CHAPITRE 38 - Hadrian

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Cela fait plusieurs longues minutes que nous attendons l'arrivée de Victor et d'Alexandra. Toujours avachi sur le fauteuil, avec pour seul tableau la chatte trempée et dégoûtante de ma captive, je commence à m'impatienter. Je râle ouvertement. Je ne supporte pas qu'on me fasse attendre.

— Bordel, mais qu'est-ce qu'il fout ! Tonné-je.

Je détourne mon regard de la porte d'entrée de la Dark Room, et fais encore une fois face à Isabella, dont le regard est plongé dans le vide. Cela fait un moment qu'elle n'a rien dit. Elle ne bouge pas d'un pouce. La balançoire que j'ai créée pour elle et sur laquelle je l'ai disposée est immobile. Peut-être a-t-elle été beaucoup trop humiliée jusqu'ici.

Elle est magnifique comme ça, les membres suspendus par ces chaînes robustes, son corps pendant dans le vide, simplement soutenu par les quatre membres.

— Tu es bien silencieuse, lui fais-je remarquer pour accroitre mon pouvoir sur elle.

— Je ne vous ferai pas le plaisir de vous supplier... Marmonne-t-elle, les lèvres serrées.

— C'est bien dommage.

Elle marque une courte pause durant laquelle elle remue les chevilles et les poignets. Puis, le regard toujours emprisonné dans son propre esprit, elle s'adresse de nouveau à moi :

— Détachez-moi, m'ordonne-t-elle.

Un léger sourire se dessine sur mon visage, et je hausse un sourcil. Pour qui se prend-t-elle ? Se croit-elle immortelle, pour oser s'adresser à moi de la sorte ? Celles qui ont un jour osé me parler sur ce ton ne sont plus qu'un souvenir.

— Alors maintenant, tu me donnes des ordres ? Pouffé-je.

— Cette position n'est pas confortable, figurez-vous.

— Oh, bien sûr, j'imagine que tu ne sens bientôt plus le sang irriguer tes mains, et tes pieds... Que tu as des fourmis dans les jambes... Deviné-je.

— Qu'est-ce que vous êtes perspicace ! Persifle-t-elle. C'est à croire que vous avez déjà été attaché sur ce machin !

Elle continue de me défier. Malgré tout, j'en viens à admirer son caractère combatif, même si elle me fait littéralement sortir de mes gonds.

— Figure-toi que plus tu seras mal à l'aise, plus je vais apprécier, rétorqué-je sans accorder d'importance à sa dernière remarque. Alors non, je ne te détacherai pas. Tu m'as privé plusieurs fois de mon propre plaisir, alors je vais te priver du tien.

— Quoi ? Mais ça n'a rien à voir !!!

— Question de perspective, ma belle.

TOC TOC TOC

— Ça y est, les réjouissances ! M'exclamé-je en écartant largement les bras comme le Christ sur sa croix.

Je me redresse de mon trône et rejoins la porte d'entrée pour accueillir Alexandra. Son visage est complètement décomposé. J'imagine qu'elle doit être en train de penser à son pauvre cul, qui n'a même pas eu le temps de cicatriser. Je m'en fous.

— Bonjour, Alexandra.

La jeune femme ne me répond même pas. La seule chose que je vois dans son regard, c'est de la peur. Enfin, nous allons pouvoir nous amuser. Je retourne m'asseoir et, sous les yeux ébahis des deux femmes, détache mon pantalon et l'abaisse légèrement.

— Viens ici, ordonné-je à la nouvelle venue, tandis que Victor prend congé.

Celle-ci comprend tout de suite ce que j'attends d'elle, et ne se fait pas prier. Tandis qu'elle approche, prenant son temps par pure terreur et dégoût de devoir me toucher, j'adresse un sourire provocateur à Isabella.

BOURREAU DES COEURS - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant