Chapitre 9

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Je m'étais réveillé, j'étais dans de l'eau, je flottais à la surface et j'étais nue.

Mais pour le moment ma nudité m'importait peu, seul le sentiment de bien-être comptait le plus.

Face à moi : le ciel et son immensité, le ciel bleu, le bleu humain, était-ce un mirage ? j'étais dans mon monde ?

Je n'entendais rien, j'étais bien, apaisé, détendue.

L'eau me procurait la sensation des bras de ma mère, je m'y sentais en sécurité.

Non.

Ce n'était pas normal.

Quelque chose n'allait pas.

Je m'étais fait violence, et je m'étais relevé dans l'eau.

J'étais dans une sorte d'immense bain à toit ouvert, et lors de ma reprise de conscience, tous les sentiments de bien-être, de relaxation, avaient disparu.

Une seule émotion me traversa parmi le flot incessant de questions et de doutes : June.

Je pleurais, silencieusement, seule dans cette eau, je pleurais June, son absence.

Je pleurais, parce-que la réalité m'avait rattrapé dès le moment où j'avais repris conscience, je n'étais plus dans mon monde à présent.

J'étais dans le leur.

Dans leur enfer.

Une créature était entrée, je ne l'avais même pas regardé, elle m'avait parlé, dans ma langue aussi mais je ne l'écoutais pas.

L'instant d'après j'étais dans les airs, et j'atterrissais à côté d'elle.

Ils avaient tous ce putain de pouvoir.

Une petite créature d'environ un mètre soixante, avec des cheveux rabattus en un chignon.

En y réfléchissant, ces créatures nous ressemblaient beaucoup, ils avaient les mêmes habitudes que nous, ne serait-ce que par l'apparence, beaucoup de femme de mon monde avaient l'habitude de faire des chignons.

La question est, qui est arrivé avant qui ?

Je veux dire, Est-ce que deux races différentes sur le point génétique peuvent avoir les mêmes habitudes ?

Elle m'enveloppa d'une couverture d'une douceur extrême et m'assit sur une chaise face à un miroir, ce qui mit un terme à mes pensées.

Elle allait s'occuper de moi, prendre soin de moi ?

Depuis combien d'année je n'avais pas pris soin de moi ? je ne m'en rappelais plus, dans mon quotidien, seul m'importait de ramener assez d'argent pour me nourrir, Luc sa famille et moi.

Je n'avais rien dit.

Je me laissais faire.

J'avais le visage rouge et des brûlures apparaissaient aux extrémités de mon front : la boue, douloureux souvenir avec June.

Je ne voulais pas me regarder, je ne voulais pas me rappeler pour le moment, je devais prendre des forces pour la venger, alors j'avais poussé le miroir, un peu trop vite, il était tombé et s'était brisé sur mes pieds.

Pieds que j'avais désormais en sang, je m'en foutais, j'étais en train d'enlever les débris de verres lorsque, dans mon action précipitée, je me suis blessé la main, à présent du sang coulait à flot.

Je n'avais pas prêté attention à la bête, mais quelque chose me disait qu'il fallait que je fasse attention à elle.

J'avais relevé doucement ma tête vers elle.

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