Chapitre 33

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Et dans le silence des autres démons présents dans cette grotte maudite, il m'a laissée tomber de ma hauteur jusqu'à heurter le sol dur de la grotte.

Puis il a grommelé un ordre que je ne pouvais pas comprendre, un son grave, et l'instant d'après nous n'étions que nous deux dans la grotte.

Je ne t'abandonne pas, soit douce et gentille avec lui, crois-moi il a besoin de toi.

X m'avait laissé sur ces paroles et avait rejoint le groupe qui quittait la grotte.

J'ai regardé Baal, Il s'est jeté sur moi d'un coup, si vite que j'ai cru qu'il allait me dévorer.

Mais alors que je voyais sa main se rapprocher bien trop vite de mon visage, il m'a caressé la joue et m'a dit :

-Comment tu te sens ? je ne t'ai pas fait trop mal ? Je suis désolé Rim, si désolé, crois-moi, je devais faire semblant, porter ce masque, ce foutu masque de dur à cuire.

Il accompagnait ses paroles de baisers sur mon front.

Je me suis écarté de lui, je n'y comprenais plus rien, il ne devait pas être en colère ? Il aurait toutes les raisons de l'être.

Il m'a récupéré une nouvelle fois dans ses bras, et a cligné des yeux.

La seconde d'après nous étions dans une chambre, sur son lit.

Là, il s'est écarté de moi avec une douceur sans faille, et une nouvelle fois, il s'est confondu en excuse.

Cette nuit-là, nous avons beaucoup parlé.

J'ai appris qu'après ma fuite, il était redevenu un démon comme un autre, certes il restait un Ultra, c'est-à-dire un démon qui était fort en puissance, mais il n'était plus roi de ce monde, quelqu'un avait profité de sa faiblesse pour s'emparer du pouvoir.

Et lui, que je pensais si fort, si puissant, si violent et si indifférent à mon égard, est devenu une brebis après ma fuite.

Je n'en croyais pas mes yeux.

L'empuse.

L'empuse l'avait rendu faible et désemparée, mon absence, ma fuite, lui avait enlevé le peu de force qui lui restait.

Alors, après des jours et des jours sans réaction, et malgré les critiques acerbes de son gouvernement, il n'avait rien fait.

Il n'avait pas envoyé de soldats pour me ramener.

Il n'avait pas puni les gardes chargés de me surveiller.

Il errait dans les couloirs de son palais sans but ni émotion.

L'empuse lui grignotait son cœur, le laissant sans vie.

Alors, au fur et à mesure de son état passif, les autres démons n'avaient plus peur de lui, au contraire, lui qui évoquait le respect et la puissance quelque temps de cela, n'était plus rien désormais.

Alors, doucement, dans un murmure des caves du palais, à l'abri des regards indiscrets et du peu de soldats restés fidèles au roi, un autre, avait su tirer son épingle du jeu.

Un autre avait pris l'ascendant, un autre avait pris sa place, sa place de roi.

Fâl.

Fâl, le démon destructeur.

Lorsqu'il avait prononcé ces mots, il avait regardé à gauche et à droite, et avait murmuré, de peur de se faire entendre, dans un souffle : Fâl, mon propre frère.

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