Les Serres d'Argent

Champ de bataille

Étoile de Neige poussa un cri de joie et tourna la tête vers Alkaryon, qui volait aux côtés de Roche.

— Regarde, Alka, regarde !

Le dragonnet inclina les ailes et effectua une pirouette dans les airs. Alkaryon sourit, amusé.

— Impressionnant !

Étoile de Neige inclina la tête, le regard brillant de fierté, et vola jusqu'à Onde pour lui montrer ses prouesses acrobatiques.

— Ce dragonnet est adorable, dit Roche.

Alkaryon acquiesça.

Sous eux, des plaines s'étendaient à l'infini, avec parfois en leur centre des mares qui reflétaient le ciel et les nuages. Quelques arbres parsemaient l'herbe verte, et de temps en temps, des champs de fleurs venaient ajouter de la couleur au paysage éclatant que le soleil illuminait. Alkaryon étira le cou, savourant la sensation des rayons du soleil sur ses écailles.

Il sursauta lorsque Étoile de Neige jaillit brusquement derrière lui.

— Alka ! S'écria-t-il. J'ai faim !

Le dragon des Dunes cligna des yeux, surprit, et regarda le dragonnet avec étonnement.

— Tu as faim ? Demanda-t-il. Mais comment est-ce possible ? Tu as pourtant mangé l'énorme cerf de Tempête avec nous !

Le dragonnet fronça le museau et secoua la tête.

— J'ai pourtant encore faim. Dis, on peut s'arrêter pour chasser ?

— Non, il faut que nous continuions encore. Nous avons déjà perdu trop de temps avec la blessure de Tempête et l'enlèvement d'Onde, répondit Roche.

Le dragonnet souffla un nuage de fumée, agacé, puis les dépassa pour rejoindre Onde et Tempête.

Alkaryon secoua la tête, amusé, puis se perdit de nouveau dans la contemplation du paysage.

Quelques kilomètres devant eux se trouvait une immense colline couverte d'arbres, et, très loin au delà, il pouvait apercevoir les Montagnes des Orages, là où se trouvait le palais de la Reine Foudroyante.

Alkaryon serra les dents en songeant aux atrocités commises par la reine.

Elle a entrainé des centaines de dragons dans des guerres dont la plupart ne sont jamais revenus. Elle a forcé tous les dragonnets à aller dans sa stupide école et à quitter leurs parents. À cause d'elle, les clans-mêlés sont plus mal vus que jamais. Cette dragonne a du sang sur les griffes. Elle doit payer.

Il s'ébroua pour chasser ses mauvaises pensées et se tourna vers Roche.

— On continue jusqu'à la colline puis on s'arrête pour se reposer ? Sinon, on va avoir un dragonnet qui va nous rouspéter aux oreilles toute la journée.

Le dragon des Montagnes hocha la tête et ils continuèrent à voler en silence. Devant eux, Onde et Tempête éclatèrent soudain de rire. Je me demande de quoi elles peuvent bien parler.

Au bout d'environ une heure, les cinq dragons finirent par arriver au pied de la colline. Ils se posèrent sur l'herbe verte, et Onde s'étira en baillant.

— J'ai les ailes toutes courbatues ! Se plaignit-elle.

Tempête renifla et plongea une patte dans l'herbe pour en ressortir une souris carbonisée. La dragonne du Feu la renifla puis la goba avec un sourire carnassier.

Étoile de Neige grimaça puis se tourna vers Onde.

— Onde, tu veux venir chasser avec moi ? Demanda le dragonnet.