CHAPITRE 48 - Hadrian

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Je marche dans le couloir d'un air décidé, en direction du sous-sol. Et tout en passant les différentes portes, j'essaye d'anticiper la manière dont se déroulera cette soirée spéciale.

En même temps, je sais à peu près comment sera disposée Isabella : elle doit bouillonner de rage à l'heure qu'il est. Elle aura certainement tout fait pour m'émoustiller à l'aide de certains artifices, comme une robe haute en couleur, un maquillage parfait, des talons qui lui galbent les chevilles, et dans le cas où nous finirions dans la Dark Room, de la lingerie fine... Tout ce qu'un homme lambda aimerait voir pour se rincer l'œil toute la soirée.

Mais pas moi.

Moi, je veux simplement qu'elle me haïsse. Je veux qu'elle me hurle dessus, qu'elle me refuse le contact, qu'elle tente de me frapper pour que je reste loin d'elle. Je veux qu'elle me cogne violemment pour m'éloigner, juste histoire que je lui en remette une trois fois plus forte en retour et que je provoque des ecchymoses sur son corps.

Qu'est-ce que j'ai hâte de voir ça...

J'ai passé des heures et des heures à observer le comportement de la jeune femme à travers les différentes caméras, depuis l'arrivée de Marjory. Et je n'ai pas été déçu. Elle a fait tout ce que j'attendais d'elle. Elle a exprimé le dégoût, la colère, la jalousie, et a même fait visiblement preuve de sarcasme, si j'en jugeais par le minuscule sourire mesquin qui se dressait sur son doux visage.

Cette femme n'a pas encore fini de me surprendre, et je suis presque certain que je m'apprête à passer une soirée spéciale.

Malgré tout, je dois avouer que la perspective de sa résistance serait moins drôle s'il n'y avait pas une autre femme en jeu. Oui, la plupart des femmes sont jalouses. Mais elle, c'est différent. Je suis quasiment certain qu'elle serait prête à briser le poignet de Marjory, si celle-ci tentait de me toucher.

Ah, les femmes...

À la fois soumises, et toujours surprenantes.

Lorsque j'arrive devant la porte, je réajuste ma cravate, comme si j'attendais l'élue de mon cœur.

Laissez-moi rire...

Lorsque j'arrive devant la porte, je pose la main sur la poignée et enroule mes doigts autour d'elle. Je marque une pause. Le métal froid dans ma paume me glace le sang de part et d'autre de mon corps, comme si la plupart des parties de mes organes n'étaient plus irriguées. Et pour la première fois, je ressens quelque chose que je n'ai jamais eu l'occasion de ressentir : une grosse boule en travers de la gorge.

Quel bordel...

Je crois qu'au fond, je souhaite simplement arriver à la faire plier à ma volonté. Et je désespère d'y arriver. Pour une fois, j'ai trouvé encore plus imprévisible que moi. Bizarrement, je m'en félicite. J'ai eu le toupet de trouver une femme encore plus tenace que moi. Mais, ne nous leurrons pas, je ne laisserai jamais tomber. Même si je dois me battre nuit et jour, je parviendrai à mes fins.

— Bon... Allons-y ! Songé-je à voix haute.

Je ne me fais pas attendre plus longtemps. J'entre lentement dans la pièce sans frapper, et c'est une Isabella parée d'une robe noire sublime qui m'accueille. Je n'en attendais pas moins d'elle. Je baisse les yeux et la toise sous toutes ses coutures : la robe est ornée de minuscules paillettes dorées qui réhaussent sa couleur froide, et ses manches présentent de la dentelle qui encadre ses bras fins délicatement. Et lorsque j'abaisse encore mon regard, je découvre que celle-ci est encore plus courte que la fois dernière, dévoilant ses jambes galbées qui malgré la séquestration depuis plus d'un mois, ne présentent aucun défaut. La robe se rabat sur sa poitrine comme une sorte de corset et la met en valeur, m'offrant une vue plongeante sur son entre-seins, au sein duquel j'aimerais glisser ma queue.

BOURREAU DES COEURS - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant