule de Sen qui le regarde droit dans les yeux comme s'ils discutaient entre eux. Ça me fait rager et malgré moi je tire sur mes entraves pour essayer de me dégager ce qui fait tourner toutes les têtes vers moi. Shoto sourit en me voyant m'agiter mais ce n'est pas lui que je regarde. Mon regard est fixé sur Sen. Celui que je prenais pour mon ami.

- Comment tu peux me faire ça ? lançais-je en direction de Sen, les mots sortant sans que je ne le veuille.

Il me fixe les sourcils froncés, ses poings sont serrés et je n'aurais jamais pensé qu'il puisse avoir ce regard si haineux en me fixant. J'en suis presque choqué.

Alpha de Toi - Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant