Comme une comédie romantique

Chapitre 31 : Nina

Ce vendredi, le bureau des élèves organisait une grosse soirée dans une boîte de nuit réservée pour l'occasion. Sous l'impulsion de Marius, Violette et Nina avaient toutes deux acheté des places. Se souvenant de ce qu'Ayden lui avait dit deux semaines plus tôt, Nina l'avait également invité, même s'il prétendait n'avoir rien en commun avec des étudiant·es – après tout, elle était la preuve du contraire. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il accepte, mais il lui avait demandé de lui acheter une place en lui promettant de la rembourser dès que possible.

— J'arrive pas à croire qu'on va enfin rencontrer ton voisin sexy, dit Marius en passant un bras autour des épaules de Nina.

Iels attendaient Ayden en faisant la queue devant la boîte. Devant elleux, Violette discutait avec une fille qu'elle ne connaissait pas cinq minutes plus tôt, mais qui était comme elle fan de Pomme et Billie Eilish. D'ordinaire, Nina aurait participé à leur conversation ; ce soir-là, elle était préoccupée par la venue d'Ayden. Pour la première fois, il rencontrerait ses ami·es et ça l'angoissait plus qu'elle n'aurait osé l'avouer. Et s'il les trouvait immatures ? Il n'avait que deux ans de plus qu'elle, mais il travaillait déjà, payait seul ses factures et ne s'inquiétait pas des partiels, contrairement à elle.

— Ça va aller.

— T'en sais rien.

— S'il est sympa, tout se passera bien et sinon, c'est un connard et ce sera pas une grosse perte, conclut Marius.

— T'as réponse à tout, hein ? bougonna Nina, sans se détendre pour autant.

— J'essaie seulement de t'aider, mais tu me facilites pas la tâche.

Violette se retourna vers ses ami·es et murmura à toute vitesse :

— Pour un mec, il est vraiment pas mal.

L'instant d'après, Ayden se tenait à côté de Nina et elle se sentit petite, moche et mal habillée parce qu'il était beaucoup trop beau, dans son jean noir, son pull cintré et son blouson de cuir qui lui donnaient vraiment l'air d'un bad boy de fiction. Marius, son bras toujours passé autour des épaules de Nina, salua Ayden d'un sourire.

— Ravi de te rencontrer enfin. Nina nous a beaucoup parlé de toi ?

— Ah bon ?

— C'est faux, se défendit-elle en fusillant Marius du regard.

Violette eut le bon sens de se taire, mais son rictus n'aidait pas Nina à se détendre. Elle se reprit toutefois suffisamment pour se dégager de l'étreinte de Marius et croisa les bras sur la poitrine afin de se donner une contenance.

— On devrait bientôt entrer.

— Ça fait déjà dix minutes qu'on attend, j'en ai trop marre, gémit Violette. Comment les meufs font pour porter des talons tous les jours, sérieux ?

— Elles souffrent pour être canons, dit Nina. Toi aussi, tu peux le faire. Et sinon, j'ai pris des baskets dans mon sac parce que je savais que t'y aurais pas pensé.

— Meuf, t'es la meilleure, je pourrais t'épouser là tout de suite.

Ces effusions de sentiments n'avaient rien d'inhabituel, mais Nina se sentit gênée que ça arrive devant Ayden. Quand elle se tourna vers lui, toutefois, il l'observait en souriant.

— Vous êtes mignonnes.

— Je sais, sa copine me déteste.

— C'est faux, répliqua Violette. Elle t'adore, et tu le sais très bien parce qu'elle t'a invitée à son anniversaire alors qu'elle ne t'avait vue qu'une seule fois avant ça.