BOURREAU DES COEURS - TOME 1

CHAPITRE 39 - Isabella

La veille, Victor m'a raccompagnée dans ma chambre en me spécifiant qu'il fallait que je me tienne prête pour le lendemain. Il m'a annoncé cela avec tellement de joie dans la voix, que j'ai cru que mon cœur allait lâcher.

Il sait ce qu'il prépare...

Il ne me dira rien.

Ça n'est même pas la peine de tenter quoi que ce soit.

Autant garder mon énergie pour plus tard.

En fait, je suis complètement bouleversée par tout ce qu'il se passe ici : les viols à répétition d'Hadrian sur mes camarades de chambre, son sadisme, notre captivité, et surtout, mon comportement avec ce psychopathe, qui laisse réellement à désirer.

Depuis le premier jour où j'ai su qui il était, tout s'est mélangé dans ma tête. Et maintenant, je n'attends que de recevoir ses caresses. Et même s'il n'en est pas capable, dans ce cas, je veux recevoir ses coups.

Oh oui, je veux goûter à sa perversion.

Mais il est bien décidé à me refuser ce que je souhaite. Je l'ai bien compris. Alors je me morfonds, en attendant ma prochaine épreuve.

Moi qui pensais éviter Koh Lanta, c'est raté.

Sauf qu'Hadrian est bien loin d'être le Père Fourrasse.

Le Père Fourre-Moi, oui !

Alexandra ne m'adresse plus la parole depuis hier. Elle a arrêté de s'inquiéter pour moi, ne m'a pas forcé de la journée à venir me nourrir, et m'a envoyé des regards qui ressemblaient plus à des flèches enflammées qu'à de simples œillades inoffensives, et ce, toute la journée.

La veille, elle a très bien compris que je désirais Hadrian jusqu'au plus profond de mes tripes, malgré ses appétits sexuels hors normes. Elle ne l'a pas supporté, et elle ne le supportera jamais. Le pire dans tout cela, c'est que je ne peux même pas la blâmer car je pense qu'à sa place, je me serais déjà étripée, étranglée, dépecée, et que sais-je encore.

Je n'y peux rien...

Toute la journée, j'ai passé mon temps à ruminer. Enfermée dans mon esprit déjanté, je me suis remémorée tous les infimes détails de notre repas de la veille, puis de notre séance dans la Dark Room. Je me suis remémorée la sensation des doigts d'Hadrian à l'intérieur de moi, ce plaisir incommensurable que j'ai ressenti quand il me pénétrait, et qu'il me provoquait en même temps. Je revoyais ses yeux bleu dragée qui m'envoyaient des éclairs.

J'ai tellement voulu ressentir cette sensation à nouveau, que lorsque je suis entrée dans la douche pour me laver, je n'ai pas hésité une seule seconde à descendre mes doigts au niveau de mon clitoris pour le titiller, juste pour ressentir cet orgasme qu'il a osé me refuser.

Je commence à me demander quand ce jeu s'arrêtera.

Je commence à me demander quand ce jeu s'arrêtera. Enfin, Hadrian a amplement raison : ce qu'il me fait là, c'est bien de la torture. C'est indéniable. Et je crois même que c'est une des pires tortures qui existe sur cette planète : je me sens comme ces pauvres femmes excisées dans le monde, privées de leur féminité. Privées de leur plaisir.

Sous l'écran de mes paupières, j'ai maintes fois revu au cours de la journée, la queue énorme d'Hadrian palpiter entre les gencives d'Alexandra. J'ai maintes fois imaginé son gland frapper contre le fond de ma gorge, et son sperme putréfié envahir ma gorge, son goût salé envahir mon palais. J'ai voulu savoir quelle saveur il avait. Et j'ai presque envie de me tuer, lorsque je sais que mon corps palpite pour l'ennemi.