Chapitre 39

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Alors, doucement, et horrifié, j'ai commencé à baisser la tête sentant mon cœur battre plus fort dans ma poitrine.

Les larmes commençaient à me brûler au bord des yeux, je redoutais tellement fort, ce que j'allais découvrir quelques mètres plus bas.

Impuissante.

C'était l'état dans lequel j'étais.

De la vision du miroir terrifiant, je suis passée à celle du mur en face de moi, de cette vision, j'ai continué de baisser la tête, doucement, redoutant la vision que j'allais avoir en face de moi.

Mon souffle se faisait court, et j'avais les mains qui tremblaient.

J'ai enfin posé les yeux sur l'objet de ma terreur.

Et je l'ai vu.

"Ses iris aussi noirs que la nuit, semblait être capable de capturer les âmes et de les avaler dans un puits sans fond, lui, il ne cherchait pas à sonder la personne, non il cherchait seulement à engloutir les âmes, à les ingurgiter dans une dévorante obscurité infinie.

Ses iris aussi noirs que la nuit, et la peau les entourant, complètement flétri et terne.

Ses iris, ses yeux couleur mort, essayant de s'échapper de leur cavité tant l'excitation devait lui être incommensurable."


M A .. D O U C E

La même vision d'horreur, son visage complètement désarticulé.

Mon cœur a raté un battement, peut-être même plusieurs d'affilées.

Des larmes ont commencé à couler sur mes joues, dévalant mon visage pour atterrir sur mon visage, je ne savais même pas qu'on pouvait pleurer de peur.

- O U I ...... C - C  'E S T....   C E..  G E N R E ... D E ...  V I S A G E .... Q U E.. J A I M E ... V O I R

Il était en train de me toucher le visage, je sentais ses doigts fin effleurer chaque partie de mon visage, tantôt il pinçait mes joues, tantôt il me griffait le front, je ne comprenais pas son but.

Voulait-il me faire peur ? c'était le cas bordel ! j'étais morte de peur

Non

Ce n'est pas ça, je sentais que ça n'avait rien à voir avec ça, il voulait me toucher, comme on toucherait un animal en cage.

A L O R S....... C A ... F-F A I T.....   Q U O I..... D ' Ê T R E.. U N E.......S A L O P E....... .........D' H Y B R I D E ?


Il ouvrit grand ses yeux, à tel point que j'ai cru qu'ils allaient tomber de leur orbite et en une fraction de seconde, il entra dans ma tête, dans mes pensées, dans mon âme.

L'avaleur d'âme.

Je ne l'avais pas bloqué, je ne l'avais pas vu venir.

Il était fort, très fort, puissant.

C'est comme s' il m'avait éteint, comme si j'avais les yeux fermés, et que je n'entendais plus rien, le vide, le néant et le silence.

La mort, peut-être ? c'était donc ça ?

Le silence, je ne voyais plus rien tout était noir.

Etais-je coincée dans mon propre esprit où étais-je dans une pièce avec une lumière inexistante ?

Il fallait que je me concentre, que je trouve un échappatoire.

Faire le vide,

ne penser à rien,

se focaliser sur son corps et seulement son corps,

le conceptualiser dans les moindres coins et recoins,

prendre conscience de chaque particule présente en nous,

se polariser en particulier sur sa respiration,

suivre son souffle s'écouter,

écouter son corps.

Mes yeux étaient enfin ouverts !

Noir, tout était noir, comme si j'étais au fin fond d'une grotte.

Je mettais les mains devant moi pour avancer, mais je ne pouvais rien toucher.

Comme si, à chaque fois que j'allais toucher une surface, le mur s'écartait de moi.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée dans cette noirceur, mais au bout de longues heures j'ai décidé de m'asseoir.

Habituée à la noirceur, mes yeux n'ont pas de suite vu la lueur au loin.

Au fond, tout au fond, il y avait une lumière rouge qui virevoltait de gauche à droite.

Ma lueur ? c'était elle ??

Je me décidais à avancer, au début doucement, regardant à droite et à gauche : tout noir.

Et au fur et à mesure que je m'avançais la lueur reculait, à tel point que je devais à présent plisser les yeux pour la voir.

Alors, n'ayant pas d'autres idées à l'instant, j'ai couru, j'ai couru de toutes mes forces vers cette lueur, cette source d'espoir, peut-être ?

Arrivée à une vingtaine de mètres de là, je me suis rendue compte que c'était une lanterne ayant une lumière rouge qui virevoltant de gauche à droite, je la voyais parfaitement à présent, oui !

Ma respiration se coupa lorsque je vis un petit garçon qui tenait la lanterne.

-Qui es-tu, et où sommes-nous ? dis-je doucement, presque imperceptible

Il continuait de sauter de gauche à droite, entrainant avec lui cette putain de lanterne, il chantait à tue-tête une chanson qui m'était inconnue.

" Je suis le petit garçon des ténèbres, TADA TADA

Je rôde ici tout seul comme une âme en peine, TADA TADA

Je donne toujours mon aide aux humains, TADA TADA,

Je connais une belle histoire, TADA TADA

Une belle histoire, avec comme fin la mort, TADA TADA "


-Eh petit ! tu m'entends ? dis-je en chuchotant


La fin est belle, tellement belle, quand vient la mort, TADA TADA

"La mort elle est tellement belle quand elle approche, TADA TADA,"


- Eh ! écoutes moi putain ! où on est ???? dis-je en criant cette fois, perdant patience.


"Elle est à cotée de toi, TADA TADA"

Il s'était arrêté et avait penché la tête sur le côté, sans bruit à présent il me fixait d'un immense sourire flippant sur ses lèvres.

La lanterne toujours entraînée par ses mouvements quelques instants plus tôt, se balançait toujours dans le même bruit de cliquetis.

Puis plus rien, le silence.

Et toujours ce sourire flippant sur ses lèvres.

RIMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant