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— Alison, Charles vient d'arriver, il t'attend à l'infirmerie. M'annonce Damien en refermant la porte derrière lui.

Je tente de me redresser, mais avec le visage de Cameron sur mon épaule et Logan la joue sur ma cuisse en train de baver comme un enfant, je ne risque pas d'aller bien loin.

— Cameron, réveille-toi. Cameron...

Il se met à remuer pendant un petit instant avant d'ouvrir les yeux et de se décaler de mon épaule.

— Tu peux m'aider pour Logan ? Son sommeil est pire qu'un coma.

Cameron me regarde ses yeux bouffis avant de regarder son pote dormir, puis il lui fout un coup de pied qui le fait tomber du lit et grogner avant de sombrer de nouveau dans un sommeil profond.

— Merci. Dis-je en me redressant pour quitter la chambre.

— Je t'en prie.

Depuis que les garçons ont votés pour savoir si je devais rester ou non, Damien me forme pour que je devienne un membre officiel officiel des Angel's, mais évidemment et comme à chaque fois avec Damien, il avait hormis un petit détail que je ne voulais clairement pas accepter.

Je le savais, je me rappelle que les garçons me l'avaient dit le jour où j'ai aidé Blake avec sa voiture, mais je ne m'attendais pas à ce que je sois obligé d'y obéir moi aussi !

— Tu n'as pas le droit de me faire ça. Sérieusement l'université ?!

— Oui, les Angel's font des études, alors tu ne seras pas épargné.

— Blake aide-moi s'il te plaît ! Je cri en voyant le brun se marrer dans son coin sans m'aider.

— Désolé, Love mais je ne peux rien y faire. Je suis soumis à cette règle moi aussi.

Je souffle tout en plissant les yeux lorsque Charles retire mon bandage de ma main. Ma peau est dégueulasse, j'ai l'impression d'être un morceau de poulet pas bien gardé au frais, mais c'est déjà mieux que les premiers jours. Charles fait vraiment du bon travail.

— Damien, j'ai pas envie et tu ne peux pas m'obliger.

— Bien sûr que si je peux t'y obliger Alison, je paye, alors tu y vas.

— Charles, dit quelque chose je t'en supplie...

Le roux me regarde puis passe son regard vers mon patron qui ne veut pas lâcher l'affaire.

— C'est important les études...

— Gros traître.

— Alison, tu n'as pas le choix de toute façon, alors tu vas aller à l'université, tu vas rencontrer des gens de ton âge, tu pourras rester avec les Angel's et surtout, cela m'évitera d'avoir ta présence sur mon dos toute la journée.

— QUOI ? Alors comme ça, c'est moi la chieuse dans l'histoire ? Tu blague j'espère ?

— Pas du tout.

— Je vais brûler ta baraque Damien.

— Essaie toujours ! S'écrit-t-il en passant la porte de l'infirmerie lorsque son téléphone se met à sonner.

Je souffle en m'allongeant sur le lit d'hôpital aménagé dans l'infirmerie au sous-sol, juste à côté du parking qui se cache sous la maison.

Comme si je ressentais l'envie de rencontrer d'autres personnes, ou de prendre des cours ! Je n'écoutais déjà rien du tout au lycée, c'est même un exploit que j'ai pu finir toutes mes années, alors qu'Alexandre n'était pas là pour m'obliger.

— Pourquoi est-ce qu'il veut me torturer comme ça ?

— Je pense pas qu'il fait ça pour te torturer, il veut juste que tu es autre chose à faire de tes journées que de rester à la Villa quand il n'y a pas de mission.

— Tu pourrais me prendre en stage dans ton cabinet, non ?

— En chirurgie ? Jamais de la vie.

— Pourquoi ?

— Tu es beaucoup trop franche et maladroite.

Il n'a pas tords, rien que la dernière fois quand je suis tombé en sortant du lit ou que Logan est tombé du canapé parce que j'avais oublié que sa tête était sur mes genoux en me relevant, ou même la fois où Roy est tombé du fauteuil parce que je lui était tombé dessus.

— Aller, file avant que je ne finisse par perdre patience. Dit-il en enlevant ses gants.

Le bandage propre de retour sur ma main et mon poignet, je cours hors de l'infirmerie pour monter les escaliers jusqu'à ma chambre après avoir serré Charles dans mes bras, il est bien le seul à qui j'ose le faire, même si je suis certaine que cela ne dérangerait aucuns Angel's, excepté Roy, et peut-être Owen en public.

J'avais promis à ma mère que je l'appellerai dans l'après-midi et j'ai vraiment hâte de prendre de ses nouvelles. Elle me manque terriblement, et je me rends vraiment compte parfois que c'est dur depuis que je ne suis plus très proche d'elle...

— Allô, Andréa ?

L'entendre prononcer mon deuxième prénom à la place du premier veut dire que quelque chose ne tourne pas rond, je le sais. Elle faisait souvent ça quand j'avais fait une bêtise, c'était sa façon à elle de m'avertir en quelque sorte.

— Salut maman, comment tu vas ?

— Mal. Très mal !

— Pourquoi raconte-moi.

— Je viens d'apprendre que ma fille était une meurtrière, par son propre père !

Je reste stoïque, incapable de dire le moindre mot ou d'effectuer le moindre mouvement. Les sanglots de ma mère me font paniquer. Elle ne devait pas le savoir normalement, pourquoi elle est au courant ? Ce fils de pute qui me sert de père m'a balancé, cela ne m'étonne même pas. Je vais le tuer.

— Alison... Ma fille, s'il te plaît dis-moi que tu n'as pas tué Elio... Je t'en supplie Alison !

Je n'ai pas le droit de lui mentir de cette façon, elle a déjà beaucoup trop vécu dans le mensonge pour que je me permette de lui mentir encore.

— Je suis désolé Maman.

— Comment ! Comment s'est arrivé !

— Lors d'une course, il a essayé de me pousser dans un fossé Maman. Et je te promets, j'ai hésité, mais plutôt dans la soirée, il a parlé d'Alexandre et j'étais en colère alors j'ai freiné et il est tombé à ma place...

— Comment as-tu osé ?

— C'était lui ou moi.

— Quand tu rentreras à la maison, nous aurons une petite conversation toutes les deux.

Lorsqu'elle raccroche, je n'ai pas le temps de lui dire que je ne reviendrai probablement pas au New Jersey. Cette ville en a fini avec moi et j'en ai fini avec elle, désormais, ma place est ici, à Austin. Avec Damien et les Angel's...

Mon téléphone glisse de mes mains pour tomber sur le sol et je glisse également sur le parquet, les genoux recroquevillée contre ma poitrine, des frissons plein le corps et le cœur lourd. Ma mère pense que je suis une meurtrière, alors j'en suis une. Je regrette tellement de l'avoir déçu. j'aurais aimé pouvoir faire autrement, pouvoir revenir en arrière pour ne pas laisser Elio tomber avec sa voiture. Mais il l'avait cherché...

Les sanglots redoublent lorsque je pense à la fois où ma mère a viré Alexandre de la maison, elle venait tout juste d'apprendre pour le gang. C'était l'une des pires disputes que nous avons jamais vécu, et Alexandre était parti pour de bons à ce moment précis, c'était la dernière fois que je le voyais. Nous n'avions même pas eu le temps de nous dire pleinement au revoir, il fallait qu'il parte, et moi, il fallait que je reste ici...

Mes sanglots n'arrivent plus à passer, l'air me manque, je cède à la panique. Une crise vient à moi, je me laisse emporter comme comme j'en avais l'habitude avant. Ça va passer... Enfin j'espère.

Ali ?

Alexandre arrête de m'appeler s'il te plaît...

— Eh Ali !

Je n'arrive pas à relever les yeux, mais la deuxième fois, je reconnais tout de suite celle de Clayton qui vient d'entrer dans la pièce. Ses pas viennent jusqu'à moi et je sens ses bras musclés m'entourer affectueusement. Cela me réconforte, me donne assez de force pour le serrer à mon tour dans mes bras. Mes poumons n'arrive plus à se remplir d'air, je suis bloquée. J'ai mal...

— Pourquoi tu pleures ?

Les bras de Clayton me soulage, il me soulage de ma peine. Il prend mes émotions en lui, il prend un peu de peine et de tristesse pour me soulager le temps d'un instant. Il est loin d'être le plus bavard, le plus chiant ou le plus méchant, mais il est comme il est et je l'aime bien comme ça.

— Parce que je suis monstrueuse... Affirmais-je après avoir repris mes esprits.

— Quoi ?

— Je suis un monstre.

— Eh, Alison, regarde moi.

Il pose sa main sur mon menton pour me forcer à le regarder dans les yeux. Il sèche mes larmes avant de me dire avec sincérité.

— Tu es la plus belle personne que je n'ai jamais connu, sache-le. Tu es forte, alors je t'interdis de te cracher dessus comme tu le fais.

— Toi aussi tu es une belle personne Clayton. Dis-je en le prenant dans mes bras, lorsque j'ai fini par reprendre mon calme.

— Alison, certaines personnes n'ont simplement pas de chance, comme toi et moi. Mais la chance finit par nous sourire, nous prendre par la main pour nous sortir de l'enfer dans laquelle nous vivons. Damien a été ma chance et peut-être que tu te rendras compte un jour ou l'autre, que Damien est également ta chance à toi. Cet homme m'a sauvé, comme il l'a fait avec chacun d'entre nous.

— De quoi t'a-t-il sauvé ?

— Il m'a sauvé des familles d'accueil. À la mort de mes deux parents à cause d'une pneumonie, on m'a traîné de famille en famille sans jamais trouver quelqu'un pour me correspondre, jusqu'à ce que j'ai dix-sept ans. Puis un jour, je jouais au foot dans la cour et il est venu me voir pour me dire qu'il comptait m'adopter.

— C'est gentil...

— Plus que gentil même. Il m'a sauvé la vie, il a sauvé celle de Cameron après que sa mère l'ai viré chez lui à 18 ans, il a sauvé Blake après que son frère soit parti à New York, il a sauvé Logan alors qu'il fuguait chez lui...

— Vous parliez de moi ? Demande le blond en rentrant dans ma chambre ton téléphone devant les yeux.

— Du tout.

— Menteur, qu'est-ce que vous disiez !

— Que rien ne pouvait te réveiller quand tu dormais. Dis-je en me redressant contre le lit.

— C'est clair.

— C'est faux, déjà je ne dors jamais !

— Cameron t'a fait tomber de mon lit tout à l'heure pour que Charles me soigne et tu ne t'es même pas réveillé.

— Il a fait ça ?

— Quel gros con putain... Affirme Clay alors que je ne peux m'empêcher de rire aux éclats.

Logan relève la tête de son téléphone et fini par foncer droit vers nous alors que je me saisit d'un coussin pour lui jeter dans la tête. Lorsqu'il se le prend, il se stoppe avant de me foncer dessus et de me plaquer contre le lit. Tout son poids m'écrase les côtes, mais je n'ai clairement pas assez de force pour le bouger d'au-dessus de moi, alors je déclare forfait. Clayton s'allonge à côté de nous, Logan pause sa joue contre mon ventre, décalant tout le reste de son gros corps fait uniquement de muscles sur le côté, me laissant enfin respirer.

Nous restons à un moment comme ça, à fixer le plafond sans rien dire, l'une de mes mains dans celle de Clayton, l'autre caressant les boucles de Logan. J'aime cet instant que nous partageons, dans un silence agréable, reposant, cela change beaucoup de ces trois derniers jours où nous avons fait que jouer à faire les cons pour célébrer comme il se doit mon entrée dans le gang pas encore officiel.

Cela me fait bizarre de me dire que désormais, je fais partie d'un gang très dangereux, je me demande parfois si je suis pas en train de tout halluciner, parce que cela paraît beaucoup trop fou pour être réel...

— Ali ?

— Logan ?

— Tu es sûre que tu es prête à faire partie du gang ?

Sa question tourne dans ma tête quelques secondes. Est-ce que je suis vraiment prête à subir le stress et l'angoisse de faire partie d'un gang ? Je sais tout ce qu'ils font maintenant, et je sais que ce qu'ils étaient partis chercher dans cette grange, c'était des armes illégales. Damien m'a tout dit pour leur business et être au courant de tout, m'a presque poussé à revenir sur ma décision.

— Je crois, oui...

— Non, parce que tu sais que lorsque tu auras fait la mission finale, tu ne pourras plus jamais retourner en arrière ?

Je me redresse brusquement, le forçant à lui aussi se redresser pour me regarder. Seul Clayton ne bouge pas, il préfère écouter comme son son habitude, pour donner son avis si on lui demande.

— Comment ça ?

— Lorsque quelqu'un franchi la dernière mission, il fera à jamais partie du gang des Angel's of Death, et cela ne s'officialise pas avec une signature sur un contrat Alison, avec un tatouage sur la peau.

Damien m'avait brièvement parlé de la mission finale, pour que personne ne puisse m'aider à la réaliser, parce que je sais qu'ils savent tous dans quoi je m'embarque. Tout sauf moi. Par contre, je n'étais pas au courant pour le tatouage.

— Je n'ai pas peur des aiguilles Logan.

— Je ne te parle pas de ca, mais plutôt du message qui est caché derrière ce tatouage. Cela veut dire que malgré toutes les missions, le danger et les balles, les Angel's se soutiennent toujours. Même ceux qui sont partis il y a longtemps ou ceux qui sont morts.

— Qui sont morts ?

— Ils nous soutiendrons depuis les enfers. Termine Clayton en se levant du matelas.

Les enfers ? Les gens croient qu'il y a un après la mort pour toutes personnes ?

Je ne réponds rien, ne sachant pas quoi répondre après ça. Je sais que ce message restera gravé sur ma peau jusqu'à la fin de ma vie et que cette signification représente beaucoup de choses pour les garçons, alors je veux qu'elle représente tout autant pour moi, il le faut. Je veux faire partie de cette famille plus que grande, Cette famille qui sera capable de donner sa vie pour la mienne et l'inverse également.

— Où il est ? Votre tatouage ?

Clayton me sourit avant de soulever son T-shirt pour me montrer sa côte, l'inscription est là, suivie d'une petite dague en dessous. Lorsque je le vois le regarder, je vois de la fierté qui fait pétiller ses yeux bruns. Logan, lui, soulève sa manche pour me montrer son épaule, ou est inscrit en plus petit mais dans une écriture plus épaisse « Angel's of Death ». Le blond, lui, regarde son tatouage avec amusement, et cette émotion lui correspond complètement, même si je suis carrément étonné qu'il ne l'ai pas fait sur les fesses, cela aurait été encore plus correspondant.

ANGEL'S OF DEATHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant