Alpha de Toi - Tome II

FRUSTRATION

Izuku

- Deku ! Deku c'est l'heure !

Je marmonne quelque chose d'incompréhensible en guise de réponse à l'appel de Kacchan. Je n'ai pas envie de me réveiller, en fait j'ai même l'impression que je n'y arrive pas, mon esprit est encore confus et mon corps est très lourd, comme si j'avais une gueule de bois carabinée.

- Deku, on va être en retard si tu te bouges pas le cul, me lance la voix lointaine de Kacchan.

Impossible pour moi de bouger, assailli d'une fatigue que j'ai rarement ressentie. Est-ce à cause de mon stress quotidien, du travail en plus de l'école, de ce que nous avons fait hier ou de tout ça en même temps ? Je ne sais pas, tout ce que je sais c'est que j'ai vraiment du mal à émerger et je serais resté couché si une main ne m'avait pas un peu secoué l'épaule.

- Réveille-toi, s'exclame Kacchan.

Mes yeux s'ouvrent enfin et je me redresse, mes cheveux sont devant mes yeux qui eux sont encore à moitié fermés. Kacchan est déjà habillé et j'imagine que je dois avoir une sale tête vu la manière dont il me scrute.

Je ne parle pas et essaye de me lever quand une douleur aigue au dos me fait trébucher, Kacchan me rattrape en posant ses mains sur mes hanches ce qui me fait grimacer plus que de raison.

- Qu'est-ce que t'as ? me demande-t-il en fronçant les sourcils, visiblement inquiet.

- J'ai..un peu mal..en bas, dis-je en rougissant de la tête aux pieds.

- Tu peux t'assoir ? me demande Kacchan mi-inquiet et mi-fier de lui.

Le voir si content de lui me donne envie de le frapper mais je hoche la tête, trop honteux de mon état, en m'asseyant sur le lit, les bras accrochés aux épaules de cet alpha si arrogant.

Kacchan m'aide à m'habiller, ce qui me fait beaucoup rougir, j'ai l'impression d'être un enfant qui ne sait rien faire soi-même. Ensuite, je fais tout pour prendre sur moi, que ce soit en voiture, en marchant ou quand je m'assois à ma place en cours, j'ai toujours honteusement mal à cet endroit particulier mais ce qui me préoccupe un peu c'est la fatigue que je ressens qui ne passe pas. Ce n'est pas comme si je n'avais pas assez dormi mais comme si tout mon corps se remettait d'un énorme effort, comme s'il pesait une tonne.

Je ne comprends pas trop pourquoi car je suis maintenant habitué à la force de Kacchan et à son intensité quand nous sommes au lit. Est-ce que je suis en train de tomber malade ? Pourtant je ne me sens pas fiévreux, juste exténué, mes muscles sont fébriles et ma tête tourne un peu dès que je bouge.

À mesure que la matinée avance, Kacchan ne me quitte plus d'une semelle et son air orgueilleux se dissipe quand il se rend compte que ma douleur et ma fatigue ne passent pas. J'ai même du prétexter une cheville tordue pour ne pas être obligé de participer au cours d'entrainement physique en fin de matinée.

- T'as une sale tête, me lance Ochaco quand nous allons manger.

- Ouais..je suis juste un peu fatigué.

- T'es tout le temps fatigué en ce moment, me lance Denki qui nous rejoint à table, tous les autres étant déjà installés.

- C'est à force de te supporter, dis-je en ricanant.

Denki me fait un doigt d'honneur en riant à son tour.

Je n'ai pas envie de leur dire pourquoi je suis comme ça, je ne le sais pas vraiment moi-même.

Quand nous finissons de manger, nous nous dirigeons vers la salle de jeux en attendant la reprise des cours. C'est une salle au premier étage qui ressemble plutôt à un grand hall où des billards, baby-foot, télévision ou encore des distributeurs de snacks qui sont installés pour laisser les étudiants se changer les idées entre deux cours ou pendant leur pause.