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Lia

    J'aurais du lui dire que je l'aimais, qu'il est vraiment le meilleur ami que j'ai jamais eu, que sans lui, ma vie n'aurait pas eu la même saveur. J'aurais dû dire tout ça à Sam quand ils nous ont encore une fois séparé. La blessure de notre éloignement est plus douloureuse encore que les coups reçus.

J'ai mal partout, même si les antalgiques que m'a donné Sam font effet. Alors qu'on me tire dans les couloirs, j'ai l'impression qu'on vient de couler mon cœur dans du béton. L'apparition de mon meilleur ami dans cette pièce horrible a fait naître un espoir que je pensais complètement perdu. Il m'a sorti de cet enfer et j'ai vraiment cru qu'on allait réussir à s'enfuir.

Mais c'était sans compter sur Fitzgerald, ce dégénéré de pervers. Quand je pense qu'il a emmené Sam, ma rage se mêle au chagrin. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il va lui faire, ça me donne envie de vomir. Je me dis que c'est à mon tour de le sauver mais je ne vois pas comment faire. 

Je continue de me débattre en hurlant alors que les trois hommes qui m'ont récupéré semblent sur le point de craquer. Finalement, celui qui marche devant nous, un homme massif au visage marqué par des cicatrices, se retourne violemment vers moi. On dirait que c'est lui qui décide, j'imagine qu'il s'agit du chef. Il me met une gifle qui fait siffler mes tympans et j'ai l'impression de voir des étoiles. Il me saisit par le bras, ses doigts s'enfonçant dans ma chair.

- Tu vas la fermer, petit conne ! s'agace-t-il. Plus tu cries, plus tu me donne envie de te la boucler.
- Qu'est-ce que vous attendez alors ? crachais-je

L'animosité qui passe dans ses yeux m'annonce que mon heure arrive plus vite que prévu. Pourquoi est-ce que ça tombe toujours sur moi ?

- Allez, viens avec nous, ma jolie ! souffle l'homme à ma droite, son haleine fétide me donnant envie de vomir
- Non ! Lâchez-moi ! criai-je en me débattant. Je déconnais !

Ils me traînent de force dans une salle à peine éclairée, l'odeur de moisissure et de sueur envahissant mes narines. Exactement comme celle de tout à l'heure. Mon cœur bat à tout rompre, mais je sais que céder à la peur ne ferait que les renforcer. Le plus massif me plaque contre un mur, son sourire cruel révélant des dents jaunies.

- Tu devrais apprendre à te tenir tranquille, dit-il en m'observant de haut en bas. Ça va être plus amusant pour nous si tu résistes, mais crois-moi, ça finira mal pour toi.

Je remercie Sam de m'avoir donner son sweat pour couvrir une partie de mon corps. Quand cet homme s'est amusé à découper ma robe – qui m'a vraiment coûté cher – je me suis sentie salie. 

L'un des hommes referme la porte derrière nous, me coupant toute retraite. Ils m'étudient comme des prédateurs prêts à bondir. Je peux sentir la tension dans l'air, l'odeur métallique de la peur s'insinuant en moi. Mais je refuse de céder. La panique se transforme lentement en une force brute, une rage sourde qui prend le dessus. Je prie pour que les analgésiques et les bandages suffisent.

Le chef fait un signe à ses hommes. L'un d'eux s'avance, une lueur lubrique dans les yeux. Mais avant qu'il ne puisse me toucher, je réagis. Mon pied part en avant, frappant violemment son genou. Un craquement sourd se fait entendre, suivi d'un cri de douleur. Il s'effondre, tenant son genou plié à un angle étrange. Maintenant que je suis remise sur pieds, je vais m'assurer qu'ils se souviennent de mon prénom.

- Putain, elle m'a cassé le genou ! hurle l'homme en roulant sur le sol

Les deux autres échangent un regard surpris, mais le second homme tente quand même de m'attraper. Je plonge sous son bras et, avec un mouvement rapide, je lui assène un coup de coude dans les côtes. Il vacille, et je profite de l'ouverture pour frapper son visage. Du sang jaillit de son nez alors qu'il recule en titubant.

CompliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant