Chapitre 15

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- Raconte-moi dans les détails putain !

Je ne l'avais jamais vu aussi énervé, à vrai dire je ne l'avais jamais vu énervé, je ne le connaissais pas.

J'en avais eu l'impression, c'est tout, mais je me suis trompé.

Nous avions partagé une nuit, et quelques jours, et puis il m'avait délaissée.

Comme un jouet, comme un moyen de parvenir à ses fins.

Il se tenait à présent devant moi, littéralement rouge de colère, ses cheveux ébène remontés en un chignon, ses yeux injectés de sang, cette veine sur son front semblait vouloir exploser, il avait littéralement doublé de volume, signe de son excitation fébrile.

Je savais,

Je le voyais,

Il serait prêt à tout pour me faire parler.

Mais ce qu'il s'était passé, cette nuit-là, il ne devait pas le savoir, jamais, sous aucun prétexte.

Il ne le méritait pas, nous n'étions pas proches, des inconnus, voilà ce que nous étions.

Enfin, ça c'était avant qu'il s'impatiente, il m'avait suspendu dans l'air rien qu'en me regardant, j'étais la tête collée sur le plafond dans ma petite cellule au sous-sol du palais, j'étais enfermé depuis cinq jours, cinq jours qu'il m'avait privé de nourriture, je mourrais littéralement de faim.

Mais, ce qu'il ne savait pas, c'est ce à quoi j'avais dû être confronté dans mon monde.

J'avais grandi en pleine pénurie alimentaire à cause d'eux, des démons.

Il pouvait y avoir des jours et des jours sans que j'avale quoi que ce soit.

Alors, ces cinq jours il pouvait se les mettre au cul, ce n'est pas ça qui allait me faire chanceler.

Il l'avait parfaitement compris, il n'arriverait pas à me faire plier en me privant de nourriture, alors, s'ouvrait à moi un nouveau chapitre, un chapitre qui allait être violent, très violent.

Avec son pouvoir il m'avait littéralement écrasé contre le plafond en pierre, comme si, on était en train de faire pression sur mon corps pour qu'il puisse s'éclater au contact des pierres.

Aucune partie de mon corps n'était épargné, je sentais que je saignais, je sentais les points de pression, je regardais son visage, je ne disais rien, mais je le regardais droit dans les yeux.

J'avais eu un pincement au cœur.

Il était neutre, il n'avait aucune expression.

Comment pouvait-il faire preuve d'aucune sensibilité, il m'avait pourtant fait sienne ! et il était là, en train de me tuer à petit feux.

Personne n'intervenait, les gardes à côté, Aradia, personne.

On entendait le craquement de mes os sous la pression des pierres mais il continuait sans relâche, j'allais mourir, d'une seconde à l'autre.

Dis-lui.

J'avais regardé qui me parlait, c'était X, il était derrière Baal, je ne l'avais pas vu.

Il me parlait dans ma tête, par télépathie.

Dis-lui avant qu'il ne te tue.

Je ne lui répondais pas, je le regardais même plus, je ne sentais plus mon corps à présent.

Putain Rim ! il VA TE TUER DIS LUI BORDEL !

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