Chapitre 14

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Je me lève du lit pour me rendre à l'autre bout de la pièce.

- Il est quel heure ?... questionna mon meilleur ami encore endormi.

- C'est rien... Je vais juste boire un peu d'eau.. murmurai-je en espérant qu'il ne se rende pas compte que j'étais encore à deux doigts de pleurer.

J'ai attrapé mon téléphone qui indiquait 4h28 du matin. Je suis sortie de l'appartement, je devais prendre l'air. J'avais plusieurs appels manqué de mon père. Beaucoup. Nan Alexei, tiens encore bon je suis là. Toi non plus t'as pas le droit de me lâcher. Au premier appel, mon père décrocha.

- Est-ce qu'il va bien ?! S'il te plaît... Dis moi qu'il n'a pas encore lâché papa..

- Ely, Alexei vient de se réveiller. Mais je ne peux encore te le passer, ça lui ferait un trop gros choc émotionnel.

Je n'ai jamais autant été soulagée de ma vie. Mais alors au sens propre du terme cette fois ci.

- Merci, merci, merci merci merci... murmurai-je. Rappelle moi quand je peux lui parler d'accord. Je-

- Je peux lui parler ? prononça la voix de mon frère en arrière plan.

Cette fois je ne rêvais pas, c'était bien lui.

- Les médecins ont dit que tu n'étais pas encore suffisamment prêt, tu viens à peine de te lever de ton lit Alexei.

- J'ai besoin de lui parler papa... supplia-t-il.

Pendant qu'ils discutaient, j'ai continué de marcher sans savoir vers où. C'est bon, tout ou presque, venait de se réparer. J'avais encore les larmes au yeux, malgré que personne ne me parlait a l'autre bout du fil.

- Elyyy !!!!!

Je m'effondra littéralement par terre au son de sa voix.

- Alexei.. Tu n'as plus jamais intérêt à me faire un coup comme ça... T'as raison, j'ai mal joué mon rôle de grande sœur.

- Dis pas ça, tu es la meilleure et celle que je voudrais toujours. Au fond, je suis sûre que c'est ta volonté qui m'a sorti de là. Je suis désolé, que tu l'ai pris comme ça mais ce n'est pas du tout de ta faute.

- Tu m'as tellement manqué Alex... J'avais peur de ne jamais te revoir.

Même si ce n'était que sa respiration que j'entendais, ça me suffisait largement. Car ce n'est qu'une fois que j'ai failli le perdre que j'ai senti à quel point je ne pouvais pas vivre sans lui.

- Dis moi que tu n'étais pas seule. Ça se passe bien Paris ? changea-t-il de sujet.

- Oui je me suis faite deux trois amis, et Jonathan, un axolotl.

- Et ce Leonardo ? Il te colle toujours ?

- Euh, oui. Fin il est en train de dormir chez moi... Mais ce n'est pas du tout ce que tu crois ! C'est mon meilleur ami.

- Meilleur ami oui. Les garçons ça n'a jamais été ton truc, mais c'est inévitable. Tu vas finir par tomber amoureuse Ely. Comment ça se fait qu'il soit chez toi même ?

Je lui ai tout raconté. Les cours de français, les avertissements, Leonardo, Zéphyr, Ryle, Kallian, Vale. Je savais que même si il ne comprenait pas grand chose avec tout les noms que je lui donnait, il m'écoutait attentivement. C'est une chance que j'ai, car ce n'est que moi qu'il écoute de la sorte.

- Moi je crois juste que tu l'aime vraiment bien ce Leonardo. Mais je respecte ! C'est ton « meilleur ami ». En parlant de cours, tu fais quoi debout si tôt ?

Je un œil à l'heure. 5h54. J'avais passé autant de temps ici !? Mais c'est que j'ai mon bus dans moins de quarante minute !

- J'avais besoin de prendre l'air après ce cauchemar. J'ai bientôt mon bus aussi. Tu vois ? Ça illustre très bien ma situation.

- Oui oui je vois ça. Allez, va retrouver ton prince. me charria mon frère.

Je savais qu'il n'étais pas sérieux et qu'il respectait le fait que j'ai un meilleur ami, mais ça ne m'a pas lâché jusqu'à ce que j'arrive à mon studio.

Leonardo était vraiment sympa avec moi. Il m'a raconté la vérité sur ces histoires, qui au fond n'était que des rumeurs. Peut-être que je l'aime bien oui. Et puis, autant souffrir que de ne rien ressentir.
Une fois de retour chez moi, Garcia était déjà réveillé, marchant dans tout les sens.

- Putain t'étais où Ely ! Disparais plus jamais comme ça.

Il m'a de nouveau prise dans ses bras, et j'arrivais à peine à la hauteur de son cou. Peut-être que c'était réciproque et qu'il tenait aussi à moi. Je n'en sais vraiment rien... je ne sais plus quoi penser honnêtement. Plus les jours passent plus je me souviens que je viens à peine d'arriver ici. Mais je me rappelle aussi qu'en ce peu de temps, j'ai rencontré ma meilleure amie, appris que mon père n'était pas mon père, rencontré Leonardo, Killian Ryle Vale... Et dire que je venais juste étudier...

- Je voulais pas te faire peur désolé, mais on a plus qu'une demie heure avant le départ du bus. Faut que, j'aille me préparer.

- Bien sûr vas-y.. Je vais t'attendre.

Je l'ai laissé seul un moment pour le rendre dans ma salle de bain. Qu'est-ce que je suis en train de ressentir ?

C'est le premier garçon avec qui j'ai dormi.

Et je ne sais pas quoi en penser. Il aurait pu se passer n'importe quoi, d'après toutes les rumeurs qu'on m'aurait raconté, et pourtant, rien. Alors peut-être que je pourrais laisser mes barrières un moment juste pour pouvoir profiter du moment présent.

***

J'étais assise au dernier rang en compagnie de Leonardo. Juste en sa compagnie et pas celle de tout ses autres « amis ».  Nous étions en cours d'histoire, la matière que je détestait le plus. Je n'ai jamais eu ne serait-ce qu'une bonne note là-dedans dans toute ma vie. Alors j'en ai profité pour sortir mon journal et y écrire quelque chose.

" Je ne sais plus trop quoi faire honnêtement. Je ne sais pas si je l'aime. Notre amitié est très bien comme ça, mais je ressens quelque chose de plus en sa compagnie. Quelque chose qui m'attire vers lui, mais aussi qui m'éloigne de lui. Je pense que si on ne m'aurais pas raconté tout ça dès mon premier jour, ça aurait sûrement été très différent. On aurait sûrement pu commencer bien autrement. Je suis vraiment perdue, je sais pas si je t'aime ou pas Leonardo..."

- Je vois que t'écris à propos de moi... J'aime bien.

J'ai instantanément refermé mon cahier. Je ne pensais pas qu'il allait lire !

- Qu'est-ce que t'as lu ?

- Rien rien juste mon nom, c'est si personnel que ça ?

Je lâcha un immense soupir. D'accord ça va, il ne savait pas.

- Nan nan c'est rien d'important du tout. On est en train de faire quoi là ?

- Guerres mondiales. Tiens je t'ai copié tes feuilles.

Oh, euh merci ? C'est ce que j'aurais voulu lui dire, mais rien n'est sorti.

Il ne méritais pas toute cette haine. Leonardo m'a prise sous son aile dès mon premier jour, il ne m'a jamais rien fait de mal. Les deux semaines dans lesquelles il devait sortir avec moi pour me tromper son passée depuis un moment.

Mais puis-je vraiment baisser mes barrières maintenant alors que si je le perd, je perd tout ?

First love again Où les histoires vivent. Découvrez maintenant