17.

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La maison n'a jamais été aussi vide qu'elle heure actuelle. Nous sommes dimanche, Damien est apparemment parti voir sa femme, tous les garçons excepté Cameron sont partis pour une affaire dont ils ont refusés de me parler. Et Éric ainsi que Ginerva sont avec leurs familles.
 
Je suis posée dans le salon, mon nouvel ordinateur sur les genoux, en train de hacker le système de l'université qui n'est pas encore disponible avant la rentrée dans quelques jours.
 
Putain je vais aller à l'université, qu'est-ce que Damien me force à faire merde...
 
À l'extérieur, je remarque Cameron en train de faire des longueurs dans la piscine, en plein soleil, sous une canicule dévastatrice. Mais bizarrement, dans toute la ville, il n'y a que la pelouse de Damien qui est verte, tandis que toutes celles du Texas sont asséchées.
 
Je vais vraiment lui apprendre l'écologie et le partage à ce vieux croûton.
 
Après être parvenu à enclencher le début du chargement pour décoder le mot de passe du site de l'université, j'éteins la télé qui diffuse des informations et quitte la maison pour rejoindre Cameron sur le bord de la piscine. Mais jambes dans l'eau, assise sur la pierre qui contourne toute la piscine, je me sens agressé par le soleil pendant quelques minutes, avant que ma peau ne s'y habitue.
 
Cameron sursaute lorsqu'il me voit, cela provoque un cactus sur le coin de mes lèvres que je ne parviens pas à camoufler.
 
— Je t'avais pas vu.
 
— Tu me soulages, je croyais avoir mal appliqué mon mascara.
 
— C'est quoi du mascara ?
 
— Un truc à la con que les filles se mettent sur les cils et qui est galère à appliquer... Dis-je avec détachement.
 
Niveau maquillage, je ne suis pas la fille la plus caler, par contre, si on parle de voiture ou d'informatique, là je peux être la fille la plus chiante que le monde est connu.
 
— Pas trop stressé pour ta mission de demain avec Logan ?
 
— Non, on finis par avoir l'habitude au fur et à mesure du temps. Le stress, l'adrénaline, le danger, les blessures...
 
— Tu t'y es habitué toi maintenant, à tout ça ? Je dis en montrant toute la superficie de la propriété.
 
Il pousse sur ses bras pour s'asseoir à côté de moi, trempé de la tête aux pieds et dégoulinant de clore.
 
— Oui, mais que depuis quelques mois. Avant, j'étais terrifié à l'idée d'aller en mission, c'était juste après que ma mère venait de me virer de chez moi et je dormais dehors lorsque Damien est venu me voir pour me proposer un travail. Lorsqu'il m'a expliqué, je me suis lancé tête baissée sans me rendre compte des risques que j'encourais. Jusqu'à ce fameux jour, en pleine mission, nous étions en plein milieu d'une fusillade avec les gars, j'avais peur de viser l'un de mes amis et de tuer quelqu'un. Un gars d'un gang allez m'abattre quand Owen s'est jeté sur lui, se prenant la balle à ma place.
 
Ils m'ont déjà raconté cette histoire mais jamais je n'ai entendu Owen s'en donné les mérites, comme il ne le fait jamais, peu importe la raison. Mais j'aimerais en apprendre un peu plus sur lui, sur comment il est devenu un Angel's, comment il a rencontré Damien et tout le reste. Je suis intriguée par son histoire. Mais celle qui me perturbe le plus, c'est celle de Roy, parce que personne ne me donne la moindre information sur lui, je n'ai rien du tout !
 
— J'ai eu peur qu'il meurt, alors j'ai refusé de faire la moindre mission, le temps que je j'étais pas parvenu à surmonter la totalité de mes peurs.
 
— Comment tu as fait ?
 
