RIM

Chapitre 43

Je poussai un cri et cherchai un linge afin de cacher ma nudité.

Il me regarda, et un vif éclair passa dans ses yeux.

Il tira sur le linge que j'avais sur ma poitrine et j'étais ainsi offerte à lui, dévoilant mon intimité la plus pure.

Il s'assit sur le lit, face à moi, et il regarda mon corps, longtemps, sans rien dire, sans aucune expression, presque comme si, il en découvrait un pour la première fois.

Il passa son doigt sur l'ancienne marque déposée par son frère, l'empuse.

Il insista dessus, jusqu'à appuyer fort, je ne disais rien.

J'étais presque sûr de l'avoir cernée, la douleur et la souffrance l'excitait, je ne voulais pas lui faire plaisir.

-ça à dû te faire mal cette marque dit-il, presque nostalgique.

-Non.

C'était vrai, je n'avais pas eu mal, sur le moment j'étais trop occupé par l'orgasme que j'avais pour différencier mon plaisir intime d'une morsure rapide.

-N O N ?

J'ai vite relevé la tête vers lui, cette voix, ce changement d'intonation, je sentais qu'il allait se transformer, qu'il allait redevenir la créature.

Ses yeux avaient changé de couleur, délaissant le beau vert pour du noir, la couleur de la mort, ses dents avaient fait leur apparition elles aussi.

Et dans le plaisir individuel et égoïste, dans l'excitation du moment, et pour les futures fois, sans me demander, venant d'une réflexion unilatérale et par instinct, il avait mordu mon sein, juste au-dessous, sur mon cœur, sur les anciennes traces de son défunt frère, j'avais vu ses dents devenir pointues, j'avais vu sa mâchoire se déformer sous une transformation monstrueuse, il m'avait mordu.

Mal.

Une douleur aiguë, comme si on me transperçait mon corps entier, j'avais mal, si mal que je pensais mourir de cette douleur.

Je m'étais écarté de lui tant bien que mal, et j'étais tombé du lit, me tenant le sein, essayant d'essuyer la plaie où le sang s'écoulait.

Je l'ai regardé en pleurs, il était sur le lit nu et avec une érection, il me regardait, les yeux brillants, il a levé les bras au ciel et à attendu.

Pendant de longues secondes, en vain, secondes qui m'ont permis d'aller à l'opposé de lui dans la pièce, je me suis recroquevillé, je tentais d'appeler X à l'aide, mais silence encore et toujours.

BOUM.

J'ai délaissé ma plaie pour regarder d'où venait ce bruit : Fâl, il avait donné un coup contre le mur, il s'avançait vers moi d'un air véritablement dangereux.

-T U ... S E N S .... Q- ... Q- .... Q U E L Q U E ... C H O .... S E ... T O I ???????

Je le regardais droit dans ses yeux couleur mort :

-je sens oui ! bien sûr ! j'ai vraiment mal ! je pisse le sang !

Il regarda ma plaie d'un coup d'œil, et s'abaissa à mon niveau, l'heure qui a suivi, il l'a passé à me mordre le corps entier, ne me laissant pas une minute de répit.

Je ressentais chaque morsure dans ma chair, au début, ma peau ne le laissait pas faire, je pouvais sentir ses dents pointues qui essayaient de la perforer.

Je sentais à chacune de ses morsures de l'espoir, l'espoir que l'empuse nous unisse, l'espoir qu'il gagne en puissance, l'espoir que lui aussi puisse avoir cette lueur rouge si rare.

Il n'avait pas de couleur.

C'est vrai ! je n'avais jamais vu la couleur émaner de lui, même lorsqu'il a tué Baal, aucune couleur autour de lui !

Ce n'était pas cohérent.

C'était son point faible ?

" Cette lueur était une légende.

Nos pouvoirs sont tous des lueurs, nous en avons qu'une seule, moi c'est la jaune, seul Baal en a quelques-unes étant donné que c'est le roi, mais il n'a pas la rouge.

Personne n'a la rouge, aucun démon, tu comprends ?

Seuls les démons originels l'avaient, et encore, seulement un, Abyss.

C'était le roi des démons, le démon le plus puissant, celui qui a vécu le plus longtemps, il nous a créés, il nous a donné vie.

Abyss, le père de Baal.

La lueur rouge, c'est la plus puissante des lueurs, tu détiens-là pour une humaine, enfin un démon, enfin, à présent tu es mi-humain, mi-démon."

C'étaient les paroles d'X, je me souviens maintenant.

Ce que je ne comprenais pas, c'était pour quel raison Fâl n'avait pas de lueur.

Si Baal était le fils d'Abyss, alors Fâl devrait aussi l'être ?

J'en étais arrivé à la conclusion sommaire que Fâl n'était pas ou était le frère le Baal, et finalement, cela importait peu.

Une seule chose prévalait sur les autres, il ne possédait pas de lueur.

Cela voulait dire, qu'il n'était pas intouchable, qu'on pouvait le tuer.

X, tu m'entends ? je t'en supplie X écoute moi.

Je lui avait raconté ma théorie, même s'il n'avait pas répondu à mon appel.

J'espérais qu'il avait tout de même écouté ce que j'avais à lui dire.

Je ne sais pas réellement ce que j'espérais, peut-être une révolution des ultras et des autres démons ?

Je ne sais pas, mais si je pouvais ne serait-ce qu'implanter une graine de rébellion dans leurs esprit, alors j'allais le faire.

C'est là que j'ai compris que l'empuse ne m'avait pas atteint, et que lui non plus, de facto, il ne pouvait pas gagner en puissance.

Alors, le pire serait à venir, je lui serais dans ce cas, complètement inutile.