Chapitre 12

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- Ça va aller Ely... m'encourage ma meilleure amie.

J'ai dû me battre avec moi même pour sortir chaque matin et me rendre à l'université. J'avais vraiment cette gueule atroce de la fille qui avait passé le weekend à faire la fête, et pourtant je n'avais rien fait d'autre à part rester dans mon lit le reste du dimanche.

Une fois dans le bus, ils s'assirent les trois, Zéphyr, Kallian et Lucas sur une place à quatre avec une autre inconnue, ce qui a le don de m'énerver encore plus. Je dois donc me déplacer jusqu'à lavant du bus pour me trouver une place, seule. Je sors mon livre et me replonge instantanément dedans.

Quand je lis ça éteint tout ce qui est autour de moi, je n'appartiens plus au monde extérieur. Ça me change les idées, mais par dessus tout, ça me calme. Au bout de quelques arrêts, Leonardo monte et s'assied à côté de moi. Il ne dit rien et c'est tant mieux comme ça. Comme s'il arrivais a capter mes émotions alors qu'on ne se connaît pas du tout. J'ai eu de la chance de tomber sur ces gens là en arrivant ici.

Comme tout les jours depuis deux semaine et demie, je descend à l'université de La Sorbonne et me dirige vers ma salle principale, accompagnée de mes deux meilleurs amis. Plus personne ne s'intéresse à moi comme à mon premier jour ici, et c'est enfin bien. J'ai enfin ce que je veux. Toute la journée est passée sans que Garcia de m'adresse la parole, ce qui m'a étonnée vu qu'il passait littéralement tout ses cours à me parler. Aujourd'hui il demeurait silencieux, et ça m'a interpellé.

Peut-être que j'avais fait quelque chose. Mais avec un peu d'attention je remarqua que ce n'étais pas que moi qu'il évitait, mais tout le monde. Il était peut-être juste de mauvaise humeur, comme moi. On a continué de s'éviter, jusqu'au cours de littérature.

On s'est retrouvé côte à côte, et ce n'est que là que je remarqua qu'il m'avait beaucoup manqué. Oui il est insupportable à parler en permanence, mais je m'y suis habituée, et ça me fait bizarre de retrouver des cours silencieux.

- Comme je vous l'avais dit, vous avez encore les deux périodes d'aujourd'hui pour organiser votre roman, et à partir d'ici vous continuerez ce travail chez vous. nous informa la prof. Je vous conseille honnêtement de vous y mettre et de ne pas attendre la fin de l'année.

Je me pencha pour chercher mon cahier dans mon sac, quand je vis que c'était ça que j'avais oublié. Super.

- On a qu'à prendre le mien. suggéra Leonardo.

Sa voix... Elle aussi m'avait beaucoup manquée.

- Euh ouais. Mais d'abord il nous faut une idée. Tu préfère la fantaisie ou la romance ? Ou alors les romans policiers ?

- Les livres où il y a de l'action. répondit-il. Et toi tu préfère quoi ?

Il me tendis son cahier de français. Je tourna les pages pour en trouver une libre, mais elles étaient toutes remplies de dessin plus incroyable les uns que les autres. C'était vraiment lui qui avait dessiné ça ? Comme si il avait emprisonné des moments de sa vie sur papier. Mais soudainement, il m'arracha le cahier des mains et le tourna directement vers une page vide.

- Moi je préfère plutôt les classique, ou alors les romances... dis-je sans comprendre ce qui venait de se passer.

- Écrivons une romance dans ce cas. T'as des idées ? m'agressa-t-il presque.

- Pas pour l'instant, mais t'es sûr que tout vas bien ?

Ce devais être ma trentième fois de la journée que je lui posais exactement la même question. Il devait probablement en avoir marre.

- Oui, ça va très bien Elysian.

- Je sais que nan, et je vais pas te juger par rapport à ce que tu vas me dire. Juste, sincèrement, qu'est-ce qu'il y a Garcia ?

Il laissa échapper un petit rire, comme pour se moquer de moi.

- Je vois pas pourquoi t'insiste tant. T'as très bien entendu ce qu'on dit sur moi, alors pourquoi tu continue de traîner avec moi ?

- Parce que t'es mon meilleur ami. J'entends très bien ce qu'ils me disent mais ce n'est pas pour autant que je les écoutent. Raconte moi tout.

À cet instant, il me fixa avec surprise. Il s'attendait à quoi en même temps ?

- C'est assez long à expliquer honnêtement, il faudrait remonter loin dans l'histoire..

- Ça a vraiment l'air de me déranger ? On a qu'à commencer ce roman ce weekend, parce que ça va pas le faire si t'es comme ça.

- D'accord d'accord Ivanovitch. Tu vois Ryle ? Tout le monde se dit que c'est mon meilleur pote, mais au fond c'est la personne que je déteste le plus dans cette uni.

Quoi ? Mais pourquoi ?

- Tout ce que t'entend sur moi, c'est de sa faute. C'est lui qui balance toutes c'est rumeurs.

- Même celle comme quoi tu aurait abusé d'une fille ?

- Oui, mais il y a une part de vérité là dedans. La fille en question c'était juste ma cousine, et en gros elle était sortie un soir avec ces amies, et je me suis dit qu'elle avait 19 ans et que je devais lui laisser un peu de liberté. Mais en rentrant en pleurs j'ai insisté pour qu'elle me dise ce qu'il c'était passé. C'était à l'époque où il étaient encore en couple, et c'est Ryle qui a abusé d'elle. Elle a fini enceinte et je l'ai encouragé à rentrer en Colombie auprès de ses proches.

- Mais quoi ? Pourquoi ton meilleur ami t'aurais fait ça ?

- Parce que je lui ai brisé le cœur à ce con. Mais ça remonte à tellement longtemps que j'ai peur d'y passer la journée.

- J'ai la journée entière devant moi Garcia.

Son sourire enfantin réanima ma journée. Je savais qu'il n'était pas si horrible que tout ce qu'on me faisait croire. Et évidemment, on a pas écrit un mot de toute l'heure.

Leonardo Garcia, m'a raconté comme quoi Ryle Desarzen et lui ont toujours été meilleurs amis d'enfance, jusqu'à ce que son ami prenne conscience de son homosexualité. Et pendant 13 longues années, Ryle était fou amoureux de Leo. Et lors d'une soirée de fin de lycée, sous l'influence de l'alcool, il l'a embrassé. Mais en lui annonçant le lendemain que tout ça ce n'étais qu'une erreur, il a décidé de lui pourrir la vie jusqu'au bout. Sauf que sans Leonardo, Ryle ne valait plus grand chose.

- Et ça c'est un peu calmé quand il est tombé amoureux de Zéphyr, ta pote. Ils se sont mis ensemble, mais il a fallu qu'elle tombe amoureuse de moi après ça, comme si je l'avais choisi quoi. Depuis, il va beaucoup trop loin.

Assis sur les marches pas loin de l'arrêt de bus, Leonardo finit de me raconter son histoire. Il se sent coupable pour ça. Car très souvent, même après des grandes disputes, les inséparables ne se séparent jamais.

- Il essaie d'éloigner tout le monde de moi, puisqu'il est l'un des seuls à savoir que je suis monophobique. La peur de me retrouver seul. Rigole pas, je t'assure que c'est une vraie phobie, et pas juste parce que je suis narcissique. N'empêche, ça fait vraiment un bien fou de discuter avec toi.

- Ça te dirait qu'on aille chez moi d'ailleurs ? Rattraper tout ce qu'on a perdu.

- Je te suis.

Puis finalement j'allais beaucoup mieux. Malgré les appels répétés de mon père depuis samedi, j'avais un mood plus ou moins agréable. Mais restait-il que la vie d'Alexei n'était pas totalement certaine.

First love again Où les histoires vivent. Découvrez maintenant