Chapitre 8

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- Kallian ?

***

- Ouais, excuse moi de débarquer à l'improviste, mais à vrai dire ma chambre est juste en dessous de la tienne. m'informa-t-il en m'indiquant l'espace où se trouvait mon lit. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Rien de grave. menti-je.

- Ça se voit sur tout ton visage que tu mens. Après je peux comprendre que tu ne veuille pas m'en parler.

- Je me sens vraiment pas en état d'en parler effectivement... Mais je refuse jamais un peu de compagnie.

Je l'ai fait entrer, car je n'osais pas trop lui dire de s'en aller, et tout comme Zéphyr, il a directement apprécié. Il s'est approché des photos que j'avais récemment accroché.

- T'as deux grands frères ? Y a pas tes parents sur les photos ?

Je m'approchai de lui, pour voir de quel photo en particulier il parlait.

- Pas exactement, j'avoue qu'il fait assez jeune mais c'est mon père. Et a côté, c'est... mon frère..

J'ai eu a mal fou a cracher ce mot. J'avais peur. Peur que la dernière personne a lui avoir parlé était moi. Peur que je ne le revois jamais, qu'il ne découvre jamais Paris avec moi. Et rien qu'en y pensant je me suis remise à pleurer.

- Je n'ai jamais connu ma mère.. bredouillai-je.

- Oh je... vraiment désolé. Je vois que c'était en Russie. Ton père et ton frère doive s'y plaire.

Chacune de ses paroles me rappelaient l'événement qui venait de se passer. Voyant que ses paroles m'atteignaient, il m'a pris dans ses bras pour essayer de me calmer.

- Pardon ! J'ai dis quelque chose qui fallait pas ? Je voulais pas te faire de mal...

Je me suis assise à même le sol et il n'a pas hésité à m'imiter.

- C'est n'est pas de ta faute. C'est une assez longue histoire, mais mon père n'a jamais été présent pour nous. Il travaillait à longueur de journée pour qu'on puisse vivre convenablement mon frère et moi. Je n'y prêtais pas attention avant, mais mon petit frère en question, Alexei, en souffrait. Je l'ai élevé depuis sa naissance, il est vraiment tout pour moi. Il n'avais pas beaucoup d'amis. Il se mutilait un peu avant, généralement quand j'étais encore en cours. Mais depuis que j'ai emménagé ici, il ne voit presque plus notre père, son seul ami l'a complètement abandonné, et moi je l'ai laissé seul là-bas alors qu'il avait besoin de moi...

Kallian me regarde attentivement, ne me coupant pas une seule fois dans mon récit. Alors je continue car j'ai horriblement besoin de me débarrasser de ça.

- Il n'allait plus en cours et ça ne me dérangeait pas tant qu'il faisait attention à sa santé mentale. Il s'est de nouveau mutilé il y a quelque minutes. Et il est dans le coma actuellement...

Ça faisait un bien fou. J'avais besoin de faire sortir ça. Même si le frère de Zéphyr était un parfait inconnu, ça m'a semblé plus simple de tout lui dire.

- Je suis vraiment désolé Elysian... J'espère de tout mon cœur qu'il va s'en sortir.

Il m'a repris dans ses bras et j'ignore combien de temps on est resté comme ça, collés l'un contre l'autre. J'étais bien là. Juste par réconfort.

- ELY !

Surpris par la voix de ma meilleure amie, on se détacha, comme si c'était interdit.

- Oh, je voulais pas vous déranger excusez-moi.

J'essuyai mes larmes pour la je ne sais combientième fois de la soirée.

- C'est pas grave. la rassurai-je. Viens.

Elle s'est assise vers nous et on a commencé à discuter de n'importe quoi. C'était vraiment agréable de discuter avec eux deux, mais il ne pouvaient malheureusement pas rester là éternellement. Zéphyr la première est sortie aussi rapidement qu'elle était venue. Dans tout les cas, je la voyais demain matin, pas Kallian.

- Au fait, on aurait qu'à manger les trois demain. J'ai la même pause que vous.

- Pourquoi pas. acceptai-je en souriant.

Il s'apprêtait à partir, mais il s'arrêta une dernière fois.

- Content de voir que ça va mieux. Si t'as besoin de parler, peu importe de quoi, ma chambre se trouve juste en dessous de la tienne.

Je réalisai enfin à quel point j'avais de la chance d'avoir des gens qui tenaient à moi. Je ne tarda pas à aller me coucher, j'avais bien besoin de repos après cette journée forte en beaucoup d'émotions.

***

Je me suis réveillée une demie heure plus tôt que d'habitude. J'ai commencé cette journée en allant boire un grand vers d'eau. C'est en entrant dans ma cuisine que je retrouva les lettres que j'avais oubliée depuis. Je me rendrais à cette adresse ce weekend, en espérant que quelqu'un puisse me répondre. Alors je nota sur un morceau de papier.

"Trouver l'ancienne maison de ma mère"

Puis je suis passée à autre chose. Je n'ai pas pris la peine de mettre la même tenue qu'hier. Aujourd'hui je voulais juste être confortable. Malgré la tonne d'anti cerne que j'aurais pu mettre, ça se voyais toujours. J'avais toujours les yeux autant rouge. J'ai mis des goûtes.
Ensuite j'ai lu. La journée allait bien se passer. Je n'ai pas ouvert les réseaux sociaux, et ça m'a rendu tranquille. Tout comme hier, Zéphyr est venue me chercher, accompagnée de Kallian et son autre frère.

Ce n'est pas mon style de parler dès le matin. Je suis insociable à ce moment de la journée, alors j'ai enfilé mes écouteurs et ai mis la première musique qui me passa sous les yeux.

~ Elle pleut - Nekfeu

Je lisais en même temps, ce qui m'a semblé durer une éternité. Une dizaine de minutes plus tard, le bus commençait à se remplir. Et tout allait bien, jusqu'à ce que:

- Du Lana Del Rey hein ? J'avoue que même moi j'en écoute parfois.

Surprise, je me retourna et dû, une fois de plus, lever les yeux pour apercevoir Leonardo derrière moi.

C'est vrai que tu as abusé d'une fille ?

Je me retiens de poser la question alors qu'elle était au bord de mes lèvres. Alors j'ai enregistré cette question dans un coin de ma tête.

- Toi ? Du Lana ? Sérieusement.

- Oui moi, du Lana. Totalement sérieux.

C'est vrai que tu as humilié ton meilleur ami Ryle ?

- T'as les yeux horriblement rouge tu sais ? Il s'est passé un truc ?

Les frères Morena étaient déjà descendus, et on ne tarda pas à faire pareil. Je savais que ça me plaisait pas à Zéphyr que je traîne avec lui. Ça n'avait pas l'air de plaire à Leonardo non plus.

- Je préfère pas en parler.

- Aucun soucis, cãrino.

- Je vais rejoindre un pote. m'avertit-il. Au fait, sympa la tenue.

- Oh merci, toi au...

Je me stoppa en remarquant qu'on s'était habillé de la même façon. Il me souris et continua sa route.

Est-ce que je serais vraiment la prochaine Leonardo ?

Je ne voulais pas. Mais je n'arrivais pas à voir le mal en lui pour me convaincre d'écouter les autres. Et si il ne s'agissait que de rumeurs depuis le début ?

Ce matin je commençais par histoire anglais puis deux périodes de math. Et tout allait bien se passer.

First love again Où les histoires vivent. Découvrez maintenant