16 . retrouvailles

17 2 0
                                    

C'EST LE grand jour. Plus les minutes passent, plus je stresse pour le ballet de ce soir. Et en même temps, j'ai trop hâte.

Je suis à l'aéroport, attendant patiemment que l'avion de mes parents et mon frère arrive. Vu la superficie de la maison où je vis actuellement, mes parents ont préféré louer une petite maison dans un quartier à côté du mien. Ils repartiront après-demain, ce qui me laissera le temps de profiter d'eux pour Noël. J'ai très hâte.

Je regarde l'heure sur mon téléphone. Il est dix heures dix. L'avion était censé arriver à dix heures, il a du retard. C'est très irritant.

Je suis toute excitée à l'idée de monter sur scène ce soir. J'adore faire des ballets devant un public. Mais celui de demain soir m'attraie encore plus. Demain soir j'aurai le rôle principal alors qu'aujourd'hui, il est plutôt secondaire. Mais je ne me plains pas, au moins, on me voit un peu plus que cinq minutes.

Ma tenue pour ce soir est allongée sur mon lit pour éviter que des plis apparaissent. Je rejoins Mia chez elle vers seize heures afin que nous nous préparions ensemble, avec Clotilde.

Je vois enfin, à travers les grandes baies vitrées, l'avion qui se pose. Un grand sourire vient illuminer mon visage tandis que je me lève de la chaise où je suis restée pas loin d'une demi-heure. J'ai eu le temps de penser à tout et à rien en même temps.

Je me dirige vers la sortie des passagers, prête à enlacer chaque membre de ma famille. Comme ils m'ont manqué. Les voir à travers l'écran de mon téléphone, c'est toujours ça de gagné mais les voir en vrai, c'est tellement mieux. Je n'avais pas imaginé qu'ils me manqueraient autant quand j'ai quitté la maison. J'aimais bien embêter Andy quand il faisait ses devoirs, ou bien papoter avec ma maman de ma vie avec un bon thé chaud entre les mains. Même les sessions bricolage du dimanche avec mon père me manquent. Et pourtant, je suis loin d'être du genre bricoleuse. J'attrapais uniquement les tournevis et perceuses quand il le fallait.

Les premiers passagers sortent du tunnel. Papa, maman et Andrew arrivent enfin dans mon champ de vision. De grands sourires viennent illuminer chacun de leur visage qui m'ont tant manqué.

Enfin au complet.

Nous nous prenons dans nos bras. Ces étreintes, pourtant si rares, sont celles que j'aime le plus au monde. Je me sens tellement en sécurité dans leurs bras.

Maman pose ses deux mains sur mes joues. Je l'aime tant.

— Comme tu m'as manqué, ma chérie ! s'exclame-t-elle en me prenant à nouveau dans ses bras.

Papa sourit en voyant ma mère si investie.

— Melissa, ça va ? me demande-t-il.

— Beaucoup mieux maintenant que vous êtes là !

Je regarde Andy, qui est déjà à la recherche de ses valises à quelques mètres de nous. Même pas le temps de saluer sa sœur préférée. La seule, en même temps.

Je marche vers lui d'un pas rapide avant d'arriver à côté de lui. Il regarde le tapis défiler, espérant voir les valises débarquer.

— Coucou, commence-t-il en tournant la tête vers moi.

— Coucou, je lui réponds en lui souriant.

Il me rend mon sourire. Andy et moi ne sommes pas tellement démonstratifs de nos sentiments. Il n'est pas le genre de frère à m'enlacer ou à me rappeler qu'il est là pour moi si j'ai besoin. On sait déjà que nous sommes là l'un pour l'autre. Un sourire suffit à traduire l'amour fraternel que l'on ressent l'un pour l'autre. En revanche, nous sommes très complices. Il n'y a pas de doute sur ça.

𝐓𝐑𝐎𝐏 𝐏𝐑𝐄̀𝐒 𝐃𝐄𝐒 𝐄́𝐓𝐎𝐈𝐋𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant