5. Première Baise

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(ATTENTION : CHAPITRE EXCLUSIVEMENT SEXUEL) 


                    Il me posa avec délicatesse sur le lit d'une chambre voisine, une de celles qui ferment à clef et me dit :

     — Tu ne bouges pas, tu restes là ! Je reviens.

                    Il partit trente secondes pour récupérer nos affaires laissées à l'abandon dans la salle adjacente. La chambre choisie de taille modeste et de style baroque se composait d'un grand lit baldaquin et de barreaux à la tête de lit, ainsi qu'aux pieds. Un fauteuil deux places trônait face à celui-ci. Sur un mur, une étagère contenait deux paires de menottes, un martinet en cuir et un bol de préservatif et lubrifiant. La lumière tamisée rose allait parfaitement avec l'ameublement de la pièce. 

                     Cette chambre avait clairement été choisie sans nul doute pour le potentiel qu'elle offrait de pouvoir m'attacher au lit. Je le soupçonnais même d'avoir retenu son emplacement pendant la visite, avant de me souvenir qu'il était un client habitué des lieux. Je me crispais petit à petit comprenant qu'il y avait une chance, infime soit-elle, qu'il décide de me pousser au-delà de mes capacités. Même si me faire ligoter n'est pas une première, mon impression de cette pratique ne constituait pas l'un des meilleurs souvenirs de mon existence. Ma confiance en lui pourrait bien m'emmener au bout du monde. Cependant, la diablesse avait beau me vanter les mérites de Jeff, je commençais à baliser un peu. Il posa nos affaires sur le fauteuil et prit sur l'étagère ce dont il avait besoin.

     — Tu comptes m'attacher ?

     — Je ne veux pas que tu refermes tes jambes à mon insu, si le plaisir devait devenir trop intense !

                    Il comprit que l'idée ne m'enchantait guère et il me rassura au mieux.

     — Hé, Ti'Chat ! Tu n'as pas confiance en moi ? Tu le sais bien pourtant que je ne te ferai jamais de mal.

     — Oui, j'en suis consciente. Disons juste que je ne suis pas fan de cette pratique.

     — Laisse-moi deviner. Un de ces connards qui te sert d'ex t'a attachée pour ensuite te forcer à faire des choses que tu ne voulais pas ?

                    En posant cette question, je lus un instant une rage folle dans ses yeux. Cette fois-ci, aucun doute, c'est bien de la jalousie que j'y trouvais. Peut-être même de la haine pour celui qui aurait bien pu me faire du mal. J'en vins à le consoler, alors qu'au départ, c'est lui qui m'avait crispée.

     — Hé ! Calme-toi, beau blond. C'est du passé. J'ai du mal à lâcher prise, tu le sais, mais ça va aller. Fais ce que tu veux de moi, j'ai totalement confiance en toi !


                    Je lui tendis alors mes chevilles et le laissai faire. Il relia chaque cheville aux barreaux du lit, les jambes écartées au maximum. Je l'admirais en souriant, émerveillée de l'attention douce et particulière dont il faisait preuve. « Je peux vraiment me laisser aller corps et âme à cet homme. Il m'aime et ne me fera aucun mal, j'en suis persuadée », pensai-je.

     — Puis qui te dit que tu vas me faire arriver à ce stade ? Tu ne serais pas un peu présomptueux ? dis-je en ricanant. Je repensais à l'approche qu'il eut au passage où il voulait me ligoter.

                    Il ne me contredit pas et me fixa, tout sourire. Je percevais son envie de prouver ses dires dans ses gestes. Il saisit mon string et revint m'attacher les mains à la tête de lit avec celui-ci. Je protestais disant qu'il allait me l'agrandir. Il finit par répondre.

L'AFFRANCHIE - Tome 1 : L'apollon et la NoctuelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant