Complice

40

Sam

     J'ouvre les yeux lentement. Le soleil m'aveugle alors que les volets de ma chambre sont grand ouvert. La maison est tellement silencieuse et le calme matinal m'apaise. J'inspire profondément en m'étirant. Mes orteils se recroquevillent alors que mon dos craque et je me tourne sur le côté.

    L'odeur de Simon est imprimée sur les draps et son visage endormi apparaît dans mon champ de vision. Mon cœur s'accélère et se met à pulser à un rythme qui achève de me tirer de mon sommeil. Je me mets à sourire et lève mes doigts pour dégager les boucles blanches qui tombent devant ses yeux.

    Le brun est allongé sur le côté, son bras droit repose entre nous alors que son autre main est passée sous mon oreiller. Son visage est tellement tranquille, écrasé dans son oreiller avec ses cheveux en bataille. Il est bien trop beau pour quelqu'un qui dort.

    - Je sens ton regard jusque dans mon sommeil.

    Sa voix grave m'envoie une décharge électrique dans tout le corps et je roule des yeux en voyant un sourire fier étirer le coin de ses lèvres. Je joue avec ses boucles claires alors que son visage est toujours aussi détendu.

    - T'as jamais pensé à teindre tes cheveux blancs ? demandais-je en rigolant. Genre en rose ?

    Il m'ignore en marmonnant, les yeux toujours fermés et je rigole doucement. Sa main se glisse dans mon dos, au creux de mes reins alors qu'il me rapproche de son torse nu. Je referme les yeux pour profiter du silence et de la chaleur de son corps. Ses doigts glissent sur ma peau, laissant une traîné de frissons derrière eux. Ils remontent jusqu'à mon visage et sa main repose sur ma joue pour caresser ma pommette.

    Je rouvre les yeux, croisant les siens. Je me perd dans la tempête de ses iris, plongeant la tête la première dans l'immensité de son regard. Son sourire se fait plus doux, plus innocent.

    - Bonjour, sourit-il

    Je lâche un petit rire et il se penche pour poser ses lèvres sur mon front. Nos jambes s'emmêlent alors que son visage se rapproche du mien pour frotter nos nez. Je souris – comme un putain d'abruti – alors que mon cœur commence à s'habituer à cette situation.

    Se réveiller comme ça tous les jours ne serait pas désagréable du tout. Je laisse mes doigts parcourir ses bras et je finis par le pousser sur le dos. Je grimpe à califourchon sur ses cuisses, ses mains se posant délicatement sur mes hanches. Il caresse ma peau, j'observe les photos accrochées sur mon mur.

    J'adore retracer ma vie en image, comme une preuve que ses souvenirs sont réels. Je souris en nous voyant, Jerem et moi avec nos bouilles d'enfants endettés. La tête de Thomas sans barbe me fera toujours aussi rire que James avec des lunettes rondes sur le nez. Lia s'approprie beaucoup de photos et j'aime avoir sa sale tête au dessus-moi. Simon et Maxi sont tous le temps avec mon frère, tout comme mes parents sont souvent ensemble.

    Mon regard s'arrête sur un cliché qui date d'à peu près quatre ans. Je me reconnais entre James et Simon, tous les trois vêtus de nos maillots de bain, le soleil et le ciel bleu en fond. À côté de James, le visage angélique d'Eden contraste avec la mine abattue de Aaron, sous le bras de Simon. Je me force à baisser les yeux, ayant trop peur de ma réaction si je regarde trop longtemps cette photo.

    Mon regard se pose sur un Simon apaisé qui semble prêt à se replonger dans le sommeil. Ses paupières sont fermées et ses mains reposent lascivement sur mes cuisses. Je l'observe dans son immobilité. Je passe mon index sur le tatouage de pion encré juste à côté de son coeur, sur son pectoral.