Chapitre 8

16 3 0
                                    


Mon regard atterrit machinalement sur la chaise, non, sur le trône qui était en face de moi, c'était la pièce maîtresse de la salle.

Il était positionné à une place qui indiquait que la personne assise dessus était importante, très importante.

Une créature était assise dessus.

Irréel.

Il avait l'apparence d'un homme, aucun détail ne pouvait le différencier d'une bête, il était parfait, des mensurations certes surhumaines, mais, il n'en restait pas moins, humain.

De long cheveux ébènes ondulés, une bouche charnue, un nez fin, des yeux en amande, une peau parfaite, cette créature avait tous les attributs pour la séduction, il semblait être né pour plaire, pour séduire.

Et ses yeux, je n'avais pas de mots pour les décrire, des yeux verts, oui, c'étaient ses yeux verts qui le trahissaient, ils étaient d'un vert si clair que c'était inhumain, impossible d'avoir de tels yeux.

Oui, ce n'était qu'une créature qui prenait l'apparence d'un homme, en dehors de ce physique, ça restait une putain de monstre, un putain de démon.

Il s'était levé et avancé vers moi, j'étais toujours assise, j'allais me relever pour l'affronter mais une force invisible s'exerçait sur moi et me maintenant en position assise, nul besoin de savoir qui exerçait cette pression : X.

Le démon était à présent face à moi, et la seconde d'après, la salle, noire de bêtes, était vide.

J'avais le cœur qui battait, vite, très vite, trop vite, je craignais de frôler la crise cardiaque, ou alors le malaise, mais aucun de ces deux n'étaient viable pour moi.

Je devais me relever, je devais me battre je devais : impossible de bouger.

X était toujours là, je ne le voyais pas, je ne pouvais même pas tourner la tête tant la pression était puissante.

Il fallait que je me calme, immédiatement, ou l'issue serait fatale pour moi.

J'avais fait le vide tant bien que mal, j'avais refoulé tous mes sentiments d'angoisses et d'insécurités.

J'inspirais et j'expirais doucement, ramenant mon rythme cardiaque à une vitesse lente, très lente, proche d'un arrêt cardiaque.

Le démon arqua un sourcil dans ma direction, pouvait-il sentir mon cœur ralentir ? surement, après tout, la question était de savoir ce qu'ils ne pouvaient pas faire ces démons de l'enfer, ces prédateurs.

Il se baissa à mon niveau, mais même à ce stade il était trop grand, alors il s'agenouilla donc devant moi.

Il avait une aura, une aura puissante, effrayante, imposante, je pouvais la sentir.

Il leva sa main ornée de griffe sur mon visage, il voulait me toucher, impossible !

J'avais écarté ma tête sur le côté gauche, j'avais eu du mal, beaucoup de mal, mais je m'étais concentré, sur-concentré même, pour me défaire de cette putain d'emprise de X.

Faire le vide,

Inspirer et expirer,

Ramener mon rythme cardiaque à une vitesse lente, très lente.

J'y étais arrivé !

Avec de la concentration mentale, j'avais réussi à me défaire, seulement la tête mais c'était déjà pour moi, une victoire.

Le démon arquait ses deux sourcils à présent, accompagné d'un froncement de sourcil.

Il pouvait voir que j'avais réussi à me défaire partiellement de la pression de X ? bien sûr !

Ses yeux, ses putains d'yeux, ils étaient hypnotisant, je n'avais pas d'autres mots à l'esprit, magnifique.

Ce fut la dernière chose que j'ai pu voir avant de m'endormir de fatigue.

Je n'ai pas pu voir, le sourire de satisfaction de X qui était dans mon dos, ni le sourire plus qu'intéressé du démon face à moi.

Seulement deux yeux verts translucides, désireux de me lire, de lire mes pensées les plus profondes.

Désireux de me manger ? et puis, plus rien.

Il ne restait que moi et moi-seule, face à mes pensées et face à mes amies qui n'avaient pas pu atteindre ce nouveau monde, parce qu'elles ne s'étaient pas laissées faire.

Elles s'étaient battues, finalement, moi je n'avais fait que suivre.

Excusez-moi d'être aussi lâche.

RIMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant