Chapitre 34

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Sur ces mots prononcés, la porte de la chambre s'est brisée en mille morceaux et un démon est apparu, le sourire aux lèvres formant presque une grimace, il semblait fier de son entrée fracassante.

Je n'ai pas entendu ce que l'intrus a dit, j'ai seulement vu Baal reculer et tomber du lit tant il avait eu si peur.

Je ne l'avais jamais vu dans cet état.

A dire vrai, il semblait effrayé.

Sa chute à beaucoup fais rire l'intrus, il riait à gorge déployée, montrant ainsi deux rangées de dents sur la partie supérieure de sa mâchoire, des dents saillantes et pointues mais surtout, pourries.

Toutes pourries sans aucune exception !

Et ses lèvres, de si fines lèvres si pâles et blanchâtres !

Leur taille et leur couleur donnaient l'impression qu'elles allaient se disloquer à tout moment, comme si, ce corps n'était plus alimenté.

Comme si, ce corps était mort.

Il était grand de taille, et avait de longs cheveux bruns détachés dans le dos, mais je n'arrivais pas à quitter des yeux sa mâchoire d'animal sauvage.

Il me faisait peur, j'étais horrifiée, ce maudit rictus malveillant.

Je suis restée là, ne sachant pas quoi faire, comme subjuguée par la situation, voyant Baal se recroqueviller dans un coin de la chambre, et le démon toujours dans l'entrebâillement de la porte.

- A L O R S ..... C ' E S T ....T O I ....   L A ..... F A M EU S E ..... E P O U S E ?

Une voix grave, une voix qui me faisait frissonner de peur.

Il avait pris le temps de mettre un temps d'arrêt entre chaque mot, ce qui donnait un ton plus effrayant. A l'entente de ce son je me suis dit qu'avec ce démon, j'aurais droit à un nouvel enfer.

Un véritable enfer.

je le regardais à présent droit dans les yeux, il avait le genre de regard qui ne laisse pas indifférent, son regard était emprunt d'idées lubriques et vicieuses, je pouvais le deviner aisément.

Ses iris aussi noirs que la nuit, semblait être capable de capturer les âmes et de les avaler dans un puits sans fond, lui, il ne cherchait pas à sonder la personne, non il cherchait seulement à engloutir les âmes, à les ingurgiter dans une dévorante obscurité infinie.

Ses iris aussi noirs que la nuit, et la peau les entourant, complètement flétri et terne.

Ses iris, ses yeux couleur mort, essayant de s'échapper de leur cavité tant l'excitation devait lui être incommensurable.

Il fallait que j'agisse, et rapidement, je le devais, je devais faire abstraction de ce physique.

Je me suis redressée, et je me suis mise devant lui.

Il s'est avancé dans ma direction, je pouvais sentir son souffle humide sur mon visage.

Il a penché sa tête sur la droite sans me quitter des yeux, et ses iris on fait le focus, comme s' il voulait me scinder, deviner ce que j'avais derrière la tête.

Mais c'était peine perdu, quelques mois auparavant, son frère Baal avait déjà essayé en vain.

Alors que je pensais fondre littéralement sous la pression qu'il exerçait sur moi depuis de nombreuses secondes, il m'a délaissé pour s'intéresser à son frère, toujours dans le coin.

Baal avait sa tête entre ses mains, et regardait le sol, il tremblait de peur.

Comment pouvait-il être aussi sûr de lui et autoritaire quelques instants plus tôt dans la grotte, et être apeuré comme un enfant à présent ?

- Qu'est-ce que vous lui avez fait ? criais-je à Fâl alors qu'il me tournait le dos pour s'adresser à son frère.

Je l'ai poussé sur le côté pour faire barrage entre les deux frères, je me suis agenouillé, dos à Baal et face à Fâl.

J'ai tendu mes bras pour exercer une sorte de protection magique, mais alors que je faisais cette opération je me suis rendu compte que Baal m'avait pris mon pouvoir plus tôt dans la grotte, j'espérais pouvoir le reprendre de la même manière.

Merde !

Baal, redonne moi mon pouvoir!

Tu ne peux pas le battre, personne ne le peut.

Putain donne le moi!

Il a enlevé sa main de son visage et il a mis la paume de sa main sur mes omoplates, la seconde d'après je me sentais en pleine forme, comme si je sortais d'une bonne nuit de sommeil.

Et sans perdre une seconde de plus, sans aucune hésitation, sans même réciter mon précieux mantra, ma lueur est sortie de mon corps, nous entourant Baal et moi-même.

J'ai vu le regard ce jour-là de Fâl, et j'ai entendu au plus profond de ma tête Baal qui me disait "tu n'aurais jamais dû faire ça"

La seconde d'après, Fâl à traversé sans aucune résistance ma boule de protection pour m'agripper le cou, il me maintenait en l'air, me tenant fermement, j'entendais Baal qui criait en fond, qui suppliait son frère de me lacher, et dans ma dernière seconde de souffle, j'ai vu le sourire démoniaque de Fâl sur ses lèvres.

Il aimait ça, il aimait faire mal et peur, il aimait me faire souffrir, il n'était que chaos et destruction.

RIMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant