2.

47 6 9
                                    


— Alors, comment ça c'est passer avec ton père ? J'ai attendu que tu m'appelles hier.

— Plutôt bien, je suis repartie avec un coquard et probablement deux côtes en moins, mais à part ça...

— Alison, si tu es blessée tu n'as pas le droit de participer. Il me dit en me stoppant dans ma course.

— Il n'y a que toi qui le sait, alors à moins que tu ne veuilles pas ta part, je te conseille de la fermer.

Je refuse de ne pas participer, uniquement à cause de ce fils de pute incapable d'être un géniteur capable.

L'ami de mon frère n'en rajoute pas et se contente de me regarder avancer vers les juges pour leurs donner mon papier d'inscription. Ils me font signer une charte de silence absolue, comme avant chaque course et me donne mon numéro à plaquer sur ma voiture. J'allais rejoindre Jack, toujours assis contre Belle lorsque je reconnais le putain de fils de mon père.

Ce connard à vraiment envoyé son môme pour me surveiller ?

— Regarde à gauche Jack.

— Ne me dis pas que c'est Elio ?

— En chair et en os. Mon connard de père ne peut s'empêcher de me casser les couilles, même à distance.

— Tu sais que tu peux aller porter plainte contre lui, pour non respect de la loi...

— Ça ne sert à rien, il finira toujours par me retrouver, alors à quoi bon. Le temps qu'il me laisse mon pognon, j'en ai rien à foutre qu'il me cogne.

Les courses débutent alors que je place mon numéro sur le capot. 8. Le numéro de chance de mon frère, qui est aussi devenu le mien pour les courses désormais.

— Il y a du monde ce soir alors je te préviens, gagne cette course Alison !

— Parce que tu m'as déjà vue perdre ? Détends-toi Jackson.

Il a raison, la piste est pleine à craquer, cela propage en moi une adrénaline de folie qui me pousserais à me jeter sous un bus en marche, mais à l'heure actuelle, cette adrénaline doit me pousser à gagner cette putain de course, pas au suicide.

J'ai gagner les premières courses en début de soirée, mais lorsque la nuit est tomber, le gravier est plus lisse, les pneus glissent beaucoup plus et les risques sont multipliés par mille, le fausset sur le côté ne nous donne vraiment pas envie d'y aller pour le coup. C'est soit tu gagnes, soit tu meurs.

Dans les hauts-parleurs, ils annoncent mon nom pour la grande final et je jette mon mégot sur le sol avant de monter à borde de ma Belle. Et comme si ma dernière course, qui sera la dernière de la soirée, mais aussi celle qui sera décisive pour que je récupère l'argent je pouvait pas s'annoncer mieux, mon concurrent est nul autre que : Elio. Le fils de la nouvelle femme de mon père, qui prend un malin plaisir à me faire chier en venant fouiner épouse mon putain de père.

— Alors sœurette, tu as gâté d'être battu par ton demi-frère ?

— Jamais tu n'arriveras à me battre.

Nous montons dans nos voitures respectives, plus prêts que jamais à se défier. Comme à chaque course, je prépare ma playlist, juste avant le top chrono.

— Alison avant de mettre tes écouteurs je voulais te poser une question.

— Tu voulais savoir si je comptais te laisser gagner, puisque tu n'as aucune chance face à moi ?

— Non, si sa lui plaisait à Alex les Enfers...

Mes membres se figent, je vois rouge. Rien ne peut plus me mettre en colère que le nom frère dans sa grande gueule. Comment ose-t-il ? Comment mon père a oser lui parler d'Alexandre ?

Le top chrono est lancer. Je me précipite pour mettre mes écouteurs dans les oreilles, appuyant sur l'accélérateur pour chauffer le moteur. Je vais plumer cet enculé. Il ne perd rien pour attendre parce que je vais lui faire manger le fausset.

— Je t'aime grande sœur.

— Et moi je vais te buter fils de pute.

— 3...2...1...DÉPART !

Je suis la première à foncer droit sur le circuit, Elio derrière mon cul ce qui me fait plaisir pour être honnête, mais il ne le restera pas. La chanson Take my breathe de The Weeknd résonne dans les oreilles, le son a beau être à fond, j'arrive quand même à entendre le son de mes pneus contre le gravier lorsque je freine dans le premier virage, le pied sur l'embrayage. Elio arrive à rattraper son retard, nos deux voitures sont côtes à côtes, j'arrives à entendre d'ici que le moteur de son Audi R8 qui ne demande qu'à ralentir. Le moteur doit être en miette et je la comprends, lorsqu'on a huit ans de pratique dans la gueule, continuer à faire des courses n'est pas très recommandé.

Au second virage, Elio passe devant moi mais ce n'est que pour un petit instant. Je relâche l'embrayage et change de vitesse, je le rattrape et nous franchissons la fin du premier tour en même temps, prenons le premier virage du deuxième tour en même temps également. Sur la dernière ligne droite, Elio tourne vers la droite son volant pour fracasser sa voiture contre la mienne. Il tente tant bien que mal de pousser ma voiture dans le fausset qui se trouve à côté de moi.

Il veut que je meurs ? Pas de soucis. Alors c'est moi, Alison Jefferson qui vais le faire crever.

Lorsque je déconnecte mes écouteurs, la musique de mon chanteur préféré résonne dans mes enceintes de ma voiture, j'ouvre grand les quatre fenêtres, laissant le public m'acclamer, ils savent ce que je prépare, ils commencent à me connaître depuis que je fais des courses.

— Tu te crois vraiment capable de gagner là ? Dans ta position ?

— Aller pousse moi dans le fausset qu'on en finisse, regarde Elio je ne touche même plus le volant. Dis-je en lui montrant mes mains en l'air alors que mon genou maintient le volant droit.

Lorsque je le vois tourner son volant complètement vers moi sans hésiter un seul instant, je me dis qu'il est bien le putain de fils de son père. J'écrase la pédale d'embrayage, forçant le monteur à complètement s'arrêter à pleine vitesse pile à temps, avant que sa voiture ne heurte la mienne. La voiture d'Elio part à droite, tombant dans le fausset dans une énorme explosion. Son moteur n'a pas tenu le coup lorsque de l'impacte et même si je parviens à entendre plusieurs cris de peurs et de surprises, les acclamations prennent le dessus. Il est loin d'être le premier à mourir dans ce fausset.

Ce fils de pute ira dire coucou à Hadès de ma part.

C'est ce qui arrive aux gens qui parlent d'Alex, fils de pute.

Je change de vitesse et écrase la pédale d'accélération, fonçant tout droit vers la ligne d'arrivée après le dernier virage. Je pile, tourne le volant à fond et actionnant le frein à main. La voiture fait un demi-tour et se gare parfaitement sur la place de parking qui lui était destinée.

Je sors de la voiture, acclamer par les supporters. Jackson me félicite pendant que nous partons chercher mon prix, qui n'est que deux milles dollars. Plus de la moitié de ma part partira dans la dette d'Alex, alors il ne faut pas que je me réjouisse. J'ai à peine de quoi payer la bouffe et le loyer.

— Je ne veux pas de ma part Alison.

— Quoi comment ça ?

— Tu es en galère, je le vois bien, moi j'ai pas besoin de cet argent alors garde-le.

Franchement, je ne m'attendais pas à ce qu'il me pousse à garder cet argent, lui qui m'a poussé à continuer les courses avec lui après la mort d'Alexandre pour justement, avoir cet argent...

— Merci, je suppose...

Il ne dit rien et se contente de me sortir son téléphone pour me montrer le site des courses du NJ, où la compile de toutes mes courses de ce soir on déjà fait plusieurs milliers de vue en seulement trois heures.

— Je pense que ça pourra te faire un petit billet en plus, peut-être que tu deviendras même célèbre.

— Il ne manquerait plus que ça !

Les gens se dispersent alors que nous marchons tous les deux vers ma voiture. Un silence s'installe entre nous, une chose qui n'arrive habituellement jamais. Jackson a pris l'habitude de parler à longueur de temps.

— Pourquoi tu ne me fais aucun commentaire ?

— Je ne sais pas, peut-être parce que tu as laissé tomber Elio et sa voiture dans le fausset sans aucune hésitation...

— Attend, c'est pour ça que tu tires la gueule ? Parce que j'ai préféré laisser Elio tomber dans le fausset plutôt qu'il me fasse tomber moi ?

— Ça ne te ressemble pas, voilà tout.

— Je suppose que c'est pour ça aussi que tu ne veux pas de l'argent, tu ne veux pas de mon argent sale je suppose.

Il ne dit rien et cela me donne envie d'exploser ! Ce fils de pute d'Elio c'est permis d'insulter mon frère décédé et j'aurais du le laisser me tuer dans le fausset ? Je suis loin d'être une cruche merde !

Je monte dans la voiture et démarre le moteur lorsqu'il referme la portière derrière lui. Quittant la piste d'atterrissage à pleine vitesse, j'arrive à entendre au loin les voitures de police qui s'approchent. Quelqu'un a probablement appeler les flics pour le corps d'Elio.

— Alison, s'il te choppent, tu es dans la merde.

— Ils ne me chopperont pas et dois-je te rappeler que tu prendras cher aussi ? Tu es témoin et complice de meurtre abruti !

Lorsque trois voitures de police passent à côté de moi, mon souffle se coupe, je roule trop vite pour qu'ils n'aient pas de doute. La dernière voiture freine et fait demi-tour.

— Alison, ils nous suivent !

Je garde mon calme, laissant mon instinct prendre le dessus. Les flics ne m'auront pas aujourd'hui.

Je change de vitesse et appui comme une dingue sur l'accélérateur, laissant le moteur gronder alors que je vois la voiture de police s'éloigner. Jackson s'accroche à son siège, l'une des ses mains à plat sur le tableau de bord devant lui, il a peur que je ne freine d'un coup.

— Au lieu de te tenir comme un con, tu devrais plutôt mettre ta ceinture, Jack.

— C'est une bonne idée.

Lorsqu'il l'a met, je prend un virage serré et ma main vient - par instinct - se poser sur son torse avant qu'il ne fasse un balancier direct dans le pare-brise. Il me remercie, mais je n'y prête pas attention, serrant mon frein à main pour venir me garer sur une place de parking entre deux voitures de luxe.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de s'arrêter Alison.

— Ta gueule. Je lui dis en éteignant le contact de la voiture, éteignant mes phares et le moteur pile au moment où je vois les flics arriver dans mon rétroviseur.

Je tourne ma tête vers Jackson, lui faisant signe de se baisser pour qu'on ne le remarque pas et j'ai bien fait, puisque la voiture de police passe juste à côté de la nôtre sans s'arrêter.

— On a eu chaud merde.

ANGEL'S OF DEATHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant