ANGEL'S OF DEATH

10.

— Alison ?

Je relève la tête et trouve Clayton, le grand bruns aux yeux bruns, qui se trouve dans l'encadrement de la porte de ma chambre. Il me dit que nous devons passer à table, alors je le suis au raie de chaussée où se trouve tout le monde. Ginerva me sourit avant de me demander comment je me sens à cause de ma main.

— Perfettamente bene, grazie. [Parfaitement bien, merci]

Lorsqu'elle sort de la salle à manger avec un grand sourire sur les lèvres, tous les regards sont sur moi et cela me met très vites mal à l'aise.

— Vous êtes tous en chien ou quoi ? Arrêtez de me regarder comme ça, je ne suis pas un morceau de viande !

— Tu parles Italien ? Me demande Clayton, ses yeux bruns, presque noirs dans les miens.

— Pas vous ?

— NON. S'écrit Logan.

— Attendez, vous avez quelqu'un qui travaille pour vous ici, qui parle Italien et vous n'avez même pas essayer d'apprendre à le parler ?

— À quoi ça servirait ? On a déjà Owen qui parle couramment, alors ce serait une perte de temps. Affirme Cameron en mangeant sa viande.

Les yeux croisent ceux d'Owen qui s'allume une cigarette en plein repas, ses cheveux décolorer sont cacher par un bonnet gris qu'il porte sur sa tête, mais je ne comprends pas tellement pourquoi il le porte à l'intérieur. Il ne fait pas du tout froid.

Suite au dîner, j'aide Ginerva à débarrasser la table comme je le faisais avec ma mère avant, et que mon frère essuyer les assiettes. Se souvenir me réchauffe le cœur et m'aide à faire face a la réalité. Si Alexandre savait où je me trouvait, et surtout avec qui, il serait venu me chercher pour me remettre sur le droit chemin. Mais il n'ai pas là pour le faire, alors je l'attend indéfiniment...

— Alison, a cosa stai pensando ? [ Alison, à quoi est-ce que tu penses ?]

— Mio fratello. [Mon frère]

— Alison, vient avec nous sur la terrasse ! Le cri Cameron depuis la porte fenêtre prêt du salon.

Je me tourne vers Ginerva qui me sourit, et je m'excuse avant de rejoindre les Angel's à l'extérieur, tout s'assis sur le salon de jardin, accompagné de deux bouteilles d'alcool. Je m'assois à la seule place encore disponible, à côté d'Owen qui ne me lâche pas des yeux lorsque je m'assois.

— Vous savez faire la fête apparemment.

— On est les rois des soirées nous ici, Austin est notre Royaume ! Affirme Logan en plaçant son bras autour des épaules de Clayton qui sourit en buvant son verre.

D'après ce que je vois, Logan et Clayton sont deux personnes qui ne se lâchent pas d'une semelle. Cameron m'a fait un petit débriefing sur tout le monde lorsque je suis remonté à l'étage hier. Je sais désormais, qui est qui, mais je ne sais rien d'eux. Je ne connais rien sur leur personnalité, leur passion, ou leur famille. Je ne suis qu'une inconnue au milieu d'un groupe de personnes qui se connaissent depuis un bout de temps.

— Alors Alison, comment tu as commencé à conduire dans l'optique d'être pilote de course ? Me demande Blake.

Je souris à Cameron qui me donne un verre de vodka, même si je ne bois jamais d'alcool fort, je l'accepte quand même sachant que je ne boirai pas.

Je suis une femme classe et ne me bourre que de vin, non de Dieu !

— Eh bien, mon grand frère était barré dedans, et j'avais comme objectif d'être comme lui, de le suivre...

— C'est bizarre, je ne connais pas de pilote qui s'appelle Jefferson, il est connu ton frère ?

Je n'ose pas répondre tout de suite, qu'est-ce que je suis censé répondre à ces parfaits inconnus ? La vérité comme je l'ai fait avec Damien ? Ou un pur mensonge, comme je le fais avec tous les gens que je croise en général ? Damien m'a fait la promesse que ces hommes ne trahirais aucun de mes secrets, et qu'il n'essaierait jamais de s'en servir contre moi, et même si je continue de l'ignorer, je lui fais confiance.

Ma conversation d'hier avec Cameron me revient en tête, et je crois que je ne peux continuer à avancer dans cette voie. Juste en me cachant derrière mon passé, sans vouloir affronter le futur. Mon frère et sa mémoire me retiennent et m'empêche d'avancer. J'aime beaucoup mon frère, mais je ne pense pas que m'ouvrir un peu sur lui et l'histoire que nous avons vécu salira sa mémoire...

— Il est mort.

Un silence s'installe, et je me sens mal d'avoir plombé l'ambiance. Lorsque je change de position, pour cacher mon verre encore rempli derrière mon bras, je sens qu'il m'échappe des mains et qu'un autre verre se glisse dans ma peau, au moment où je tourne la tête, Owen est en train de boire mon verre, il venait de glisser son verre vide dans ma main, voyant que je ne buvais pas.

— Comment ? Me demande Blake.

Encore une fois, dois-je dire la vérité, alors que cela concerne un gang qu'ils doivent sûrement connaître, dois-je prendre ce risque là ? Prends le risque que finalement, Damien ne m'aide plus à manger, mon frère? Mais je n'ai même pas le temps d'ouvrir la bouche que Cameron enchaîne la conversation.

— Laissez-la avec toutes vos questions, vous ne voyez pas qu'elle ne veut pas en parler ? Me défend-t-il en s'asseyant sur l'accoudoir du fauteuil à côté de moi.

— Merci...

— Personnellement mes parents sont morts. Dis simplement que Clayton avec détachement, comme si ça ne comptait pas.

— J'ai fuguer de chez moi, parce que mes parents voulaient que je devienne alcoolique et drogué comme eux.

Clayton resserre sa poigne sur l'épaule épaule de Logan, après son aveu, signe que cela doit être encore frais.

— Ma mère m'a viré de chez moi quand j'ai eu dix-huit ans. Confie Cameron.

— Mes parents se sont fait percuter par une bagnole quand j'avais quinze ans et mon frère vit à New York parce qu'il n'accepte pas que je sois dans un gang.

Blake lève son verre et tout le monde fait pareil. Roy et Owen n'ont rien dit, et je n'ai rien dit de plus, moi non plus. Je ne veux pas expliquer que mes parents sont divorcés, que ma mère est seule, que mon père est violent, et qu'il s'est remarié avec une pouffiasse et que j'ai tué mon demi-frère il y a quelques temps. Même si ce n'est pas complètement ma faute en réalité, je ne l'ai pas réellement réellement tué, il est tombé tout seul...

— Bon, changeons de sujet, vous voulez bien ? Alison, Damien t'a dit pour la première mission ? Me questionne Logan.

— Non, je l'ai évité toute la journée.

— Très bien, alors elle se déroulera demain après-midi.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle arrive si vite, mais je suis tout excité de pouvoir conduire comme une folle dans les rues d'Austin.

— OK, en quoi elle consiste ?

— Roy, Blake et moi devons aller récupérer une chose importante, tu vas nous emmener là-bas et nous ramener. Comment Owen tout en tirant sur sa cigarette qu'il vient à peine d'allumer.

— Pourquoi je dois être là ? Le questionnais-je à mon tour tout en lui prenant la cigarette pour fumer dessus.

— Parce qu'il se peut que le gang qui nous envoie cette cargaison, soit sur place pour nous la mettre à l'envers.

— Nous nous sommes jamais trop prudent, c'est Damien qui réclame toujours à ce que nos plans soient parfaitement parfait. Ajoute Logan.

— À la base on devait tous venir, mais Damien a dit qu'il valait mieux que Logan, Clayton et Cameron ne viennent pas.

— Ils ont un estomac trop fragile je suppose ? Demandais-je en recracher la fumée.

— Alors c'est vrai ce que nous a dit Damien, tu es dangereuse au volant ? Me demande Owen en récupérant sa cigarette.

Je pose mon dos contre le dossier du canapé. Pour le regarder dans les yeux, ses pupilles, bleu clair, presque gris, me donne des frissons lorsqu'il me regarde dans les yeux, et je trouve fascinant les effets immédiats qu'ils ont sur moi.

— Terriblement dangereuse, je ne peux même pas savoir à quel point...

Il recrache sa fumée sur mon visage, et son odeur mentholée s'impose dans mes narines, et mes yeux ne peuvent plus quitter les siens. Une sorte de connexion passe entre nous, dans nos regards, et je ne peux pas penser à autre chose. Je n'y arrive simplement pas.

— Pourquoi tu veux bien partager ta cigarette avec elle et pas avec moi Owen ? Demande tristement Logan.

— Parce que toi, tu pues de la gueule, mon pote.

Des éclats de rire se déclenchent, et Owen me tend encore une fois sa cigarette, à peine quelques secondes plus tard, Logan est sur Owen, et il essaie tant bien que mal de le tenir immobile mais en vain. Clayton et Roy font des paris sur leurs deux meilleurs potes, pendant que Blake et Cameron discutent d'un truc sur le téléphone de Blake.

Pour un gang qui doit normalement être craint et dangereux, comme les Murderous, je trouve les Angel's of Death, vraiment trop sympathique pour que cela soit vrai. On dirait si gros gamin qui n'ont jamais quitté le lycée, et pourtant, c'était Cameron, ils ont tous la vingtaine.

— Bande d'idiots.

— Pardon, je peux savoir ce que tu viens de dire à notre égard ? Me questionne Logan en se relevant.

Tout de suite, je me redresse pour me mettre à courir dans le jardin, Logan a mes trousses. Je zigzague en essayant de le semer, mais c'est bien plus compliqué que ce Acqua je m'attendais, ce petit concours trop rapidement pour moi.

— Excuse-toi.

— NON !

— Excuse-toi Ali, sinon je te jette dans la piscine.

Ali. Logan m'a appelé par le surnom que me donner Alexandre. Je n'arrive pas à distinguer l'effet que cela provoque dans ma poitrine. De la tristesse ? De la nostalgie ? Ou peut-être un sentiment de déjà-vu rassurant ? Je n'en sais rien.

Je regarde à ma droite, une piscine énorme se présente à moi et Logan n'a vraiment pas du tout l'air de plaisanter alors j'ai fini par m'excuser, vaincu par l'ennemi.

— AHAHAH !

Je crie de surprises lorsque Logan me soulève pour me mettre sur son épaule, la tête en arrière comme un cochon pendu. Je le supplie de me relâcher, mais il ne dit rien, avançant simplement vers les gars qui se marque comme des cons en me regardant hurler.

— Surtout vous ne venez pas m'aider bande d'idiot ! Vous allez voir Owen, Roy et Blake quand vous serez en voiture avec moi demain ! Vous allez moins faire les malins quand vous vous pisser complètement dessus !

— Mais bien sûr, on a trop peur ! S'écrit Blake.

Logan fini par me lâcher et j'atterris sur Owen, qui me regarde en souriant. Puis je le regarde, et plus je me dis qu'il ressemble à Drago Malfoy dans Harry Potter avec sa platine, mais il est mignon. Alors ça rattrape la chose.

— Alors comme ça tu espères que l'on ai peur avec toi en voiture, comme si nous n'avions jamais affronté la mort en face en mission.

Je rapproche mon visage de son oreille pour lui chuchoter sans que personne ne puisse s'entendre :

— Tu as peut-être déjà affronté la mort en face, mais est-ce qu'elle t'a déjà demandé de choisir entre la mort imminente ou la douleur ?

— Non, et toi ?

— Oui.

— Et qu'as-tu répondu ?

— La douleur.

Lors d'un accident en pleine course il y a six mois. Mon adversaire avait trafiqué mes freins dans l'espoir de gagner, mais ce qu'il ne savait pas, c'est que je n'ai peur de rien, même pas de la mort. J'ai continué à accélérer malgré que mes freins soient à plat, mon moteur a pris feu et j'ai failli brûler vive dans ma bagnole uniquement parce que je voulais gagner cette putain de course. J'ai vu la mort lorsque j'étais en train d'étouffer et j'ai choisi la douleur. Car c'est la douleur qui nous rappelle que nous sommes en vie...

J'attends impatiemment que la mort vienne d'elle-même pour me conduire jusqu'à mon frère, mais elle n'a pas l'air d'avoir envie de me prendre sous son aile.