Chapitre 31

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Cinq jours depuis que j'ai été emmené de la salle d'interrogatoire à une cellule du commissariat.

"Tu y resteras jusqu'à ta condamnation par la Cour"

Aujourd'hui, c'était le grand jour.

Aujourd'hui c'était le dernier jour de mon existence.

J'allais mourir aux premières lueurs du jour.

J'allais être un exemple aux yeux de tous, j'avais été érigée par l'opinion publique comme le monstre, le démon à abattre.

Je n'avais aucune échappatoire, j'étais sans cesse surveillé.

Ma mort allait servir d'exemple pour les autres démons.

Moi, pourtant humaine il y a quelques mois de cela, essayant de survivre à notre monde envahi par les démons, j'allais mourir en démon, en monstre et créature des abysses.

J'avais espéré m'en sortir, j'avais essayé de me servir de mes pouvoirs pour me faire sortir de cette prison de fer, mais rien.

J'avais récité mon mantra, par cœur, comme d'habitude, mais rien.

Le silence.

Mes pouvoirs semblaient avoir quitté mon âme.

Etais-je devenue humaine ?

Non, je le sentais en moi, je sentais que j'étais toujours différente, que je n'étais pas assez bien pour être humaine, ni assez bien pour être un démon.

Coincé, coincé entre deux races si différentes me sentant rejetée des deux côtés de mes mondes.

J'étais accroupi sur mon lit de militaire, dans ma cellule, il faisait déjà nuit, je n'avais pas vu la journée passée.

Le temps me manquait, j'avais réfléchi à toutes les options possibles, dès les premiers rayons du soleil j'allais mourir.

Je ne savais plus quoi faire.

Alors que je pensais que le destin allait m'être fatal, il s'est présenté à moi, doucement, sans un bruit, il était presque imperceptible, son cœur, son cœur humain l'avait trahi, je l'entendais battre de plus en plus fort.

Je m'étais relevé et je regardais dans la direction de la sortie, une ombre.

Quelqu'un était là, il se tenait debout et me regardait droit dans les yeux.

-Qui es-tu ? tu cherches à me faire peur ?

Il ne bougeait pas.

-Je suis le nouveau.

Le nouveau pensais-je ? quel nouveau ?

Et, alors que je réfléchissais, il s'est avancé jusqu'au barreau de ma cellule, et avec la grâce des rayons de la lune, je l'ai reconnu.

"J'ai cru, l'espace d'un court instant, déceler le mystère de l'ancien monde, j'ai cru reconnaître ce regard, cette solitude dans ses yeux noirs.

C'était comme si je le connaissais depuis toujours, comme si c'était une évidence et puis en même temps, comme-si cette personne m'était inconnue.

Je ne sais pas comment vous le décrire, mais quand je l'ai regardé droit dans les yeux j'ai eu des frissons dans le dos, comme si mon corps avait compris avant mon cerveau, mon pauvre esprit, qui découvrirait la réalité quelque temps après."

RIMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant