— Réveille-toi espèce de marmotte.
Alkaryon grogna et enfouit son visage sous son aile. Il soupira. Il ne voulait pas se lever et aller en cours. Non, ce qu'il voulait, c'était se rendormir et continuer son rêve.
Alkaryon sourit. Oui, c'était ce qu'il allait faire. Ce n'était pas bien grave si il ratait un cours ou deux. Il passerait sans doute un mauvais quart d'heure, mais qu'est-ce qu'un quart d'heure dans une vie ? Quelqu'un le frappa soudain avec quelque chose de dur, et il se leva d'un bond en couinant.
Tempête se tenait devant lui, les yeux plissés, une branche dans la patte. Alkaryon se demanda d'abord où il se trouvait et où la dragonne avait pu trouver ce morceau de bois, puis il se souvint alors qu'il n'était plus à l'école, mais en route pour tuer la reine. Il foudroya Tempête du regard.
— Tu m'as frappé !
La dragonne ricana et haussa les ailes avant de jeter son bout de bois dans un coin de la pièce, faisant sursauter Étoile de Neige.
— Quoi, tu aurais préféré que je te secoue amicalement avec mes pattes ?
Le dragon des Dunes grogna et s'ébroua.
— Pourquoi est-ce que tu me réveilles ?
— Parce que c'est le matin, et que tous les autres sont levés depuis longtemps.
À ce moment, Onde et Roche entrèrent dans la chambre. La dragonne des Rivières tenait le poisson le plus gros qu'Alkaryon avait jamais vu entre ses serres, et elle leur adressa un sourire éclatant.
— Petit déjeuner ! Clama-t-elle.
Alkaryon fronça le museau. Il n'avait jamais été très friand du poisson, mais il ne dit rien, ne voulant pas blesser son amie. Au lieu de cela, il afficha un grand sourire et avala sa part en se retenant de grimacer de dégoût.
— Il faut qu'on parle, dit Tempête lorsque elle eut fini de manger.
— De quoi ? Demanda Onde en se léchant les babines.
— Nous devons trouver un plan. Nous n'en avons toujours pas.
Alkaryon hocha la tête.
— C'est vrai.
Ils se turent, réfléchissant ardemment à la question.
— On pourrait s'infiltrer dans le palais incognito et égorger la Reine dans son sommeil ? Suggéra Onde.
Tempête ricana.
— Oui, pour se faire attraper avant même d'avoir franchi la muraille et mourir dans d'atroces souffrances.
— Nous pourrions essayer d'obtenir les heures de changement de garde, répliqua Onde.
— Et comment ? demanda la dragonne du Feu, sarcastique. En allant leur demander gentiment ?
La dragonne des Rivières foudroya Tempête du regard.
— Si tu es si maline, propose nous quelque chose !
La dragonne du Feu recula, mimant la frayeur.
— Pardonne-moi, fit-elle avec un sourire. Je ne voulais pas t'offenser.
Onde grogna et Alkaryon et Roche pouffèrent de rire, s'attirant des regards mauvais de la part de la dragonne. Étoile de Neige vint se blottir entre ses pattes et il leva les yeux.
— Moi, je trouve que c'est une bonne idée, dit-il.
Onde lui sourit avant de répondre.
— Tu es gentil, mais Tempête a raison. C'est stupide, nous n'avons aucun moyen d'obtenir ces informations ou de nous infiltrer dans le palais de la Reine.
Roche se redressa.
— Mais que pourrait-on faire alors ?
— La prophétie nous guidera, dit Onde d'un air mystérieux.
Tempête soupira et leva les yeux au ciel.
— Arrête avec ta prophétie, elle n'existe pas. Nous ne sommes rien d'autre que des jeunes dragons écervelés qui se sont lancés dans une aventure stupide.
— Alors maintenant tu ne veux plus tuer la Reine ? Grinça la dragonne des Rivières.
— Je n'ai pas dit ça. Mais arrête de nous rabâcher sans cesse que ta stupide prophétie va nous aider.
Onde se raidit mais ne rétorqua rien. Tempête s'avança au centre de leur cercle.
— Pour faire un plan efficace, il faut que nous étudiions les agissements de ceux qui ont déjà essayé de s'en prendre à la Reine. Que l'on regarde ceux qui ont failli marcher et ceux qui ont complètement échoués.
Alkaryon hocha la tête, impressionné.
— Moi qui croyais que tu n'avais pas un seul neurone, tu m'impressionnes Tempête, railla-t-il.
La dragonne du Feu le fusilla du regard.
— Fais gaffe, dit-elle. Il pourrait t'arriver un malencontreux accident avant la fin de la journée sinon.
Le dragon des Dunes sourit et ils éclatèrent de rire.
— Bon. Soyez honnêtes. Dit Tempête en les observant tour à tour avec un air grave. Qui a écouté en cours d'histoire ?
Onde se ratatina avec un sourire gêné et Roche parut soudain très intéressé par une fissure dans le plancher. Étoile de Neige se gratta l'oreille avant de marmonner qu'il n'avait jamais eu de cours d'histoire, ni de cours tout court d'ailleurs. Tempête soupira et se tourna vers Alkaryon qui leva les pattes en l'air.
— J'ai... euh... un peu écouté, mais... pas tout, marmonna-t-il.
La dragonne du Feu grogna.
— Sérieusement ?
Ses amis baissèrent la tête d'un air coupable.
— Bon. Je vais faire la prof alors.
Elle se redressa, un grand sourire sur le museau, puis elle commença à réciter tandis qu'Alkaryon se cachait les yeux d'une patte.
— Attends, la coupa-t-il. Étoile de Neige ne sait peut-être pas comment la Reine est montée au pouvoir; il n'a jamais été en cours.
La dragonne du Feu fixa le dragonnet de ses yeux ardents et hocha la tête.
— C'est vrai, ça. Dis-moi Étoile de Neige, que sais-tu sur la prise de pouvoir de la Reine ?
Le dragonnet hésita.
— Pas grand chose, avoua-t-il finalement. Je sais qu'il y a eu beaucoup de morts, mais c'est à peu près tout.
— Eh bien, nous allons te raconter comment tout s'est déroulé.
Le dragonnet s'assit et enroula sa queue autour de ses pattes.
— Je t'écoute, dit-il.
Tempête eut un sourire qui dévoila ses crocs pointus, et elle commença à raconter d'une voix sombre :
— La Reine a prit le pouvoir il y a cent trois ans, par un soir d'été, encore sans lune ni étoiles...
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Les Serres d'Argent
FantasyNwalme, terre de douleur et de chagrin. Depuis qu'une reine maléfique a prit le pouvoir sur tout le royaume, ses habitants sont persécutés sans relâche et entrainés dans des guerres sans fin. Alkaryon, un jeune dragon du clan des Dunes, vit à l'ac...