34 . en famille

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ANDY EST allongé à côté de moi. Il a les yeux clos, mais ça ne l'empêche pas de me répondre. Nous sommes en train de parler de Trent. J'ai bien senti que c'était un sujet dont il voulait absolument que l'on parle. Alors j'ai exaucé son souhait.

— Il m'a emmené manger sur une péniche sur la Tamise. Et après, il m'a envoyé voir une pluie de lanternes. Il m'a aussi emmené au planétarium. C'était génial.

— Il fait plein de choses pour toi, remarque mon frère.

— Il m'a offert un bracelet brésilien afin que je pense à lui, même quand nous ne sommes pas réunis. Il a le même sur son poignet.

Je ne lui parle pas des problèmes de Trent, ce ne sont pas ses affaires.

— C'est une des meilleures rencontres que j'aie pu faire dans ma vie. Et j'ai hâte que tu le rencontres et que tu découvres à quel point il est fantastique.

— J'espère que tu ne me fais pas de la publicité mensongère.

— Andy, c'est mon petit-ami, forcément qu'il est fantastique.

— Oh, tu sais.. T'as des goûts bizarres parfois.

Je pouffe de rire.

— La seule fille vraiment intéressante que tu aies pu aimer, c'est Amy.

— Qui t'as dit que je l'aimais ? réplique mon frère, se braquant presque.

— C'est-à-dire ? Tu ne joues pas avec ses sentiments, j'espère.

— Non ! assure-t-il. Jamais je ne ferai une chose pareil. Elle est bien trop gentille. C'est juste que je ne la connais pas assez pour être sûr que j'ai des sentiments pour elle. Elle m'intimide juste.

— Juste ça ?

— Juste ça, répète-t-il l'air peu convaincu.

Parfois, quand je vivais encore aux Etats-Unis, je venais dans sa chambre le soir et nous parlions de nos vies pendant des heures. J'adorais quand il n'était pas sur ses jeux vidéos et qu'il était pleinement pris dans notre discussion.

— La danse, ça va ? me demande-t-il, changeant complément de sujet.

— Un peu éprouvant ces derniers temps, mais ça se passe bien. Tu seras là pour mon ballet de fin d'année ?

— J'essaierai. Mais bon, ce n'est pas comme si je ne t'avais jamais vu danser.

— Mais là, c'est différent. Le niveau exigé n'est pas du tout le même. Ce sera encore plus spectaculaire que les autres années.

  — Je ferai de mon mieux, Meli'.

  Je lui souris.

  — Tu reviendras quand dans le Connecticut ?

  — Cet été, je pense.

  — Je pensais que tu rentrerais pendant les vacances scolaires.

  — Je suis plutôt prise ici. J'ai aussi mon petit boulot à la librairie. Il me prend pas mal de temps.

  — Si tu te plais ici, c'est le principal. A vrai dire, c'est tout ce qui m'importe. Tout ce que je souhaite, c'est que tu sois épanouie. Et tu as l'air de l'être.

  — Je le suis, ça tu n'as pas à t'en faire. Je crois que je n'ai jamais été aussi épanouie.

— Tu t'épanouis mieux sans moi ? s'insurge-t-il.

— Non ! je réplique immédiatement. T'es la pièce manquante du puzzle de mon épanouissement.

Il sourit devant ma métaphore.

𝐓𝐑𝐎𝐏 𝐏𝐑𝐄̀𝐒 𝐃𝐄𝐒 𝐄́𝐓𝐎𝐈𝐋𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant