L'AFFRANCHIE - Tome 1 : L'apollon et la Noctuelle

25. Discutions et Préparations...

Attention : Pour ceux qui ont lu mon autre ouvrage : De l'amour au sexe et du sexe à l'amour, vous allez reconnaitre le chapitre qui suit et les deux prochains égalements... Soit vous relisez, sois vous passez ;)

                      Après avoir pris un petit-déjeuner complet et plié bagages, nous revoilà dans la voiture, sur la route de Morges, en Suisse. Le trajet, principalement sur autoroute, fut fort agréable et le paysage à couper le souffle, surtout la partie montagneuse. Jeff décida de la prendre jusqu'à Vérone, le paysage ne valant pas spécialement le coup d'œil, selon lui.

                      Arrivés sur place, seulement une heure après, nous commencions les lieux coutumiers : la maison de Juliette, la Cathédrale Matricolare, l'amphithéâtre romain et tout le centre historique et ses ruelles colorées. La petite fille en moi ne put s'empêcher d'acheter des attrape-nigauds, tels que des cartes postales, des magnets et toutes ces bêtises. Après des dizaines de photos et un repas typiquement italien, de l'entrée au dessert, nous voilà repartis en direction de Milan, en début d'après-midi. 

                    Cette ville n'était pas spécialement touristique, mais bien connue pour être le berceau de la mode. Je ne m'attardais pas trop dans les boutiques, même si Jeff insistait toujours, chagriné par les réflexions du matin. Même s'il l'avait dit sur le ton de la plaisanterie, le fait de devenir une bourgeoise et par conséquent de changer à cause de l'argent, me terrifiait.

                    Nous partions quand même les bras chargés, Jeff ayant fait le plein de jeans, chemises et costumes dans des boutiques, comme « Armani », « Alexander McQueen » ou encore « Valentino ». Malgré ce côté commercial, je trouvais quand même un certain charme à cette ville.

     — J'aime bien Milan ! On dirait Paris en plus sexy !

     — C'est la touriste qui parle ! Tu restes fascinée par la nouveauté, tu ne vois pas les poubelles qui débordent, les clochards dans les rues sombres et les marques d'urine sur les trottoirs !

     — Arrête ça tout de suite, tu vas me gâcher la visite !

     — Moi, je vois plus cette ville comme un supermarché géant ! Un peu comme Andorre-la-Vieille pour les habitants du sud-ouest de la France ! D'ailleurs, puisqu'on en est dans les décisions, je crains fort d'avoir vu notre programme de manière trop ambitieuse. Même avec toute la volonté du monde, nous ne pourrons pas visiter Montreux ou Lausanne ce soir ou demain matin, j'ai trop de choses à te montrer !

     — Ce n'est pas grave, on ira un autre jour !

     — Tu es mignonne ! On va quand même partir dans cette direction, on dormira à Lausanne.

                    Cette décision avait l'air d'être prise à l'avance et je me doutais qu'il me réservait une autre surprise. Nous avons quitté Milan sur le coup des 18 heures. Nous avons assisté au coucher de soleil sur les Alpes et par gentillesse, il accepta de faire un arrêt pour que je mitraille de photos cette scène sublime.

     — Tu en as pas marre de mitrailler tout ce qui passe ? Tu es sûre que ton appareil va suivre ?

     — Je te rappelle que c'est toi qui me l'as offert y'a deux ans, alors ne te plains pas, maintenant que je m'en sers !

     — Si tu veux devenir un grand reporter, il faudra quand même qu'on te fasse prendre des cours de photographie et que je t'achète un meilleur matos !