Les Serres d'Argent

Le conseil

— Merci de votre aide, dit Furie en inclinant la tête.

— Nous ferons de notre mieux pour vous aider à délivrer les prisonniers, répondit Onde en lui rendant son salut.

Alkaryon grogna intérieurement. Toutes ces politesses étaient une perte de temps. Pourquoi attendre ? Ils n'avaient qu'à rassembler tous les villageois en état de se battre et aller envahir le repère des Griffes de la Nuit pour délivrer Tempête et les autres !

— Pour combattre efficacement, il faut que nous connaissions le terrain aussi bien que notre ennemi, intervint une vieille dragonne nommée Tornade.

Furie acquiesça.

— Malheureusement, nous ignorons où se terrent les Griffes de la Nuit lorsqu'elles ne sont pas en train de piller notre village.

Roche, qui se tenait sur la droite d'Alkaryon, pencha la tête sur le côté en réfléchissant.

— Nous pourrions envoyer des éclaireurs qui détermineraient l'emplacement de leur repère, puis lancer une attaque, suggéra-t-il.

Tornade hocha la tête, les yeux brillants, mais Furie protesta :

— C'est risqué de les attaquer, nous ne savons pas combien elles sont. Déjà que nous avons du mal à les repousser lorsqu'elles nous attaquent... Les Griffes de la Nuit pourraient très bien être bien plus nombreuses que ce qu'elles nous laissent voir.

— C'est un risque qu'il nous faut prendre, dit Onde.

Carnage, un jeune dragon des Montagnes, la foudroya du regard.

— C'est sûr que c'est facile à dire pour vous, ce n'est pas la vie de tous les membres de votre village qui est en jeu !

— Carnage ! le rabroua Furie en lui assénant une tape sur le museau.

— Non, il a raison, fit Roche en adressant un regard d'excuses au jeune dragon. Nous n'avons pas ce poids sur les épaules.

Tornade se redressa et s'avança au milieu de leur cercle.

— Je trouve que l'idée du petit n'est pas si mauvaise, dit-elle. Envoyer des dragons découvrir le repère des Griffes de la Nuit, voir combien de ces sales créatures s'y terrent, puis lancer une attaque et délivrer nos amis ! Ce plan pourrait marcher.

Furie secoua la tête.

— Si nous agissons comme ça, nous nous ferons écraser.

— Il faut que l'on se montre rusés, approuva Alkaryon.

La dragonne hocha la tête.

— Il faudrait que l'on crée une diversion qui attirerait l'attention des Griffes de la Nuit, et un groupe de dragons irait délivrer les autres durant ce même temps.

Alkaryon plissa les yeux.

— Nous pourrions provoquer un combat et attirer les Griffes de la Nuit loin de l'endroit où ils retiennent vos amis prisonniers.

Tornade acquiesça.

— Je vais aller rassembler une troupe de dragons en forme pour aller repérer le terrain et découvrir où sont retenus nos compagnons.

Alkaryon se releva d'un bond et s'approcha de la vieille dragonne.

— Je viens avec vous, dit-il.

— Tu me plais, petit, fit la dragonne, les yeux brillants.

Elle sortit de la maison dans laquelle ils s'étaient rassemblés, Alkaryon sous ses talons, et alla frapper à la porte d'une grande bâtisse en pierre. Des pas se firent entendre à l'intérieur, et bientôt, une jeune dragonne du Feu vint ouvrir la porte, un air inquiet sur le museau.