16. Prise de conscience et Mise au point

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                    Après un brunch copieux, une douche et m'être changée (je laisse toujours des habits chez Isaac, en qu'à de dodos improvisés), il m'emmena en direction de chez Jeff pour récupérer un téléphone dans le tiroir à gadgets du bureau. Je choisis un « Samsung note 8 » gris argenté. Les fonctions avancées de ce cellulaire me faisaient rêver. Puis, direction Amancy centre, à la boutique Orange. 

                    Il fallait absolument que je refasse faire ma carte Sim. Le vendeur voulu m'expliquer quel forfait serait le mieux avec un tel appareil. « Il m'a prise pour un lapin de six semaines » pensais-je. Je refusai poliment et sortis de la boutique avec ma nouvelle puce, fonctionnelle. Puis on appela les jumelles et Jérémie pour leur proposer de se retrouver au spa de Thonon. Jérémie nous invita, sûrement pour craner auprès des filles. La journée fut parfaite. Il nous invita le soir à manger au Vionnet, un grand restaurant sur les abords du port.


                    Ils me ramenèrent chez moi vers 23 heures et je passais la soirée à continuer mes recherches sur le monde libertin, ses pratiques, ses revers et aussi sur le polyamour. Lors d'une pause, je retournais jeter un œil au collier d'ivoire et aux boucles d'oreilles assorties. Je vis la carte que je n'avais pas pris le temps de lire hier. « Parure de reine en Afrique du Sud. Pourtant, elle ne te mérite pas, tu es bien plus belle que ça ! Tu me manques. Kiss. Jeff ». Je tombai en arrière sur mon lit, serrant la carte contre mon cœur comme une adolescente face à un mot doux de son amoureux. Comme un lien télépathique, je reçus un appel vidéo WhatsApp dans la foulée, mais lui n'était pas dans le même état de béatitude. Il serrait les dents et les poings, sourcils froncés, ce qui me rappela que j'avais oublié de lui téléphoner.

     — Tu fais chier Sophie ! Je peux pas compter sur toi en fait ! Je t'ai demandé un coup de fil ! Et toi, tu n'as même pas respecté ça.

     — Je suis désolée, bébé, ça m'était sorti de la tête. On est allé au spa et au restau avec la bande.

     — Tu as passé une bonne journée au moins ?

                    Il se radoucit, voyant ma mine ravie.

     — Oui, fabuleuse et plus encore maintenant que je viens de voir ton petit mot dans le cadeau.

     — Ne fais pas ça ! Ne mets pas du mélo dans un cadeau, sinon je vais me braquer et je vais arrêter de t'en faire.

     —Oh, oui, pardon, j'oubliais. Et le "Bébé", je dois l'oublier aussi, je présume ?

                    Je levais les yeux au ciel. Il avait le chic pour tout gâcher parfois ! Qu'est-ce qu'il pouvait m'agacer avec son côté gros dur et sa froideur !

     — Non, ça va, je m'y suis fait. La preuve, je t'ai bien trouvé un sobriquet moi aussi ! T'en que ça reste entre nous deux et que tu ne m'appelles pas comme ça devant la bande ou autre, je ne râlerai pas.


                    On parla comme ça une bonne heure, de tout et de rien. Il me révéla ses découvertes : la visite du quartier Soweto, les grottes de Sterkfontein, sans oublier sa balade en montgolfière à Magaliesburg. Il promit de me détailler tout ça en rentrant. Puis, comme une irrépressible envie de se faire du mal, il m'interrogea sur ma journée de la veille :

     — Alors avec ton bellâtre, c'était comment ? Tu t'es éclatée ? Il est bon au plumard ?

     — Tu es sûr que tu veux parler de ça ? Les dernières fois n'ont pas été fun...

L'AFFRANCHIE - Tome 1 : L'apollon et la NoctuelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant