L'or de la piraterie

Chapitre 17: Mascarade

Il fronce les sourcils ce qui m'incite à continuer.

- J'ai une idée qui pourrait fonctionner, mais tu dois me faire confiance. Si tu veux continuer à m'appeler par le surnom que tu m'as attribué, laisse-moi au moins te prouver que j'en suis digne.

Il me jauge du regard, ses cheveux noirs luisant dans la noirceur de la nuit.

- Ce n'est pas le moment de me provoquer.

Je m'approche de lui, ignorant le doux murmure des battements de mon cœur.

- Fait-moi confiance.

Ce sont les derniers mots que je lui dis avant de lui prendre la main et de le tirer vers le devant des marches en marbre blanc qui conduisent vers la porte. Il semble vouloir résister, mais il est trop tard. Il devra faire avec mon plan qui, d'ailleurs, a bien plus de chance de fonctionner et qui sera bien plus amusant.

Reste à espérer qu'il entrera dans le jeu.

J'éclate de rire en posant mes mains sur le torse de Kaze. Il est bien plus dur que ce que j'avais imaginé.

- Arrête! Contrôle-toi un peu, vois-tu. Nous sommes en public voyons, dis-je d'une voix pompette.

Je conclue ma phrase en pouffant de rire.

Ses yeux me lancent des éclairs alors que nous sommes visibles par les gardes, mais encore trop loin pour que son visage soit visible.

Je pose mes mains le long de son torse en descendant vers son abdomen. Mais où est donc...

- Aie!

Le visage de Kaze se crispe de douleur. La voilà sa blessure.

J'éloigne mes mains d'un geste vif en lui mimant un désolé des lèvres. Il me lance un regard interrogateur alors que je le tire vers les marches.

- Dépêche-toi, j'ai hâte de pouvoir profiter de la soirée. Je sais que tu n'aimes pas la danse, mais tu dois absolument me faire danser.

Les gardes sont immobiles près de la porte alors que nous approchons.

- Ruby...

La voix de Kaze est remplie d'avertissements. Nous allons bientôt être bien visibles par les gardes et s'ils reconnaissent son visage, nous allons passer une bien mauvaise soirée.

Je lui prends la main et la pose sur ma hanche et le sens réagir à travers le tissu de ma robe. Je sens son regard sur ma nuque.

- Tu n'aurais jamais dû boire autant avant la soirée, tu n'es pas capable de te retenir!

J'espère que je lui fais passer le message. S'il joue le rôle d'un ivrogne obnubilé par moi, il pourra éviter le regard des gardes assez longtemps pour que j'exécute la deuxième partie de mon plan.

Un instant je m'inquiète qu'il n'ait pas compris, quand, soudainement, sa main me tire vers l'arrière. Je lâche un cri, un vrai cette fois, mais au lieu d'atterrir sur le sol, Kaze me rattrape et me soulève par les cuisses sous lesquelles ses mains beaucoup trop puissantes sont placées. La proximité de nos corps m'étourdit alors que je sens chaque parcelle de sa peau contre la mienne malgré les tissus de nos tenues. Ses yeux brûlent d'une intensité semblable à celle qu'il avait hier lors du combat. Des flammes dansent dans ses iris alors qu'il penche la tête vers mon oreille.

- Ne me dit pas que je ne suis pas capable de me retenir. C'est une très mauvaise idée.

Puis il recule la tête et me lance un sourire joueur qui fait fondre mon cœur.