Chapitre 27

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FAIS CHIER !

C'était finit, c'était une question de temps, le délai comprit entre l'arrivé sur les lieux de la police, et le temps que j'avais à disposition pour aller dans la réserve, tout n'était qu'une putain de question de temps.

La policière qui avait crié quelques secondes plus tôt, avait le bout de son arme pointé dans ma direction me hurlant de me mettre la face contre terre avec les mains dans le dos.

J'ai fait exactement ce qu'elle m'a dit de faire, je me suis donc agenouillé dans un premier temps pour finir dans un deuxième, la face contre terre, mon nez s'écrabouillant contre le sol sale du magasin, essayant tant bien que mal de faire tenir mes mains dans cette position.

-Quel exercice difficile ! dit un autre policier rentrant à présent sur les lieux, je pouvais sentir qu'il souriait à ma vue grotesque.

J'ai alors tourné ma tête vers lui, et j'ai senti au fond de moi qu'il n'avait pas l'air d'être un humain, comme si je pouvais sentir en lui, une lueur démoniaque.

Parfait, il était trop parfait, le genre d'homme qui ne laisse personne indifférent.

Lorsqu'il s'est avancé pour m'aider à me relever, j'ai vu le regard enivré de sa coéquipière.

-Agent Min, mettez en garde à vue le cambrioleur, je vais venir l'interroger dès lors que j'en aurais fini avec Madame.

L'agent Min s'exécuta sans poser de questions et sans quitter des yeux son agréable collègue.

Il lança un regard plus qu'interrogateur vers l'ex-cambrioleur qui était ko quelques mètres plus loin.

Il devait, à raison, se demander ce qu'il avait vécu auparavant pour se retrouver comme ça.

Mais il ne posa pas de question, du moins pas de suite.

Il me tendit sa main, que je pris avec grand plaisir, me retrouver dans cette position même si cela n'avait duré que quelques minutes, ça m'avait fait souffrir.

-Procureur Park, et vous ?

-Rim dis-je tout en tapant mon jean encore couvert de poussière du sol.

Il me regarda de haut en bas d'un air curieux, interrogateur puis revint à mes yeux attendant une réaction de ma part.

-Vous voulez que je vous raconte, c'est ça ?

-Ce serait aimable, effectivement.

Alors j'ai pris une longue inspiration et j'ai tout raconté du début à la fin, en évitant les passages de mes pouvoirs bien entendu.

-Les caméras dans l'angle fonctionnent ?

-NON !

Merde! J'avais réagi trop vite.

Il me regarda avec curiosité.

-Enfin, je crois que je suis un peu secoué de ce que je viens de vivre, excusez-moi, je voulais dire que justement elle est hors service, elle ainsi que les autres dans le magasin, le propriétaire avait pris rendez-vous la semaine prochaine pour les faire réparer.

Il acquiesça et finit de noter les informations sur son calepin, puis il me tint un bout de papier avec son numéro griffonné dessus.

Il avait tenu à me raccompagner en voiture, et il n'avait pas insisté quand je lui avais dit que je ne voulais pas aller à l'hôpital pour me faire examiner.

Mon patron m'avait appelé pour me donner ma semaine, et j'avais prévu de passer prendre des nouvelles du nouveau le lendemain à l'hôpital.

Après tout, il avait cherché à me défendre.

Depuis le début de la soirée et après ce qu'il m'était arrivé, quelque chose me tracassait, un élément important, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.

Ce n'est que plus tard, quand le sommeil à finit par me gagner, à quatre heures du matin, que je me suis demandé, pourquoi le procureur de la région était-il venu en personne ?

Généralement c'était plutôt les agents qui étaient en service à proximité qui se déplaçaient alors, pourquoi le plus grand des pontes avait tenu à se présenter à moi, ce soir-là.

Ce n'est que lorsque j'ai réalisé qu'il n'a pas eu besoin que je lui donne mon adresse pour me raccompagner que j'ai su que quelque chose se passait.

Le gouvernement savait-il quelque chose à propos de moi ?

L'affaire était-elle si importante qu'il fallait que le procureur se déplace en personne ?

Alors, cette nuit j'ai pris une décision, au petit matin, j'irais au magasin supprimer la vidéo de la veille, dans le doute, je devais l'effacer au cas-où l'enquête nécessiterait des recherches plus poussées, et après j'irais voir le nouveau à l'hôpital, il m'intriguait et je lui devais des excuses.

Après ça, je mettrais les voiles, le plus loin possible, et je recommencerai ma vie, pour la troisième fois que j'espérai être la dernière.

RIMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant