Chapitre 18

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Des douleurs lancinantes.

Des douleurs dévastatrices.

Jamais je n'avais pensé souffrir autant.

Dans mes souvenirs, je n'avais pas été si durement touché, je n'aurais pas dû souffrir autant.

C'était quoi ? un coup à la tête seulement.

Non, ce n'était pas ça.

Pas seulement.

Baal m'avait torturé.

Oui, ce fils de pute.

Je m'étais fait avoir.

Comment ai-je pu perdre à ce point, tout sens de jugement ?

Comment ai-je pu me faire avoir aussi facilement ?

Par un homme, non, un monstre, un démon, une créature de l'enfer.

Voilà la réalité, la réalité que j'avais voulu éclipser.

Il m'avait fait sienne, et pour quoi ? pour que je porte ses enfants.

Est-ce qu'il m'aimait ? non, bien sûr que non.

C'était être naïf que de penser ça, je n'étais plus une gamine, j'avais la réalité en face de moi, je ne devais pas me laisser attendrir par lui, par son beau regard et ses intentions déguisés.

Je m'en voulais beaucoup, énormément même, d'avoir été aussi tendre avec lui.

Je ne me ferais plus avoir, jamais.

La douleur me réveilla, j'ouvris grand les yeux en criant de toutes mes forces.

Face à moi : X.

Il semblait être désemparé par la situation.

Nous étions dans une chambre, il faisait sombre.

Tellement sombre que je n'ai pas vu tout de suite la présence de Baal, au coin de la pièce.

Seuls deux yeux rouges me fixaient de loin.

Je ne craignais plus cette vision.

X me parlait, je ne comprenais pas ce qu'il me disait.

- J'ai mal, terriblement mal.

- Je ne peux rien faire de plus Rim, je t'ai donné tout ce que j'avais mais la douleur ne semble pas s'atténuer. Peut-être qu'il s'agit d'autres choses, peut-être que c'est la transformation qui commence, je n'en sais rien, il faut que j'étudie ça.

La transformation, en quoi j'allais me transformer bordel ?

- Il s'est passé quoi ce fameux soir Rim ?

La voix de Baal était grave, empreinte de menace, j'en concluais que X ne lui avait rien dit pour le moment.

Mais combien de temps ?

Combien de temps avant qu'il tienne ? Après tout, Baal était le roi.

Il ne pourrait pas lui tenir tête indéfiniment.

Il n'avait pas non plus lâché l'affaire, il voulait savoir ce qui s'était passé, il n'en démordrait pas.

Il fallait que je lui dise, n'importe quoi, mais quelque chose.

Je pris une grande respiration, essayant de me redresser, X m'avait aidé sous le regard plus que menaçant de Baal.

Il se tenait face à moi, bras croisés, signe indéniable de son agacement.

Il essayait depuis de longues minutes de rentrer dans mon esprit, de visualiser lui-même la scène, enfin j'imagine, à vrai dire je n'en savais rien, je voyais seulement ces deux yeux qui ne bougeaient plus, depuis de longues minutes.

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