Chapitre 35: La tension d'un duel

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Je me réveille au plein milieu de la nuit. J'ai à peine dormi deux heures, mais le froid qui est désormais mordant ne m'aide pas à garder le sommeil. Puis j'entends un son sec vers la droite. Alerte, je me tourne vers la direction du bruit. Je me lève le plus silencieusement possible et m'approche des arbres pour rester cachée derrière leurs troncs. Le son recommence alors que je m'approche davantage et que je m'habitue à la lumière obscure malgré la lune qui nous surplombe à travers le feuillage.

Je discerne une ombre qui se mouve. Kaze. Je le reconnais à sa démarche alors qu'il rejoint un arbre sur lequel il retire une dague qu'il a lancée. C'est le son de la lame qui s'enfonce dans l'écorce qui m'a alertée.

- Tu ne devrais pas être debout, dit-il sans se retourner.

Pourtant, j'ai été silencieuse.

- Je pourrais te retourner la question.

La tension dans nos voix se propage jusque dans mes muscles qui se tendent sous son effet.

Il recule et lance sa dague à nouveau qui atteint sa cible. Mes yeux descendent vers son dos. Je n'ai aucune idée comment il arrive à ne pas trembler de froid sans son chandail, mais je suis ravie qu'il ne l'a pas gardé.

- Dit-moi réellement pourquoi tu me suis jusqu'au royaume des voleurs, je demande.

- Tu devrais retourner dormir, je ne suis pas d'humeur ce soir, dit-il, sa voix plus grave que normale.

- Je décide quel risque je suis prête à prendre et tu ne me semble pas une grande menace, je rétorque.

Il se tourne alors vers moi, ses cheveux noirs lui tombant sur le front. Ses pantalons tombent en bas de ses hanches, laissant à découvert la ligne de son bassin qui descend jusqu'à...

- Crois-moi, je suis une menace. Je pourrais t'immobiliser en quelque seconde, il me suffirait d'un coup sec autour de ton cou pour te mener à la mort, dit-il.

Je frissonne.

- Si tu le voulais, tu l'aurais déjà fait, dis-je.

- Si j'écoutais mes désirs, tu serais déjà contre cet arbre, ta bouche contre la mienne, voleuse.

Mon cœur manque un battement alors que mes lèvres peinent à chercher une réplique. Il se détourne et retire sa dague de l'écorce.

- Tu n'as toujours pas répondu à ma question, dis-je.

Il ne répond pas tandis qu'il recule à nouveau, s'apprêtant à lancer sa dague. Je m'élance vers lui soudainement en sautant dans les airs pour lui voler la dague. Sentant le pommeau dans mes mains, mes lèvres se lèvent pour former un sourire, mais Kaze s'empare de mon poignet et me retourne contre lui en un éclair. Mon dos est appuyé contre son torse alors qu'il garde mon poignet droit, qui tient la dague, immobilisé derrière moi et, de son autre bras, appuie contre ma poitrine pour m'empêcher de bouger. Sa proximité ne m'aide pas à oublier ses précédentes paroles qui ne me font que rougir encore plus.

- Je t'ai avertie. Si tu continues, je ne garantis pas que je serai en mesure de mon contrôler, chuchote-t-il dans le creux de mon oreille.

Ma peau devient brûlante tandis que mes jambes s'affaiblissent sous moi. Je ne comprends pas comment je me plaignais de la température froide alors qu'il fait si chaud maintenant.

Puis je me rappelle qui je suis.

Je lève la tête vers son oreille à mon tour, sa tête déjà penchée, me laissant l'accès.

- Tu sembles oublier à qui tu t'adresses, je chuchote, frôlant sa peau avec les lèvres.

C'est moi qui oublie qui je suis, perdant peu à peu mes forces tandis que son odeur salée m'enivre et que son souffle chaud recouvre ma nuque. Je dois m'éloigner. Maintenant. Je repousse l'un de ses bras alors que je me projette loin de lui. Il me libère sans résister, mais reste immobile. Je vois ses poings se refermer et ses yeux me transpercer. Je pourrais me jeter sur lui, le laisser me toucher, sentir sa peau sur la mienne, ses lèvres contre ma peau. Dangereux.

L'or de la piraterieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant