Au bout de quelques heures à faire tapisserie, durant lesquelles Jeff et moi étions restés seuls dans notre coin, sauf dans les moments où une poignée de personnes venaient se payer notre tête, le tout sans avoir parlé une seule fois à ce cher tonton Charly, je serais mon homme dans mes bras, lui donnant toute la force que je disposais. Je lui demandais de m'attendre là, puis je partis en direction de Charles, pour rentrer dans le vif du sujet.
— Excusez-moi de vous déranger monsieur, puis-je vous parler une minute ?
— Heu... Oui. Je vous écoute ?
Son regard méprisant me fit perdre patience et toute la rancœur accumulée depuis des semaines lui tomba dessus, sans qu'il ne la voie venir.
— Non, c'est moi qui vous écoute. Vous m'avez dit par mail que vous ne me donneriez la réponse pour le stage que si nous venions tous deux à ce repas. Nous y voilà et je tiens à être honnête : j'ai vraiment l'impression qu'on se paie ma tête, sans vouloir vous manquer de respect. Alors je voudrais vraiment savoir combien de temps ce cirque va durer ?
— Je vous demande pardon ?
La foule s'amassait autour de nous. Tout le monde se demandait qui était cette folle qui osait lever le ton sur l'un des hommes les plus importants de cette famille. Malgré mon trouillomètre à zéro, je ne me débinais pas et je continuais mon laïus, Jeff étant ma seule motivation.
— Vous avez très bien compris. Vous nous avez fait venir pour vous payer nos têtes : tourner en ridicule Jeffrey, de quelconque manière, pensant que je serais la personne ici qui le mettrait le plus mal à l'aise. Je ne le vois pas de cette manière, j'ai même plutôt l'impression d'être la seule réelle personne de sa famille ici. Les seuls qui sont venus lui parler aujourd'hui, mis à part sa pauvre mère qui ne sait quel camp choisir, c'est son frère et sa sœur pour se payer sa tête, y compris son père, pour nous manquer de respect et me traiter de croqueuse de diamants ! Alors, j'estime que ma patience a été suffisamment mise à rudes épreuves.
— Etes-vous sûre de vouloir ce stage, Mlle Stillman ? Avez-vous réellement pensé que le seul fait de sortir avec mon neveu vous ouvrirait les portes de cette famille ?
— C'est vous qui m'avez dit dans quelle famille je mettais les pieds. Jeff a tellement honte de vous qu'il n'a jamais osé parler de vous à qui que ce soit ! Vous prenez de grands airs, juste parce que votre père était la huitième fortune de Suisse, mais dois-je vous rappeler que j'aime les Tabloïds, comme vous dites ? Que j'en sais bien plus que vous ne le pensez sur chacun d'entre vous ? La société de votre femme par exemple, on en parle ?
— Je ne vous permets pas ! Déjà, je ne vous connais pas et je ne vous ai rien fait. Je ne vois pas en quoi mes soucis de trésorerie vous regardent, jeune fille !
La femme de Charles était rouge pivoine et même si l'alcool avait aidé son teint à rosir, dans ce moment précis, la honte était seule fautive ! Elle partit d'ailleurs s'isoler et me laissa continuer ma joute verbale avec son mari, qui essayait de calmer l'attroupement autour de nous. Voyant qu'il ne me ferait pas plier, il s'en prenait maintenant à Jeff.
— Tu vas la laisser ridiculiser ta famille ? Tu vas laisser cette traîne-patins nous humilier de la sorte ? Tu n'as vraiment aucun honneur ! Tu oublies grâce à qui tu as eu ce poste ? Qui t'a permis de voyager en Jet privé toutes ses années ? Sans nous, tu n'es rien !
— Tu ne parles pas à mon fils de cette façon ! Tu es dans ma maison ici ! J'en ai assez que ce soit toujours lui le vilain petit canard de cette famille ! Après tout ce qu'il fait pour nous !
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L'AFFRANCHIE - Tome 1 : L'apollon et la Noctuelle
RomanceATTENTION : CE TEXTE EST POUR UN PUBLIC AVERTI, IL CONTIENT MOULTES SCENES DE SEXE ! «Sophie, la belle noctuelle, aime éperdument, vit tout à mille à l'heure, rêve éveillé et finalement n'est jamais satisfaite Jeff, l'énigmatiqu...