— Damien m'a concocter un entraînement spécial. Il m'a mis face à toutes mes peurs, m'a convaincu qu'elles étaient seulement superficielles et qu'elles m'empêchaient d'avancer. Je les aient vaincus grâce à lui, sauf une seule qui persiste.
 
— Laquelle ?
 
— La peur de l'abandon.
 
Il se lève après avoir sorti cette phrase, pour se sécher avec sa serviette qui traînait sur un transat. Mon petit cœur meurtri ressent de la peine pour lui, car je sais que cela est dû à l'abandon de sa mère et son manque d'amour maternel et paternel. Il n'y peut rien. Mais je crois bien que c'est l'une des blessures les plus profonde qu'il est.
 
— D'accord. Dis-je en me levant du rebord.
 
— D'accord ?
 
— Est-ce que tu acceptes de me faire confiance Cam ?
 
— Bien sûr que je te fais confiance Alison. Tu t'apprêtes à devenir l'une des nôtres.
 
— Très bien.
 
Je lui prend la serviette pour la jeter sur le transat avant de lui prendre la main. Je le guide jusqu'à le mettre dos à la piscine, les pieds aux bords de l'eau.
 
— Tu fais quoi Alison ?
 
— Fais-moi confiance et ferme les yeux.
 
Je le vois froncer les sourcils avant de le faire. Je ne suis plus capable de voir ses yeux verts, son visage est tendu tout comme son corps. Il est pas serein. Je prends sa main gauche dans la mienne, le tenant fermement et prenant appuie sur mes plantes de pieds. Mon but, ne jamais perdre l'équilibre, pour être capable de laisser Cameron avoir une totale confiance en moi, en ce moment même.
 
— Penche-toi en arrière.
 
— Quoi ?
 
— Fais ce que je te dis Cam !
 
Avec beaucoup d'hésitation, il se penche en arrière, le corps n'ayant plus aucun équilibre et pour seul point d'encrage : moi.
 
— OK Cameron. Maintenant, dis-moi ce que tu ressens en ce moment même ?
 
— De l'incompréhension.
 
— Non, par rapport à ce que je te fais faire. Qu'elle sensation est-ce que tu ressens alors que je te retiens au dessus de l'eau.
 
— De la peur.
 
— De quoi as-tu peur Cameron ?
 
— Que tu me laisses tomber à l'eau. Repond-t-il avec la voix tremblante.
 
Son visage n'est plus aussi détendu, bien au contraire. Les sourcils froncés, la mâchoire contractée, sa main qui tente de broyer la mienne pour être certain que même si moi je le lâche, lui ne me lâchera pas.
 
— Cameron.
 
— Alison !
 
— Je veux que tu me fasses confiance.
 
— Je te fais confiance je te le jure ! Mais j'ai peur que tu me laisses tomber et c'est pas drôle du tout.
 
Son pouls s'emballe, je le sens s'accélérer contre son poignet, il est en hyperventilation et cela n'est pas bon pour lui, il pourrait faire un malaise.
 
— Cameron j'ai besoin que tu respires normalement s'il te plaît !
 
— J-j'y arrive pas...
 
— J'ai besoin que tu essayes de reprendre ton souffle Cameron, sinon tu vas perdre tout ton équilibre.
 
— J'en ai déjà pas...du tout !
 
— Justement ! Alors respire Cameron !
 
Je déplace mon pied pour le mettre entre les siens, ma main qui tient la sienne se colle contre mon épaule pour que ma seconde main se pose sur sa poitrine. Tout de suite, mon contact le calme, il le soulage sur le champs et il finit par reprendre un rythme cardiaque banale.
 
— Maintenant, tu vas simplement m'écouter Cameron, mais je veux que tu gardes les yeux fermés.
 
— D'accord...
 
— Tu as peur de l'abandon, que toutes les personnes que tu aimes te laisse tomber du jour au lendemain à cause de se que tu as vécu avec ta mère. Je te comprends complètement, mais le doute qui plane nuit et jour au dessus de ta tête provoque un manque de confiance envers les autres. Les Angel's ont besoin que tu leurs fassent complètement confiance, que tu sois complètement avec eux, sans que tu n'es jamais une seule hésitation.
 
— C'est plus fort que moi !
 
— Alors je veux que tu revives le moment où ta mère ta mis à la porte !
 
— Quoi ?
 
— Je veux que tu repasses dans ta tête le moment où ta mère t'a abandonné, le moment où elle t'a mis à la rue Cameron !
 
La main de Cameron se met à trembler dans la mienne, je le sens anxieux, terrifié même. Il ouvre les yeux pour laisser tomber des larmes qui coulent le long de ses joues. Cette vision me fracture le cœur, complètement, mais je le fais pour lui. Pour son bien être.
 
— Tu as terminé ?
 
— Oui...
 
— Maintenant, je veux que tu me dises qui t'a sauvé ?
 
— C'est...c'est Damien, qui est venu me chercher.
 
— Maintenant, je veux que tu te souviennes de ta mission, celle où tu ne voulais tuer personne. J'ai besoin que tu te rappelles de la peur que tu as ressenti au plus profond de toi.
 
Cette fois-ci, un sanglot quitte ses lèvres et je ne ressens qu'une envie, le prendre dans mes bras, même si je ne suis pas à l'aise, j'ai cette envie qui grandi un peu plus à chaque secondes dans ma poitrine.
 
— Qui t'a sauvé de cette mission Cameron ?
 
— Owen...
 
— Est-ce que une seule fois, les garçons t'ont reprochés de ne pas avoir tuer quelqu'un ce jour-là ?
 
— Non...
 
— Est-ce qu'ils t'ont laissés tomber ?
 
— Non...jamais.
 
— Maintenant regarde-moi Cam.
 
Il ouvre ses yeux, papillonne et laisse tomber encore quelques larmes avant de les retirer du dos de sa main. Il finit par me fixer, droit dans les yeux.
 
— Mais avant que je ne dise quoi que ce soit, j'ai besoin que tu crois absolument en ce que je vais dire.
 
Il hoche la tête, resserrant sa poigne dans la mienne.
 
— Je ne te laisserais jamais tomber.
 
— Alison...
 
— Je ne te laisserais jamais tomber Cameron, peu importe si je risque de mourir ou quoi que ce soit, je refuse de te laisser tomber. De vous laissez tomber.
 
Il se retient, mais je sais bien qu'il meurt d'envie de fondre en larmes, alors je le pousse contre moi. Ses bras enlacent ma taille, son visage se cache dans ma nuque, pendant que je le protège contre tout. Sa tristesse. Ses peurs. Je veux le préserver de toutes les galères, le protéger coûte que coûte.
 
Avec cet exercice, je n'ai pas seulement forgé ma relation uniquement avec Cameron, bien au contraire. Je sens au fond de moi, que j'ai réussi à comprendre les autres aussi à travers Cam, et les comprendre un peu plus et la chose la plus terrifiante et à la fois intrigante que je peux ressentir à ce moment précis.
 
Le brun finit par se détacher de moi et me regarder, les yeux encore brillant par les larmes qui ne veulent pas quitter ses pupilles vertes.
 
— Maintenant, tu risques de m'avoir sur le dos pendant un bon bout de temps, et pas uniquement moi je crois...
 
Un sourire apparaît sur ses lèvres, franc et merveilleusement beau. Mes lèvres s'étirent elles aussi, mais pas complètement, parce que je sais ce que cela veut dire désormais.
 
Je ne suis plus capable de faire machine arrière, maintenant, mon cœur qui était incapable de supporter la moindre attache s'accroche comme un dingue à ses six garçons tous plus différents les uns que les autres, même de Roy, qui veut pourtant ma mort...
 
— CAMERON ON A BESOIN DE TOI !

ANGEL'S OF DEATHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant