Épilogue

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Olivia

Quelques mois plus tard

L'année scolaire vient officiellement de se terminer pour les lycéens. Pas que je me sentes spécialement concernée, même pour celles des étudiants. Mon Dieu, la FAC c'est vraiment ma hantise, ma Nemesis à moi. Quand je pense que mon frère passe ses journées assis sur une chaise inconfortable à écouter des profs chiants pendant des heures dans un amphithéâtre silencieux. Chez moi, ça s'appelle de la torture. Et je m'y connais dans ce domaine.

En parlant de FAC : Sam, Lia et Jerem semblent plus enthousiastes que moi à ce sujet. Ils ont évidemment eu leur BAC – avec mentions – même s'ils ont eu peur d'échouer avec tout ce qu'il s'est passé pendant les dernières vacances. Moi je savais qu'ils allaient réussir. En fait, dès que je prédis quelque chose, ça a tendance à se réaliser. Même si parfois, je préférerais me tromper.

En tout cas, j'ai hâte de voir la cohabitation que ça va donner avec tout le groupe réuni dans la FAC de la ville. Sam se plaindra une fois par jour minimum de son frère, Lia va réussir à se faire inviter dans toutes les soirées étudiantes et Jerem aura le monde à ses pieds – pour changer.

Je ferme les yeux un instant en profitant du début de l'été. Installer sur l'herbe fraîche, dans un coin d'ombre sous un arbre, j'entend les autres s'amuser. Le soleil, ni trop chaud ni trop timide, caresse ma peau, et une légère brise vient danser entre les arbres, apportant avec elle le parfum des fleurs en pleine floraison. Je rouvre les yeux pour les observer, un sourire se dessinant sur mon visage. Le chant des oiseaux se mêle au murmure du vent, et les éclats de rire résonnent. Le ciel est d'un bleu éclatant, parsemé de quelques nuages cotonneux qui glissent lentement.

Je baisse les yeux sur mon petit livre renfermé sur mes genoux, sa couverture violette éclatante avec son titre provocateur : rien de mieux que du féminisme pour apprécier la journée. J'entend un cri désespéré et me tourne vers Jerem qui pioche des cartes. Avec Maxi, James et Lou-Enzo, ils se sont lancés dans une partie de Uno particulier – où tu as des cartes avec des +10 et où tu peux piocher plus de 30 cartes d'un coup. Quand je regarde la main de chacun des joueurs, je me demande s'ils vont réussir à terminer leur partie.

Un peu plus loin, sur trois tables de pique-nique rapprochées, nos parents préparent le repas en discutant. Adam aide ma mère à faire griller la viande sur un des barbecues à disposition dans le parc et le père de Sam lance des paquets de chips à Thomas qui les rattrape pour les poser sur les tables. Nova observe les garçons, ses lunettes de soleil sur les yeux et son portable collé à son oreille.

Mon attention est rapidement attiré par un duo qui nous rejoint enfin. Lia et Gautier saluent tout le monde. La blonde porte une courte robe bleue et je suis jalouse de ses lunettes de soleil décorées d'abeilles. Gautier porte une chemise blanche en lin et un short clair. Il a retrouvé sa couleur naturellement brune et je suis heureuse de revoir ses yeux verts.

Plus je les observe, plus j'arrive à me projeter leurs avenirs. Ils ne sont pas ensembles, je ne crois pas qu'ils soient encore prêts pour ça. Pourtant, on ne peux pas louper la façon dont ils gravitent autour de l'autre. C'est calme, c'est doux, c'est le paradoxe de deux cœurs meurtris qui trouvent du réconfort chez l'autre. Qui trouvent la force d'essayer encore une fois, qui s'aiment depuis leurs rencontres et qui essaient de passer les obstacles que la vie leur a envoyé.

- ahAH ! T'es trop NUL !

Je me tourne pour regarder devant moi. Un peu plus loin, mes yeux se posent sur Sam qui tape le sprint de sa vie pour rejoindre le but adverse. En réalité, les cages sont délimitées par nos habits respectifs entassés pour offrir un semblant de terrain au duo. Le blond tire dans le ballon de foot qui fonce tout droit entre les deux tas de vêtements.

CompliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant