24. rencontre avec le Gratin

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     — Ma puce ! Réveille-toi, on est arrivé !

                    Après seulement une heure de trajet, nous étions déjà sur le tarmac. Il n'avait pas voulu me dire où nous allions et je m'en rendis compte arrivée au terminal.

     — Venise ? Rien que ça ? Tu n'avais pas plus cliché en termes de destination ?

     — Allez, arrête un peu ou tu vas prendre une fessée ! Suis-moi, j'ai une surprise !

                    Un homme nous attendait avec une pancarte inscrite, Jeff Bennet. Je ne compris pas tout de suite pourquoi.

     — Bennet ? Pourquoi pas Bettarili ?

     — Tout simplement parce que ces gros nazes ne veulent pas que leur nom soit associé à des œuvres humanitaires. Ne me demande pas pourquoi, je n'en ai aucune idée.

     — Pourquoi tu ne prends pas le nom de Bennet définitivement ?

     — Ça fait partie des conditions de mon grand-père. Si je veux pouvoir garder mes parts dans la société, je n'ai pas le choix, je dois garder le nom Bettarili. Quand je faisais ma scolarité en France, j'avais fait la demande pour porter le nom de ma mère, ils ont refusé ma requête. Par chance, j'ai pu quand même le mettre sur ma carte d'identité, en deuxième nom.

                    Je suivais donc Jeff et l'homme qui semblait être un chauffeur, mais en voyant son badge sur sa veste, je compris qu'il venait d'une société de location de véhicules luxueux. Mon cœur rata un battement, quand je vis notre location.

     — Non, c'est une blague ! On va pas... C'est pas... On n'a pas...

     — Respire ma puce, ne me fais pas un malaise ou attends d'être assise dans la voiture pour le faire !

     — Madame est connaisseuse ?

     — Oh oui monsieur, madame s'y connaît presque mieux que moi en modèle sport !

     — Comment ne pas la connaître ! Mazerati Grancabrio. Pas moins de 460 chevaux, 14 litres aux cents. Elle fait les mille mètres en départ arrêté en moins de 25 secondes !

     — C'est journaliste automobile que tu devrais faire, pas grande reporter ! J'ai jamais vu ça !

     — On a le droit d'avoir des passions, non mais !


                    Jeff, plié de rire, récupéra les clefs et proposa à notre loueur de le déposer quelque part, ce qu'il refusa poliment. Jeff nous emmena jusqu'à l'île de Venise et laissa la voiture au garage San Marco, ne pouvant circuler dans l'île avec. Nous avons alors pris un motorscafi, ces bateau-taxi vous permettant d'arriver à destination rapidement et de transporter vos bagages jusqu'au pied de votre hôtel, là en l'occurrence le "Aman Venice". Par réflexe, je me dirigeais vers la grille tarifaire et Jeff m'arrêta de suite.

     — Non, ma puce, fais pas ça ! Tu ne vas plus vouloir dormir ici si tu regardes. J'ai déjà tout organisé, le gala ayant lieu ici même ce soir. Je te donnerai un de leur dépliant en repartant, si tu es curieuse. Deal ?

                    Il me tendait son petit doigt pour sceller notre pacte. Je lui souris et validais alors l'accord. Je ne voulais pas gâcher le week-end de toute façon. On nous indiqua notre chambre et un bagagiste s'occupa de nos sacs. Nous partîmes visiter tranquillement les parties communes. Un panneau dans le hall communiquait des informations sur l'hôtel :

« Situé dans l'un des huit palais monumentaux de la ville sur le Grand Canal, Aman Venice incarne tout ce qui est somptueux et sensuel à propos de La Serenissima. Les œuvres d'art Rococo sont contrebalancées par la sobriété contemporaine des intérieurs de Jean-Michel Gathy, tandis que les jardins privés – rares dans cette ville flottante – sont surplombés par des restaurants opulents et des suites spacieuses. »

L'AFFRANCHIE - Tome 1 : L'apollon et la NoctuelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant