13.

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Lorsque je quitte ma jaguar, j'ai l'impression que mon cœur n'a toujours pas décidé de me laisser tranquille, car mon pouls ne ralentit pas du tout. Je reprends mon souffle et nous nous entrons à l'intérieur de la maison, tout de suite je retire ma veste, à deux doigts de mourir de chaud.

— Venez.

Damien et tout le reste du gang sont là, dans le salon à nous attendre. Je rejoins donc Logan et m'allonge complètement sur le canapé, pendant qu'il pose mes jambes sur les siennes. Et pour une fois, je suis surprise de ne pas juste le repousser, je crois que je galère tellement à faire redescendre mon stress, que le fait qu'il y ait un contact physique entre nous, j'en ai rien à foutre.

Les garçons expliquent leur part de l'histoire puis Damien finit par me fixer longuement et je comprends que c'est à mon tour, alors je me redresse.

— Je dois dire quoi au juste ?

— Ce que tu as fait et vue de spécial pendant cette mission.

— Très bien, alors... derrière la grange il y avait deux voitures noires cachées.

— C'était quoi comme voiture ?

— Des Bugatti W 16 mistral. J'ai pris leur plaque en photo avec le téléphone de Blake, et j'ai crevé leurs pneus.

— Pourquoi ?

— Parce que j'étais certaine qu'ils essaieraient de nous suivre avec, alors j'ai préféré jouer la sécurité.

— Pourtant tu n'as pas respecté le plan puisque tu devais rester dans la voiture.

— Je ne sais pas quoi dire, je n'ai pas de justification à mon choix. J'étais intrigué par ces voitures, j'avais envie de voir si quelqu'un était à l'intérieur et quand je me suis approché, les coups de feu ont retenti alors j'ai crevé les pneus c'est tout...

— Tu as pris un risque.

— Parce que eux non peut-être ? J'ai simplement retardé la course poursuite, rien d'autre.

— Je veux qu'à l'avenir Alison, tu suive le plan à la lettre c'est bien clair ?

— Non.

— Non ?

— Je refuse de suivre ton plan à la con si c'est pour que je vois tous tes hommes mourir sous mes yeux, alors que j'aurais pu agir.

Je prends ma veste en cuir et me lève du canapé pour rejoindre l'étage, agacé par ces réflexions à la con. Je ferme la porte derrière moi, lorsque je suis enfin dans ma chambre. Je retire mon T-shirt tout en me dirigeant vers ma salle de bain. Je prends une douche ou part, stress et adrénaline même si c'est vraiment très compliqué avec une main en l'air. Tout s'enfuit et je me sens vraiment très détendu, même malgré cette prise de tête. La pointe que j'avais sur la poitrine me quitte, les battements de mon cœur reviennent à la normale...

Il n'a pas le droit de me reprocher d'avoir pris un petit risque qui ne valait rien, pour soulager le plus gros que ces hommes ont pris, pendant que j'étais en sécurité dans la voiture. Le risque que j'ai pris aujourd'hui n'était pas comparable à celui qu'Owen, Roy et Blake ont pris. J'aurais pu faire pire, entrer dans la grange pour vérifier que tout le monde allait bien si je n'étais pas terrorisé à ce moment-là. Et pourtant, il arrive quand même à me faire la morale comme un père à sa fille.

Sur mon lit, je fixe le plafond depuis bien trop longtemps maintenant. Damien n'a pas essayé de venir me parler et personne d'ailleurs et je ne peux que dire tant mieux pour moi.

J'ai loupé l'heure du dîner et maintenant, je crève la dalle, alors j'enfile un T-shirt qu'Alex m'avez donné il y a longtemps et descends au rez-de-chaussée pour me prendre un truc.

La villa est plongée dans le noir, et seule les baies vitrées laissent entrer la lumière de la pleine lune. Lorsque j'entre dans la cuisine, le carrelage est congelé sous mes pieds, tout est silencieux. J'attrape un verre dans le placard et le rempli de glaçons avant de voler un plat de pâtes que je fais réchauffer quelques minutes.

— Miam...

Je m'assois sur le plan de travail, mangeant mes pâtes comme si nous n'étions pas au beau milieu de la nuit et que toute la maison est endormie.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

Je me retourne, découvrant Owen debout à la sortie du couloir, une cigarette encore éteinte entre les lèvres. Je ne suis vêtue que d'un T-shirt et mes sous-vêtements, alors que lui ne porte qu'un short. Nous ne sommes presque pas habillés et pourtant, cela ne l'empêche pas de venir avec moi dans la cuisine, s'appuyant contre l'évier en face de moi.

— Je mange.

— Je vois ça.

Il allume sa cigarette et je la refuse après qu'il ai pris une taffe. Alexandre m'a toujours dit que c'était pas bon de fumer et manger à la fois. Lorsque je termine mon plat, je saisis un glaçon qui traîne dans le verre et le porte à ma bouche. La sensation de froid prend possession de ma bouche et cela a le don de me détendre, de me calmer.

— Je crois que tu es la première personne que je vois faire ça.

— Faire quoi ? Je lui demande en lui réclamant la cigarette.

— Prendre un glaçon comme si il s'agissait d'un bonbon.

Ça remarque me fait rire alors qu'il s'avance pour me la tendre, mais au lieu de la mettre entre mes mains pour la fumée de moi-même, je pose mes lèvres sur ses doigts pour consommer la nicotine. La fumée quitte ma bouche et mes poumons pour s'éparpiller dans l'air.

Je repense à la soirée de la veille, celle que nous avons passé tous les deux, mais je ne veux pas qu'il s'en souvienne, c'est pour ça que je me contiens de faire le moindre petit commentaire pouvant nous ramener à la nuit dernière.

— Pourquoi tu te décolores les cheveux, Owen ?

Cette question m'est venue comme ça et je n'ai pas vraiment réfléchi avant de la poser, sûrement à cause de la fatigue qui est provoquée par les glaçons. C'est complètement dingue les effets qu'ils ont sur moi.

— Pourquoi tu me poses la question soudainement ?

— Pour savoir. Alors dis-moi.

— Parce que je préfère comme ça, c'est tout.

— C'est tout ? Sérieux ?

— Oui, ne va pas te faire de fausses idées.

— Quoi ? Tu crois que je pense que tu as décolorer tes cheveux après une rupture avec ton ex-copine ?

Ses yeux me regardent, mais il ne dit rien de plus. Alors je descend du comptoir tout en reprenant un glaçon entre mes lèvres.

— Et toi, pourquoi tu prends des glaçons comme ça ?

— Pourquoi tu me poses la question soudainement ? Je lui dis tout en reprenant ses mots.

— Pour savoir.

Je lui souris tout en prenant mon assiette pour la mettre dans le lave-vaisselle.

— Alors ?

— Les glaçons améliore la vigilance et la concentration, mais pour moi, ils ont un effet de somnifère, ils me détendent et me rendent plus calme.

Il hoche la tête sans rien dire, alors je me dirige vers la sortie de la cuisine, mais je finis par m'arrêter lorsqu'il m'interpelle.

— Oui ?

— Tu m'en donnes un ?

— Quoi ?

— Un glaçon. Donne-moi en un.

Je regarde mon verre remplis de glaçon qui commencent déjà à fondre peu à peu, puis je m'avance vers lui, un glaçon entre mes doigts. J'allais essayer de le poser dans sa main jusqu'à ce qu'il baisse la tête pour l'attraper avec ses dents. Mon pouls s'accélère lorsque ses lèvres caressent mes doigts pour essuyer l'eau qui dégouline le long de ma main.

Nous sommes proche, beaucoup plus que nous ne l'avons jamais était depuis que je suis arrivé, en gros il y a presque trois semaines, cela est perturbant, mais tout aussi intriguant. Lorsque ses yeux se relèvent vers moi, je n'arrive presque plus à retenir les soupires qui menacent de quitter mes lèvres. Ses prunelles bleus me donnent envie de plonger à l'intérieur pour m'y noyer, ses yeux m'électrisent.

— Quel effet cela te fait ? Je lui demande en essayant de ne rien laisser paraître lorsque ses doigts entrelacent les miens.

— Pas le même que toi, c'est certain.

Il ne parle plus du tout des glaçons, j'en suis sûre. Son visage se rapproche du mien, la main qui tenait encore le verre le pose sur le plan de travail avant de se poser sur son avant bras. Mes mains se baladent le long de ses abdos tracés, sa peau est froide, pourtant il ne frissonne pas.

La tension monte, mon corps chauffe peu à peu au fur et à mesure que nous nous rapprochons. Son souffle chaud s'écrase contre mes lèvres, son front se pose sur le mien et ses mains glissent le long de mes bras nu pour rejoindre mes hanches. Son touché est excitant, mon souffle s'accélère lorsqu'il raffermit sa poignée sur moi.

— Qu'est-ce que nous sommes en train de faire Owen ?

— Quelque chose d'interdit.

— Nous devons peut-être arrêter dans ce cas...

— Je sais, mais laisse-moi connaître le goût de tes lèvres, rien qu'une fois.

Entendre sa voix rauque me réclamer de goûter mes lèvres et l'une des choses les plus sexy que je n'ai jamais entendu et je n'ai pas le droit de lui refuser comme une égoïste, alors que j'en meurs d'envie moi aussi.

Je recule tout en le tenant par la nuque pour qu'il me suive. Lorsque je m'assois de nouveau sur le plan de travail de la cuisine, Owen se place entre mes jambes. L'excitation monte d'un cran lorsque ses mains caressent mes cuisses complètement nues et que les miennes passent le long de ses bras jusqu'à ses cheveux. Nos touchées nous rends autant vulnérables l'un que l'autre, mais pourtant, nous ne cessons pas de le faire. Nous aimons ça.

— Alison...

— Oui ?

— Laisse-moi goûter ses lèvres, je t'en supplie...

Ses yeux s'ouvrent et j'y voit un désir si intense que je me rue sur ses lèvres. Il réagit aussitôt, réclamant l'accès à ma langue. Seuls nos soupires se font entendre dans la pièce, accompagné par les bruits de nos bouches qui s'accouplent. Mes mains tirent légèrement ses cheveux, les siennes parcourent mon dos sans jamais aller plus bas.

Lorsque nous nous séparons pour reprendre nos souffle, Owen ne peut détacher ses yeux des miens, et moi non plus. Le temps passe et pourtant, c'est comme si nous étions bloqué dans une boucle, un moment intense qui ne pourrait jamais s'arrêter. Jusqu'à ce que je fasse exploser la bulle de tension qui traînait autour de nous deux, au moment où il souhaitait goûter de nouveaux mes lèvres.

— Tu as dit une seule fois, Owen.

Il me regarde, puis ce recul sans rien dire, me laissant descendre du plan de travail. Nos regards ne se quittent pas un seul instant, l'excitation pulse encore dans nos veines pendant nous pousser à aller beaucoup plus loin, mais nous ne pouvons pas. Je ne peux pas risquer d'être viré uniquement parce que je me suis fait un des, cela serait débile même si j'en meurs d'envie...

— À demain Malfoy.

— À demain Rouquine.

Ses lèvres sont encore gonflés, alors que je le regarde me sourire malicieusement. Tout mon corps me dit de foncer sur lui pour l'embrasser, mais mon cerveau met en image le million qui m'attend pour la mission d'aujourd'hui et c'est bien la seule et unique chose qui me retient.

ANGEL'S OF DEATHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant