ANGEL'S OF DEATH

15.

Lorsque je passe le portail, je vois au loin la porte de la villa s'ouvrir sur tout le gang. J'accélère comme une dingue, forçant complètement sur l'accélérateur jusqu'à ce que le moteur n'en puisse plus du tout. Puis je tourne rapidement volant à droite et directement à gauche pour éviter la fontaine devant la porte. Je resserre le frein à main et lâche l'accélérateur pour me stationner devant les escaliers en pierre.
 
— Sérieusement Damien, tu me poses un radar c'est nouveau ça ! Dis-je en claquant la portière de ma jaguar.
 
— Alison, chacun de mes véhicules en ont un.
 
— Alors quoi ? Tu t'en sers pour m'espionner ?
 
— Oui. Tu n'es pas officiellement un membre du gang, alors je ne vois pas pourquoi je ne le ferai pas.
 
Mes sourcils se haussent, comment ose-t-il me sortir ça au visage, alors que j'ai failli mourir en pleine course poursuite hier pour ses hommes et qu'il était le premier à me parler de confiance.
 
— J'ai signé les papiers.
 
— Seulement ce qui prouve que tu es ma pilote, rien d'autre.
 
— Qu'est-ce que tu essaies de me dire au juste ?
 
— Que tu n'as pas plus de droit que mes hommes.
 
— Alors fais de moi ton homme Damien, qu'est-ce que tu attends ?
 
Un silence règne entre nous tous, pendant que je remonte les escaliers pour rentrer à l'intérieur de la maison. Je ne sais pas du tout pourquoi j'ai dit ça, parce que je ne veux pas du tout de devenir un membre des Angel's of Death, ce n'est pas du tout dans mon délire d'être une gangster, mais si il faut que j'en arrive ici pour être traitée comme une personne normale, je le ferai sans hésiter un seul instant.
 
— Alison ?
 
Je me retourne vers les Angel's, qui se tiennent tous face à moi, Damien au second plan, le téléphone contre l'oreille. À qui téléphone-t-il ?
 
— Quoi, vous venez me faire la morale vous aussi ?
 
— Non. Mais on veut savoir ce que tu faisais à la sortie de l'État, seul, avec un demi million dans le coffre de ta voiture. Dis simplement Clayton.
 
Lui qui ne parle presque pas en règle général, je trouve qu'il sait vachement ce qu'il veut.
 
— Cela ne vous regarde pas.
 
— Si, maintenant que tu as évoqué le fait de faire partie du gang, ça nous regarde. Intervient Blake, le visage fermé et les bras croisés sur son torse.
 
— Personnellement je ne suis pas d'accord pour qu'elle fasse partie du gang. Dis simplement Roy sans arrêter de me fixer.
 
Petit con, si je pouvais lui mettre un troisième coup pour lui casser le nez, je le ferai sans hésiter.
 
— À la base, c'était du sarcasme, mais au moins cela prouve que vous n'avez pas d'humour.
 
— Alison.
 
— J'ai régler une histoire d'argent, voilà tout ! Dis-je en me massant les tempes, assise sur le canapé.
 
— Avec qui ?
 
Cette fois, c'est à Logan de s'y mettre et pourrait être le roi des emmerdeurs, il n'en loupe pas une.
 
— Logan.
 
— Alison !
 
— Stop.
 
— Comment ça stop, tu vas arrêter ton petit caca nerveux s'il te plaît, on te parle sérieusement. Tu veux que j'épelle « sérieusement » peut-être ?
 
— Parce que tu sais l'écrire même ? Affirme en le jugeant alors qu'il tente de me prendre de haut.
 
Sans que je m'y attende, Owen s'avance vers moi et attrape mon poignet bandé qui me brûle toujours pour me rapprocher de lui, me forçant également à me relever du canapé. Ses yeux qui, il y a quelques jours brûlaient de désir pour moi et qui, il y a quelques jours voulaient m'aider à aller mieux dans ma vie et dans ma tête veulent désormais me trucider si je ne me décide pas à parler.
 
— Avec qui, tu avais une histoire d'argent ?
 
— Personne.
 
— Alison, putain. Avec. Qui.
 
— Owen tu me fais mal...
 
Sa main resserre sa poigne sur mon poignet et j'ai l'impression que tout mon sang est en train de quitter ma main. J'ai mal, mais il ne veut rien savoir. Il a changé, d'un seul coup.
 
Mon pouls accélère et le visage de mon père me frappant à sang comme bon lui chante me vient en tête, je commence à avoir peur. Pas parce que j'ai peur de mon père, mais de subir encore ça, avec un autre homme que lui...
 
— Dis-moi avec qui tu avais une histoire d'argent Alison.
 
— Owen...
 
— DIS-MOI PUTAIN !
 
Blake se place entre nous et cela vaut mieux, parce qu'il n'est plus du tout comme celui que j'avais en face de moi la veille. Clayton se place face à moi et me prend les épaules, captant ma totale attention.
 
— Raconte-nous, s'il te plaît. On a besoin de savoir...
 
Ses mains se posent sur mes joues, et ses pouces essuient les larmes de douleur qui ont coulés sans que je ne m'en rende compte. Dans ses yeux, j'y trouve quelque chose d'apaisant, de réconfortant. Je pourrais même dire qu'à travers ses magnifiques yeux bruns, j'arrive à voir ceux de mon frère, ceux qui me soulageait lorsque j'avais peur des monstres sous mon lit...
 
Peut-être que si tu en parles, tu iras un peu mieux Alison ?
 
Elle va se faire tuer si elle en parle.
 
Vaut mieux ça, plutôt qu'elle se suicide !