23. Sexe, Shopping et Voyage...

62 2 0
                                    


                    On échangea quelques minutes supplémentaires, sur tout et rien, puis Léo m'embrassa tendrement, me promettant de passer me voir d'ici quelques jours. Jeff me souhaita une bonne nuit et commença à partir à l'étage, quand je le saisis par le bras, pour le retenir.

     — Dors avec moi cette nuit, Bébé, s'il te plaît. Je ne veux pas que tu voies cette chambre, comme mon baisodrome personnel ! C'est ma première nuit dans ce grand lit et je devrais la passer seule ?

     — Je sais pas, Sophie. Je me lève tôt !

     — Wow ! Sophie ? On en est là ? Tu vas faire marche arrière, après ça ? S'il te plaît, Jeff, parle-moi !

                    Il me regarda dans les yeux, mais je n'arrivais pas à comprendre. Après tout ce que l'on avait vécu, tous les deux et tous les trois ce soir, je ne saisissais pas où était le problème. Quand deux petites larmes perlèrent sur ses joues, je compris tout de suite qu'il y avait quelque chose de bien plus profond ! Je le serrais fort dans mes bras et une boule grossit dans ma gorge. « Ma cocotte, je t'interdis de craquer maintenant ! Rappelle-toi les paroles de ton père : tu le prends dans tes bras et tu gères ça toute seule ! » Ma démone ne me laisserait pas me débiner à priori :

     — Bébé, dis-moi ce qu'il ne va pas. Ne te referme pas, je t'en supplie ! Je ne supporterai pas de te perdre.

     — Tu crois réellement que c'est à ça que je pense, là, tout de suite : à te quitter ? Pourquoi je voudrais faire ça, tu es la personne qui me complète le mieux au monde !

     — Alors parle-moi ! Qu'est-ce qui t'a fait perdre pied comme ça, d'un coup ?

     — Viens, je vais te montrer !


                    On retourna dans ma chambre et il m'emmena devant le miroir, installé sur le placard sur-mesure. En finissant nos galipettes, j'avais enfilé le premier débardeur qui me passait sous les mains, rien d'autre.

     — Regarde-toi. Si tu savais comme j'ai honte ! C'est la raison principale pour laquelle je ne pourrais jamais être ton dominant ! J'étais là, à hurler sur Léo, alors que je ne vaux pas mieux que cette sous-merde de Mik ! Tu devrais passer le reste de ta vie avec lui, je ne mérite pas ton amour ! Dis quelque chose, je t'en prie !

                    Pendant son laïus, je m'examinais dans le miroir. Les fesses, le bas des reins et les cuisses avaient pris des couleurs et pas forcément les bonnes. Les marques laissées étaient rouge foncé, légèrement enflammées et boursouflées. Je touchais ces zones, captivée par le résultat, absolument pas affolée. Je finis par me retourner vers lui et lui saisis le visage. Je l'embrassais sur chaque joue, humidifiant mes lèvres par les gouttelettes salées qu'elles contenaient pour finir sur ses lèvres.

     — Arrête mon amour, tu n'es pas Mik ! Tu as fait une séance BDSM avec la personne que tu aimes, tu ne t'es pas défoulé dessus ! Si le traumatisme avait été trop fort, je t'aurais stoppé ! J'ai pris mon pied, j'étais consentante ! Pense à Léo. Si vraiment, tu me faisais du mal, tu crois qu'il t'aurait laissé faire sans broncher ?

     — Je crois que tu ne te rends pas compte. J'ai la capacité physique de te faire du mal ! Plus de mal que ce maudit niaiseux !

     — Ah, ça, je sais ce que ça veut dire ! ricanai-je.

                    Je réussis à le faire sourire. Son câlin et les bisous dans mon cou confirmaient que j'avais trouvé les bons mots pour le calmer.

L'AFFRANCHIE - Tome 1 : L'apollon et la NoctuelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant