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Nous avons enfin poser un pied sur le sol d'Austin, au Texas. Damien n'a jamais voulu me donner notre destination jusqu'à ce qu'on finisse par atterrir.
 
Quitter le New Jersey, où se trouve ma mère, c'est beaucoup plus dur que ce à quoi je pensais. On ne se voyais que très peu, mais je savais que si j'avais besoin, elle était là. Maintenant, je n'ai plus rien. Mon père n'était jamais présent, ma mère ne l'ai plus, comme Jackson, je n'aurais que Damien et son gang pendant un temps.
 
Nous attendons la voiture pour aller jusqu'à...en fait je ne sais pas où nous allons. Je n'en sais rien du tout.
 
— Quand la voiture arrivera, on ira où ?
 
— On ira chez moi.
 
— Chez vous ?
 
— Oui. C'est aussi ici que mes hommes vivent, et également où tu vivras.
 
— Seule dans une baraque avec plus de trois hommes, mon dieu...
 
— Huit hommes au total.
 
— Quoi ?? Ne puis-je m'empêcher de hurler.
 
— La voiture arrive.
 
Cet homme causera clairement ma perte, ça je peux l'assurer. J'en suis sûre et certaine.
 
Lorsque je retourne la tête, ma mâchoire menace de tomber par terre lorsque mes yeux rencontrent la magnifique Jaguar F-Type en jaune qui se présente à moi.
 
— Dites-moi que je rêve...
 
— Non, tu ne rêves pas Alison.
 
Le conducteur quitte la voiture et me tend les clés, je ne comprends pas et lui dit qu'elle ne m'appartient pas mais il insiste.
 
— C'est bien vous Alison Jefferson, la pilote du New Jersey ?
 
— Oui, je suppose...
 
— Alors cette voiture est à vous.
 
— Damien ?
 
— Oui, elle est à toi.
 
— VOUS RIGOLEZ ?
 
Je ressemble à une gamine devant une poupée barbie, mais j'en ai rien à foutre. J'AI UNE JAGUAR ! Je suis si excité de la conduire que lorsque mon cerveau me rappelle à l'ordre, j'en suis presque déçue.
 
— Je ne peux pas accepter.
 
— Trop tard, elle est déjà à ton nom et tu meurs d'envie de la conduire.
 
C'est vrai, je meurs d'envie de la conduire, de faire rugir son moteur pour avertir tout Austin de mon arrivée en ville, mais cela est tirer par les cheveux, je préférais pouvoir me prouver à moi-même que je suis capable d'acheter une beauté pareille.
 
— Vous ne pensez pas qu'avec mon futur salaire, je serais capable de m'en acheter une comme ça ?
 
— Si, mais chacun de mes hommes ont une voiture ou une moto, d'habitude, je les laisse choisir, mais je savais qu'elle te plairait.
 
— Merci.
 
— C'est mon travail.
 
Non, je sais bien que me payer une voiture pareille n'était pas son travail, bien au contraire. Je ne connais cet homme que depuis la veille et il a déjà commencer à changer ma vie en me donnant une voiture et un travail. Ainsi qu'une possibilité de venger mon frère des Murderous Demons, même s'il l'ignore encore.
 
Le conducteur me lance les clés que j'attrape en l'air et Damien me fait signe de m'asseoir. Lorsque je suis sur le siège conducteur je n'arrive pas à croire qu'elle est à moi, c'est complètement fou et impossible, je dois rêver.
À peine la clé actionner, que le moteur gronde fortement, j'appuie sur la pédale d'accélérateur pour la chauffer et mon nouveau patron s'assoit sur le siège passager.
 
— Alors patron, on rentre au bercail ?
 
Il me sourit fièrement avant de connecter son téléphone pour le GPS et je ne peux pas m'empêcher de lui demander :
 
— Vous pouvez mettre du The Weeknd ?

— Pourquoi ?

— Je ne peux pas conduire pleinement sans musique.

Il hoche la tête et lance l'une de ses musique, tout de suite, les souvenirs me montent, la voiture qui brûle et explose, l'appelle du gang, ma mère qui s'effondre, Elio qui tombe dans le fausset, toute ma vie tourne en boucle dans ma tête et cela active au fond de moi l'adrénaline dont j'ai besoin pour montrer de quel bois je me chauffe. Parce que même si Damien est gentil de me payer une bagnole et me donner un taffe, il a demandé à ce que la voiture de mon frère brûle.

— Alison ?

— Vous avez demander à faire brûler la voiture de mon frère.

— Il ne fallait pas laisser de preuve de ton départ, c'est mon travail de ne pas laisser de trace.

— J'en ai rien à branler, vous allez vomir Damien et c'est une promesse que je vous fais.

Je retire le frein à main, change de vitesse et écrase la pédale d'accélération. Le moteur gronde alors que je me lance sur la route, je slalome entre les voitures, grille un feu rouge tout en contrôlant la situation comme si j'avais fait ça toute ma vie, parce que c'est un peu le cas finalement.

— Alison tu vas nous faire tuer !

— C'est très mal me connaître patron.

Le GPS m'indique de prendre la première avenue, alors je tourne le volant complètement à gauche, je change de vitesse, ressert mon frein à main pour contrôler le dérapage avant de foncer dans l'avenue.

You've been scared of love and what it did to you. You don't have to run... I know what you've been through !

Lorsque je prend le rond point, je ne peux m'empêcher de chanter comme je ne l'ai jamais fait auparavant. Damien a l'air paniquer, son visage devient de plus en plus pâle, il croit que je ne maîtrise pas la situation, mais comme je l'ai dit, il ne me connaît pas. Pas quand je suis au volant. Même la musique ne peux pas me déconcentrer.

I feel it comin' ! I feel it comin' Babe !

— Alison pourrais-tu te concentrer sur la route ?

— Les femmes sont multitâches, ne l'oubliez jamais.

Je prend la première sortie lorsque la musique se termine et qu'une seconde s'enchaîne, Die for you résonne et je ne peux m'empêcher de mettre le son à fond et ouvrir toutes les fenêtres. La route paraît longue et pourtant, je vois sur le GPS que nous avons plus que quelques minutes avant d'arriver à destination.

I don't want this feelin' , I can't afford love... I try to find a reason to pull us apart ! It ain't working cause you're perfect and I know that you're worth it! I can't walk awayyyyy, OH !

Je sens, je vis et je respire The Weeknd, je le sens traverser mon âme et me donner toutes les émotions que j'avais cesser de ressentir à la mort de mon frère. The Weeknd me rend heureuse, me rend vivante, il me donne l'amour et le bonheur dont j'ai besoin pour rester la personne que je suis.

J'aime The Weeknd bordel, ce n'est même pas humain d'aimer une personne qui ne nous connaît pas de cette façon ! Pourtant je le fais. Je continue même à aimer un fantôme, de toute mon âme.

Lorsque je tourne à droite, plus aucune maison ou appartement n'est présent, les buildings ont complètement déserté et je me rends compte très vite. Pourquoi, lorsqu'une très grande maison se trouve là. Un terrain de je ne sais combien d'hectares, une villa fait de blanc, sûrement plus grande que la maison blanche elle-même. Des mirador sont présentes aux quatre coins du terrain vaste, un grand grillage avec des barbelés sur le dessus, protège la forteresse où il vit.

Je suis complètement sur le cul, Damien a l'air fier de l'effet que cela a sur moi, puisqu'il a cessé de me foudroyé du regard pour que je ralentisse la cadence. Une fois devant le grand grillage, Damien sort sa main de la voiture pour faire un signe étrange devant la caméra.

— C'est quoi ce signe ?

— La seule chose que tu as besoin de savoir, c'est que si tu te trompes, mes hommes ne t'ouvriront jamais ce portail.

— Même si ils me reconnaissent ?

— Oui.

— Pourquoi faire ça ?

— Parce que je sais que si l'un de mes hommes se trompe, il y a un problème. Alors je te demande seulement de le retenir.

Le grillage s'ouvre, et je fonce à toute vitesse sur la grande ligne droite qui mène jusqu'à la villa. Je serre le frein à main pour faire le tour de la Fontaine avant de me garer correctement devant les marches en pierre.

— Alors, comment vous trouvez ma conduite patron ?

— Dangereuse.

— Merci du compliment, j'en suis ravie !

Il quitte l'habitacle de ma magnifique jaguar au moment où j'entends la porte d'entrée s'ouvrir, suivie d'une ribambelle de voix différente.

— Damien !

— Alors il est où le nouveau pilote ?

— Tu lui as dit que c'était pour nous ?

— Dis-moi qu'il est célèbre et plus bon qu'Owen au volant !

— Tout le monde est plus fort qu'Owen au volant, sérieux tu as vu sa conduite ?

— Logan, je vais te faire manger le bitume si tu ne fermes pas ta grande gueule.

— C'est sa voiture à lui ? La classe, elle est pas mal du tout.

— Je préfère nos bécanes, clairement.

Alors comme ça, le gang des Angel's of Death, pense que je suis un homme ? Sérieusement ? Damien n'a même pas été capable de leur dire que j'étais une femme ?

Je coupe la musique qui se termine et attrape le téléphone du patron avant d'ouvrir la portière de la jaguar. Lorsque j'en sors, plus personne ne parle, et ce silence en dit long sur la situation. Les petits anges ne sont pas très content de voir le nouveau pilote.

Je m'assois sur le capot de ma jaguar, croise les jambes et tend le téléphone à Damien qui me remercie. En face de moi, j'ai six armoire à glace, tous très grand effet uniquement de muscles. Le plus grand est de loin, celui que je remarque en premier, il doit être proche des deux mètres , les cheveux longs sur le dessus de sa tête, décoloré en blanc, alors que ses racines sont brunes, des tatouages plein les bras, peut-être même sur les jambes. Mes yeux n'arrivent pas à quitter les siens, qui pourraient me tuer s'il le voulait.

— Les garçons, je vous présente Alison Jefferson, votre pilote.

— Tu rigoles Damien ?

La voix du métisse était froide, me glaçant le sang en un instant. Lorsque je le regarde, il m'inspire la crainte et le respect, mais ce n'est clairement pas pour ça que je le respecterai s'il ne le fait pas en retour. Son crâne rasé, pas complètement à blanc, laisse s'apercevoir les tatouages qu'il a près du visage, dont celui d'une dingue qu'il a devant l'oreille et une écriture sur le côté droite, son front, que je n'arrive pas complètement à distinguer ce que cela dit. Son cou est tout aussi couvert que les bras d'Owen, principalement par une énorme rose, qui prend presque la totalité de la place.

— Roy, ne commence pas.

Alors comme ça il s'appelle Roy ? Ça colle avec son image de Bad boy.

— Comment tu veux que je ne dise rien lorsque tu nous ramène une pauvre fille ici ?

Depuis qu'il a commencé à l'ouvrir, je me retiens de dire quoi que ce soit face a son arrogance et son mépris à mon égard, mais c'est la goutte de trop. Lorsque je me relève de la voiture, Damien me lance un regard qui me demande de rester à ma place, mais je n'y prête aucune attention, voulant régler ça avec son putain de petit chien qui lui sert d'homme.

— Tu as un problème avec moi peut-être ?

— Ouais j'en ai un.

— Alors ne parle pas, comme si je n'étais pas là et porte tes couilles en me regardant droit dans les yeux.

Lorsqu'il fait un pas, en avant, je ne recule en aucun cas. S'il croit que j'ai peur de me prendre des coups, il se trompe. J'ai l'habitude.

— On ne veut pas de pauvre fille en manque de baise qui pleurera à sa mère lorsqu'elle aura peur.

Dans ses yeux froids, j'arrive à voir à quel point il est sincère, et je me retiens de complètement pété les plombs.

— Tu ne me connais pas.

— Pourtant j'en sais assez sur toi, pour savoir que tu n'es qu'une pauvre petite pute mal baisée...

J'attrape son T-shirt, et le coup part tout seul, mon poing part contre sa joue et tout de suite, le grand blond et un brun tout aussi grand, se mettent à tenir Roy pour l'éloigner de moi. Un brun aux yeux bruns me tire en arrière pour que je ne saute pas sur le métisse qui fait tout pour se débattre de la poignée de ces deux coéquipiers.

— Pourquoi tu la as frappé idiote ? Me demande l'un des deux qui n'a pas eu le temps de réagir.

— Mon poing voulait dire coucou à sa joue, il n'a pas le droit d'être poli ?

— J'adore cette fille... rigole un blond avec des bouclettes, qui se tient debout, les bras croisés sur sa poitrine.

ANGEL'S OF DEATHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant