Alpha de Toi - Tome II

QUI MEURT ET QUI VIT ?

Izuku

Toute la gravité de la situation s'écrase sur mes épaules, mes yeux se voilent légèrement en regardant Shoto s'avancer vers Kacchan, un long couteau à la main. Nous en sommes là à cause de moi, si je lui avais tout raconté depuis le début, si je n'étais pas venu dans cette ruelle, si j'avais été plus fort, tout ça ne serait jamais arrivé.

Mes poignets me brûlent à force de tirer dessus, mes jambes n'arrivent presque plus à me soutenir pendant que mes poumons commencent à manquer d'air.

- Arrête Shoto je t'en supplie, je ferai tout ce que tu veux, dis-je, honteux de le supplier devant Kacchan.

Quelques ricanements parviennent jusqu'à mes oreilles mais mon regard reste fixé sur cette lame qui s'approche dangereusement de mon alpha qui, lui, est stoïque sur sa chaise. Pourquoi reste-t-il si calme et si tranquille, je ne comprends pas.

- Il parait que l'oméga ressent la douleur de son alpha à travers leur lien, dit tranquillement Shoto en tournant autour de Kacchan, est-ce que c'est vrai ?

Kacchan ne répond pas, il ne me regarde pas non plus, ses yeux sont toujours noirs mais il ne laisse aucune de ses phéromones se faire sentir et reste silencieusement attaché à cette fichue chaise. Shoto s'arrête sur le coté en continuant de fixer Kacchan, il penche la tête avant de continuer :

- Pas très bavard hein ? Je suppose que je vais devoir vérifier ça par moi même, lance-t-il avec désinvolture en haussant les épaules.

Il lève la main pour faire glisser la pointe de son couteau le long du bras de Kacchan et je me retiens de respirer quand il appuie plus fortement, ouvrant une entaille peu profonde sur sa peau même s'il ne bouge pas d'un centimètre.

Shoto réitère sa manœuvre sur son deuxième bras malgré mes supplications pour qu'il arrête et comme ce n'était pas suffisant, il fait la même chose sur son torse, ses cuisses, ses épaules. Kacchan ne bouge toujours pas, de petits filets de sang coulent à chaque entaille et mon cœur se brise à chaque goutte de sang versée. Je n'ai jamais ressenti autant de détresse qu'en ce moment, enfermé dans une pièce, incapable de bouger, à la merci d'alphas les plus fous les uns que les autres, le mien contraint et forcé de ne pas bouger par ma faute, souffrant en silence.

Notre bourreau décide de changer de couteau pour en prendre un plus petit avant de se tourner vers moi :

- Alors ? Pas de bobo ? lance-t-il en souriant.

- Je t'en prie..., murmurais-je les joues humides de larmes.

Ses yeux se plissent comme s'il avait un secret à me révéler et avant que je ne puisse m'imaginer quoi que ce soit, il s'exclame.

- Ah mais j'oubliais ! Votre putain de lien, il parait que tu l'as brisé.

Et comme pour appuyer ses propos, il se retourne et plante violemment son couteau dans la cuisse de Kacchan, tellement fort que la lame ne bouge pas quand il retire sa main en laissant le couteau à sa place.

Kacchan grogne de douleur en baissant la tête, les muscles de son cou se contractent dévoilant ses veines pour contrôler sa voix mais il ne crie pas, à la différence de moi qui hurle à Shoto de s'arrêter.

- Putain.., souffle Kacchan tant la douleur lui tord l'estomac.

- Je suis désolé Kacchan..c'est..c'est de ma faute..je...

Shoto explose de rire pendant que ses acolytes ricanent eux aussi, visiblement très heureux de nous torturer. Kacchan crache par terre avant de relever la tête vers Shoto, un petit sourire se dessine sur ses lèvres avant qu'il ne dise enfin quelque chose.