𝐓𝐑𝐎𝐏 𝐏𝐑𝐄̀𝐒 𝐃𝐄𝐒 𝐄́𝐓𝐎𝐈𝐋𝐄𝐒

03 . fête bruyante

TROIS HEURES du matin. Il est trois heures du matin et le voisin semble prêt à faire la fête toute la nuit.

Je soupire et essaye de cacher le bruit en mettant le coussin par dessus mes oreilles. Mais ça ne fait aucun effet. Même un petit bruit inaudible pour un humain normalement constitué m'empêche de fermer l'œil.

Depuis une heure, je tourne et vire dans mon lit.

Je me lève et ouvre un peu mes volets. Tout ce bruit provient de la maison à la porte bleue marine. La lumière de la fenêtre qui fait face à la mienne est allumée. Je distingue un lit, aux draps gris, dans une pièce au mur blanc cassé. La décoration est très minimaliste. La chambre est vide.

J'avais espéré mieux comme deuxième nuit à Londres. Je pense que la meilleure solution est d'aller les voir et de leur dire de baisser la musique. Demain matin, je me lève à sept heures et si je ne me couche pas maintenant, je vais me lever avec des cernes très voyantes. D'autant plus que j'ai fini mon anti-cernes hier matin.

J'allume ma lampe de chevet et fouille dans mon armoire. J'attrape un sweat noir et un jogging de la même couleur. Je sors discrètement de ma chambre et emprunte les escaliers. Je me précipite en bas et attrape mes Converse noires. Pas question de me laisser abattre par des voisins bruyants.

J'attrape les clés de la maison, sors et referme derrière moi. Je vérifie qu'il n'y a pas de voiture et traverse la petite route qui nous sépare. Je toque à la porte sans l'ombre d'une hésitation. Malheureusement, la musique est trop forte pour qu'on puisse entendre mes petits tocs. C'était à prévoir. Je cherche dans l'obscurité une quelconque sonnette. J'en trouve une tout près de la porte. Comment ai-je fait pour ne pas la voir ?

J'appuie dessus au moins trois fois, en espérant qu'ils ne pensent pas que ça fait parti des rythmes de la musique.

Je soupire en voyant qu'il ne se passe rien. Il me reste deux solutions : soit j'appelle la police, soit j'enfonce la porte. Je suis vraiment partagée.

J'arrive dans tout ce brouhaha à discerner un bruit de verrou. La porte s'ouvre sur un grand brun, aux cheveux en bataille. Il tient un air désinvolte, avec ses premiers boutons de chemises détachés. Il a un verre de ce qui semble être de la tequila dans la main.

Mon cœur loupe un battement quand nos regards se croisent. Mon regard se perd petit à petit dans le sien, comme si j'avais oublié la raison de ma venue.

Melissa, reprends-toi.

Je ferme les yeux et reprends mes esprits. Puis je me concentre sur la vraie raison pour laquelle je me tiens devant cette porte.

— Est-ce que vous pourriez baisser un peu votre musique, s'il-vous-plaît ?

— Ça semble être dans mes cordes, il répond. Tu me donnes quoi en échange ? il demande avec un air joueur.

— Un beau sourire, je déclare sans l'ombre d'un sourire sur mon visage.

— Alors je vais baisser la musique.

Je lui adresse un grand sourire, en espérant qu'il ne semble pas trop faux. Mon cœur bat toujours aussi vite quand je sens son regard sur moi. Il est tellement... attirant ? Mon dieu, qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne suis pas venue là pour tomber amoureuse de mon charmant voisin qui met la musique à fond à trois heures du matin. C'est insensé.

— Bonne soirée, je termine en m'apprêtant à faire demi-tour.

— T'es la nouvelle voisine ? me demande-t-il.

Je me retourne vers lui et hoche la tête.

— C'est ça.

— Désolé pour l'accueil alors. Bienvenue à Greenwich.

— Merci.

— Bonne soirée à toi aussi, termine-t-il.

Je lui adresse un rapide sourire et me retourne. Les mains dans la poche de mon sweat, je traverse la rue. L'air de dehors est chaud, mais je préfère celui de chez moi. Je m'empresse de rentrer dans la maison et de rejoindre ma chambre.

Je ferme le bout de volet que j'avais ouvert une quinzaine de minutes auparavant et me change. Puis je me replonge sous mes draps, dessinant dans ma tête le sourire de mon nouveau voisin.

Coucou !

J'espère que vous allez bien !

J'ai pratiquement fini de rédiger toute la partie une de l'histoire alors les chapitres seront plus réguliers.

On se retrouve très vite pour la suite ! :)

Publié le 29/02/24