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TW : mentions de suicide et de viol
Lia

C'est pas tous les jours qu'on peut observer Simon dans son plus simple appareil. Il referme la porte à clés derrière nous et on le suit du regard, muets comme des carpes. C'est fou comme il arrive à bien dissimuler ses atouts sous ses sweats et ses manteaux de cuir. Parce qu'il est presque impossible de se douter qu'il est aussi musclé – et tatoué. Entre les plusieurs dessins d'encre noir sur ses bras et sur son torse, et le grand tatouage dans son dos, je me demande combien ça a du lui coûter. Et puis je me souviens que son grand frère est tatoueur. J'avoue que j'ai profité de cette vue le temps qu'il a aille se changer.

- Fait gaffe t'as de la bave au coin de la bouche, taquinais-je Sam qui regarde la porte de la chambre de Simon
     - Ta gueule.

On s'installe sur le canapé et Simon ressort de sa chambre vêtu d'un jogging et d'un tee-shirt. Mes sourcils se froncent en voyant qu'il a remis une casquette et Sam me donne un coup de coude pour que je ferme ma gueule. Ce que je ne fais pas.

- Pourquoi tu caches toujours tes cheveux ? demandais-je de but en blanc. Ils sont super beaux.

Le concerné me lance un regard en biais alors qu'il s'avance dans sa cuisine ouverte sur le salon.

- Qu'est-ce que vous faîtes là ? me répond-il
- Tu réponds pas à ma question.

Simon relève la tête et le regard qu'il me lance me dissuade de faire trop la maligne. Il nous ramène des verres de jus de fruit et on le remercie docilement. Alors qu'on sirote nos jus comme des enfants installés sur le canapé, Simon s'appuie contre la table à manger pour nous observer, les bras croisés et le visage sévère. Son chat noir Ziggy, de son nom complet McZigzag – ne cherchez pas à comprendre, c'est une trop longue histoire – vient nous gratifier d'un miaulement avant de se faufiler entre les jambes du brun.

- Dans quoi vous vous êtes encore fourrés ?
- Cette fois, c'est pas de notre faute, me défendis-je

Je sens le regard de Sam sur moi alors que Simon relève un sourcil, peu convaincu.

- Bon, OK, concédais-je, c'est peut-être un peu de notre faute, mais pas entièrement.
- Est-ce que ça a un rapport avec ton escapade nocturne d'hier ? demande Simon à mon ami

Sam répond d'un hochement de tête et je fronce les sourcils.

- Comment t'es au courant de ça toi ?
- Je l'ai récupéré au bord de la route en pleine nuit.

Les yeux écarquillés d'indignation, je me tourne vers Sam qui fixe le fond de son verre.

- T'es rentré à pied ? m'insurgeais-je. Mais t'es complètement fou ?
- On est bien d'accord, soupire Simon
- Oui bon, c'est bon, j'ai compris.

Je finis par me lancer dans la longue explication détaillée des évènements des derniers jours. La découverte de l'ordinateur, la disparition étrange de son propriétaire, le passage des deux hommes au lycée, la menace grandissante de l'inconnu costaud, notre course poursuite, bref. Tout.

Je ne sais pas dire si Simon est énervé ou épuisé alors qu'il a finit par s'installer dans un fauteuil en face de nous. Son compagnon à poil ronronne sur ses genoux alors qu'il lui caresse l'arrière de la tête.
Sam me laisse parler et une fois mon récit terminé, un silence lourd se dépose sur la pièce. Je jette un coup d'œil à la grande baie vitrée du salon qui donne sur un balcon. La nuit est tombée lentement et je doute que Simon nous laisse repartir comme ça.

CompliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant