19 . vérité

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JE TOQUE à la porte de chez Trent. Un mois est passé depuis notre dernière rencontre et, je ne sais pas pourquoi mais, je veux juste m'assurer qu'il va bien. C'est paradoxal, je le sais. Mais j'en ai besoin.

  Pas un jour n'est passé sans que je pense à lui. Je crois qu'il me manque. Sentir sa présence à mes côtés me manque. Nos entrevues me manquent. C'était un des meilleurs moments de la semaine et l'arrêt brutal de cette routine est déroutant.

Je veux juste de le voir, une dernière fois. Le quitter en bon terme. La dernière fois que nous nous sommes vus, nous étions tous les deux si énervés et excédés par la situation. Peut-être est-ce le moment de parler calmement.

Je l'espère.

Enola ouvre la porte, un petit sourire aux lèvres. Elle n'a pas l'air en forme.

— Melissa, je ne m'attendais pas à te voir ici, déclare-t-elle sur un ton bienveillant.

Enola a tout l'air d'une personne adorable et bien attentionnée. Manuel a beaucoup de chance d'être tombé sur une femme comme elle. Elle est un ange.

— Je ne vous dérange pas ? je demande, remarquant cet air stressée derrière son sourire.

— C'est qui ? s'écrie Manuel depuis l'étage.

Enola me fait signe d'entrer puis ferme la porte derrière elle.

— Melissa ! s'exclame Enola à l'égard de son copain.

J'entends des bruits de pas en haut. Mon regard se balade vers le salon et la cuisine. Plein de boîtes de médicaments sont posées en désordre sur la table. Comme s'ils avaient été sortis à la va-vite afin de trouver une boîte en particulier.

Manuel arrive d'un pas rapide après avoir dévalé les escaliers. Lui aussi a l'air épuisé. J'ai l'impression de tomber au pire moment.

— Tu devrais rentrer chez toi, annonce-t-il franchement.

J'entrouvre la bouche. C'est vrai que ma place n'est pas là. C'était une mauvaise idée de venir.

— Mon amour, préviens Trent qu'elle est là.

— Tu penses vraiment que c'est le bon moment ? répond-t-il ironiquement.

— Si tu étais dans la situation de ce pauvre garçon, je suis sûre que tu aimerais me voir débarquer dans la pièce pour te rassurer.

— Pas faux.

Il dépose un rapide baiser sur les lèvres de sa copine. Ils vont si bien ensemble.

— Melissa, avant que tu le voies, il faut que tu saches quelques trucs. Tu ne peux pas l'affronter sans avoir quelques infos.

Mon rythme cardiaque commence à s'accélérer. Qu'est-ce qu'il se passe ? J'espère que Trent va bien.

— Il vient de remplir un océan de larmes, affirme-t-il, la voix chevrotante. Il est tout tremblant. Il est angoissé mais il est pleinement conscient de ses actes.

— Pourquoi ?

— Les crises étaient tellement récurrentes que les médecins ont conclu qu'il était malade. Ils ont dit que ça passerait avec le temps, qu'il finirait par reprendre goût à la vie mais pour l'instant, ce n'est pas d'actualité. On fait de notre mieux pour que tout aille bien mais lui, c'est vraiment un cas compliqué. J'aimerai tellement qu'il rencontre quelqu'un qui pourrait l'aider à aller mieux. Même sa psy n'aide pas. Il n'est pas du genre à se confier et il veut toujours tout maîtriser. On ne s'habitue jamais à ce genre de crises, Melissa.

𝐓𝐑𝐎𝐏 𝐏𝐑𝐄̀𝐒 𝐃𝐄𝐒 𝐄́𝐓𝐎𝐈𝐋𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant