Chapitre 2 - L'interrogatoire

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I feel like I'm drowning - Two Feet

Rebekah

Devant le commissariat j'ai ce sentiment d'être coupable de quelque chose. Je suis tellement mal à l'aise, entourée de tous ces policiers. Je suis prise au piège. Je m'approche aussitôt du premier que je vois.

— Bonjour, je suis Rebekah Williams.

Il me fixe bizarrement, comme si on se connaissait. Après quelques secondes de silence, j'achève de me présenter.

— J'ai rendez-vous avec le capitaine Jones.

Aussitôt, il me sourit et me conduit dans un bureau vide, précisant que l'officier ne devrait pas tarder.

— Excusez-moi mais je ne comprend pas, est-ce que je suis arrêtée ?

La boule au ventre, mon esprit divague et je ne peux m'empêcher d'imaginer toutes sortes de scénarios. Il rit franchement avant de me regarder avec toute la douceur du monde. En un simple regard, il me calme et envoie valser mes inquiétudes.

— Non, ne vous en faites pas. C'est une simple conversation, rien d'officiel ou qui puisse vous porter préjudice.

Il referme immédiatement la porte. Dans une vaine tentative de me distraire, je contemple la pièce étriquée. De nombreux diplômes et photos y sont accrochés, une armoire grise trône derrière le bureau, et la grande fenêtre laisse les maigres rayons du soleil passer.

Je m'attendais à un bureau désorganisé avec des feuilles éparpillées un peu partout.

J'ai face à moi la représentation d'un maniaque du contrôle.

Perdue dans mes pensées, je n'entends même pas l'homme fermer la porte derrière lui, ni même la chaise bouger au moment où il prend place devant moi.

— Mademoiselle Williams, j'imagine que vous n'êtes pas sans savoir pourquoi nous avons besoin de vous interroger.

Prise de court, il me met immédiatement au parfum. Pas de formules de politesse ni de conversation légère. Il va droit au but.

— En effet.

Bordel, mais à quel moment ma vie est devenue ce qu'elle est aujourd'hui ? Je me retrouve une fois de plus à la place de l'accusé.

— Parfait. Je suis l'inspecteur Evan Stone. Le capitaine Jones m'a confié ce dossier et je serai donc chargé de l'enquête.

Il me tend un verre d'eau et croise ses mains sur la table.

Bien qu'il soit assis, il reste impressionnant. Ses épaules en arrière, il dégage une aura terrifiante qui emplit toute la pièce. J'avoue que l'arme accrochée à sa ceinture y joue beaucoup.

Il me fixe de ses grands yeux verts, comme s'il pouvait lire au plus profond de mon âme. Je tente au mieux de cacher ma nervosité et je prie pour que mes jambes ne se mettent pas à trembler.

Me retrouver face à lui, avant de me replonger dans une torpeur que je ne connais que trop bien, va finir par m'achever.

— Bien, sachez que cet entretien est uniquement à titre informatif. Pour que je puisse déterminer de quelle manière vous êtes impliquée.

Sa voix est calme, mais ses yeux, eux , expriment tout autre chose. A cet instant j'ai l'impression que mille et une piques me transpercent de part et d'autre. Évidemment qu'à ses yeux je suis la suspecte numéro un.

Et c'est une théorie qui se tient, je dois bien l'avouer. Comme la première fois.

Soyons réalistes, j'aurais très bien pu le faire. Et j'aurais probablement dû.

Oraison Funèbre (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant